Pour entrer dans le royaume de l’amour, il faut être parfait en amour : un amour parfaitement pur, saint. Or au moment de la mort, nous n’aurons pour la plupart pas atteint une telle perfection de l’amour. Cela laisse donc la place à la réalité du purgatoire. Par le Père Jean-Marc Bot
Le purgatoire, c’est la notion la plus rationnelle qui soit. Si le purgatoire n’existait pas, il faudrait l’inventer. Il est nécessaire. J’ai intitulé mon premier livre sur le sujet, Le temps du purgatoire. C’était assez provocateur mais finalement pas si éloigné de la réalité. Au purgatoire, en effet, il y a pour les âmes un début et une fin. Il y a un choc initial qui est brutal et assez terrible, et une délivrance finale, lorsque l’âme accède au ciel, à la joie éternelle. C’est une sorte de temps psychologique, propre à chacun, qui n’a rien à voir avec le temps chronologique que nous connaissons sur terre. C’est plus de l’ordre d’un ressenti personnel, un état. Dans Le petit traité du purgatoire (éditions Emmanuel), sainte Catherine de Gênes a eu la grâce d’exprimer comment le purgatoire peut se dire en termes d’expérience mystique. Dans La nuit obscure, saint Jean de la Croix en parle très bien également. Au purgatoire, il n’y a plus d’action humaine. L’âme y est uniquement réceptive à l’action divine. Son “capital d’action” est fixé au moment de la mort. Elle ne peut plus non plus exercer sa liberté. Elle jouit en revanche du fruit de sa liberté : un fruit positif puisque, au purgatoire, l’âme est sauvée.
Jésus n’annonce pas directement le purgatoire, mais plutôt de façon implicite en exigeant le « cœur pur », en parlant d’une mort à soi-même, etc.
En revanche, un texte du livre des martyrs d’Israël (2 M 12,40-46) montre que dans la tradition juive, il existe une prière pour les morts et même l’offrande d’un sacrifice au temple pour le pardon des péchés après la mort. Les juifs continuent aujourd’hui à prier pour les morts. Ce sont les seuls, avec les catholiques. Cela suppose qu’il existe un état intermédiaire. La théologie sur le purgatoire s’enracine donc d’abord dans une pratique : la prière pour les morts. Elle suppose en elle-même qu’il existe un effet recherché pour l’âme du défunt qui est dans un état temporaire.
Un article extrait du magazine Il est vivant ! n°345
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