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Vignette Pinguet Diaconat aujourd'hui 2020

L’Expérience de Françoise Pinguet, consacrée à la communauté de l’Emmanuel

Françoise Pinguet est médecin gynécologue, aujourd’hui à la retraite. Toute son existence a été au service de la vie. Consacrée dans la communauté de L’Emmanuel, elle témoigne du sens du célibat au service de la mission dans l’Église et dans le monde, d’une solitude offerte que seul le Christ peut combler et qui est source d’une grande fécondité. Un témoignage publié dans la revue Diaconat aujourd’hui.

Le célibat : une disponibilité pour la mission

Nous commençons notre vie par être célibataires un certain temps, temps de croissance, de maturation. Le temps passant, certains se marient et s’ouvrent à la fécondité de leur amour, associée le plus souvent à une descendance. Des formes de célibat, persistent de manières très diverses: célibat d’attente, veuvage, séparation ouvrant à une certaine forme de célibat.

Choisir un célibat « pour le Royaume » est d’abord une réponse à un appel. Bien évidemment cela suppose un acte de foi en Dieu Amour trinitaire qui se penche sur chacun de nous, une écoute du cœur sur la volonté aimante de Dieu qui nous appelle sur un chemin de bonheur. Ce don est proposé, entendu par certaines. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis. » (Jn 15, 16). Quelles en sont les particularités ?

Se donner à Dieu pour le servir

Cet appel au don total par un célibat consacré, anticipe la vie du Royaume, de la vie éternelle où l’on ne se marie pas. C’est un temps de fiançailles, avant les noces éternelles. C’est être appelé à témoigner dans le monde des noces éternelles à venir et déjà pauvrement commencées. Nous sommes tous de passage et appelés à vivre du festin des noces de l’Agneau. Témoigner que le règne de Dieu est déjà commencé sur terre est important, indiquant ainsi notre destinée ultime, notre vrai bonheur, celui d’être ressuscités avec le Christ.

C’est bien évidemment une histoire d’alliance, avec le Christ « époux » pour la consécration féminine. C’est se donner à Dieu avec tout son être pour le servir. C’est accepter de vivre de ce lien unique avec le Christ, lui qui a donné sa vie pour moi: il me propose de le suivre sur ce chemin de mort et résurrection. C’est vivre au sein de la Trinité, habitée par le Christ, offerte au Père, sous le souffle de l’Esprit Saint. Si le règne de Dieu est commencé sur terre, ce Roi se faisant serviteur nous appelle à servir de manière préférentielle, les petits, les pauvres, ceux qui sont les préférés du Roi serviteur.

Un manque comblé par le Christ

C’est aussi la voie de l’humilité. Renoncer à une descendance, à une fécondité visible, c’est accepter une privation. C’est parfois subir des regards méprisants, des incompréhensions.

Enfin, c’est le don d’une solitude. Adam est seul face à son Créateur. Alors qu’il est au paradis, qu’il a reçu toute la création, cette solitude originelle est bien la marque d’une soif de relation à un autre. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide » (Gn 2, 18). Et on entend le cri de joie d’Adam à la vue d’Ève. Le célibat pour le Royaume n’efface pas la solitude originelle douloureuse, mais c’est le Christ qui peut combler ce manque. À la suite du Christ, c’est une invitation à rejoindre tous ceux qui vivent ce manque, pour y ouvrir la porte au Christ. Le don au sein d’une alliance est source de fécondité. Quand Dieu appelle, c’est pour la mission quelle que soit sa forme. C’est se laisser habiter par l’Esprit saint pour être disciple à la suite du Christ, mais disciple missionnaire quelle que soit la forme visible. N’oublions pas que Thérèse de Lisieux est patronne des missions !

Source : Magazine Diaconat aujourd’hui n°203