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Père R.

“100% libre, du début à la fin”

“Je ne priais pas, ce qui empêchait d’entendre la façon ordinaire de s’exprimer de Dieu.”D’abord sceptique quand à l’appel à devenir prêtre, le Père R. laisse ensuite l’idée faire son chemin en lui. Un parcours ou l’accompagnement a eu un rôle décisif.

Quand t’es-tu posé pour la première fois la question du sacerdoce ?

En CM2, je me souviens qu’on nous faisait prier pour que des garçons répondent à l’appel du Seigneur. Et je me disais, quelle arnaque, nous ne sommes que 7 garçons dans la classe ! D’autres ne se posaient pas tant de questions…
La même année, à une dissertation “que voulez-vous faire plus tard ?” je répondais : “prêtre, ou même évêque !” Clin d’œil du Bon Dieu, après avoir évoqué la joie de l’Eucharistie, je disais ma tristesse des funérailles, alors que depuis le début du séminaire et jusqu’à aujourd’hui, je suis très heureux dans ce ministère de l’espérance.

Comment as-tu été sûr de ton appel ?

Intérieurement, à l’occasion de ma retraite de 30 jours, à la fin du parcours de philosophie du séminaire.
Mais plus objectivement, j’en ai été sûr à la fin de ma 2ème année de théologie, quand mon supérieur m’a dit : “Bientôt, il faudra arrêter les pulls fluos !” Ce sous entendu me confirmait la perspective de pouvoir écrire ma demande d’être ordonné à mon évêque quelques mois plus tard, et la perspective d’entendre mon évêque m’appeler finalement.

Y a t-il un prêtre qui t’a marqué dans ton parcours de discernement ?

De très nombreux prêtres m’ont marqué plutôt qu’un particulièrement.

Comment as-tu accueilli l’appel au célibat ?

Très paisiblement, bien que je ne sois pas entré au séminaire avec une perception affinée de l’appel au célibat. C’est avec les années de séminaires que j’ai reçu cet appel joyeusement et sans combats.

Comment as-tu su que c’était le bon moment d’entrer en année de propédeutique ?

Un ami, chef de notre maîtrise scoute, était entré en propédeutique. Habité par la question, je lui demande comment ça marche pour savoir qu’on est appelé : “dans la prière, avec un père spi, et on va voir le responsable diocésain des vocations”. 3 marches infranchissables pour moi à l’époque… J’ai demandé un signe au Bon Dieu. Un ami m’a indiqué des rencontres le dimanche soir après la messe à la paroisse Saint Nizier à Lyon. J’ai reçu cette invitation comme une réponse toute simple du Seigneur à qui j’avais demandé un signe 4 ans plus tôt. Or, dans ce parcours, ce que j’ai reçu comme un signe c’est le fait qu’on ne demande pas de pré-requis par rapport à la prière, que soit faite la proposition de rencontrer un prêtre.
Dès lors, au terme de ce cycle, j’ai fait la demande d’entrer en propédeutique, même si on m’a proposé de “juste” faire le parcours du curé d’Ars (je ne vivais pas plus que la messe dominicale…).

As-tu douté de ton appel au cours du Séminaire ?

L’attente de la reconnaissance de l’appel par l’Église, ou d’expression de la confiance sur ce chemin ont été longues. Avant ce feu vert en deuxième année de théologie, je n’ai eu l’impression d’entendre qu’une seule fois “j’ai confiance dans ton chemin”, et encore, je crois que c’était associé à une demande éprouvante. Ce qui a pu conduire au doute sur l’appel à certains moments effectivement.

Comment t’es-tu senti libre de répondre à l’appel de Dieu ?

100% libre, du début à la fin : je n’ai pas vécu ces combats qui secouent certains frères en année de propédeutique ou au cours du séminaire.

Quelle place a joué ton père spi ?

Une place capitale pour m’apaiser dans l’attente, pour éclairer mon discernement et pour faire grandir l’union à Dieu, en particulier en accompagnant la retraite de 30 jours.

Quels ont été tes obstacles dans ta réponse à l’appel de Dieu ?

Attendre de savoir que Dieu m’appelait au séminaire (je suis entré à 27 ans après 5 ans d’études et 4 de boulot). Attendre de comprendre ce que signifie un appel en fait…
Mais surtout, le plus grand obstacle, c’est qu’avant la propé, je ne priais pas, ce qui empêchait d’entendre la façon ordinaire de s’exprimer de Dieu…

Quelle est ta plus grande joie depuis que tu es prêtre ?

Accueillir des personnes, et voir avec eux comment Dieu agit auprès d’eux et avec eux (dans les entretiens et confessions).