En mission pour le Rocher à deux pas de chez eux

Emeline et Paul de Lattre se voyaient missionnaires au bout du monde et c’est finalement au Mureaux, à 30 km de chez eux que le Seigneur les a appelés à servir pour le Rocher. Emeline témoigne pour nous de ces trois années de mission. 

IMG 2329

Qu’est ce qui vous a amenés tous les deux à partir en cité ?

Emeline de Lattre : Cela fait 13 ans que nous sommes mariés. Nous avons longtemps tourné autour de la communauté: lorsque nous sommes arrivés à Versailles, nous avons découvert le groupe de prière et les lundis de l’Emmanuel. En parallèle, nous avions, en couple, un immense désir de mission mais nous ne faisions pas le lien entre notre foi et ce désir missionnaire. 

Il y a quelques années, nous avons suivi le parcours des volontaires Fidesco et finalement notre candidature a été refusée. Nous l’avons vraiment vécu comme une claque, tant notre désir de partir en mission au bout du monde était fort. 

A la suite de cela, nous avons poursuivi notre chemin de foi avec Amour & Vérité. On nous a ensuite proposé de faire partie de l’ECMC (Ecole de Charité et de Mission pour les Couples). Cette année d’ECMC a été un véritable cadeau pour notre couple, Nous avons d’abord réalisé que le départ en mission, ce n’est pas nous qui le décidions, c’était une réponse à un appel. A la fin de l’année, le désir de partir était toujours très fort et on nous a proposé de rentrer dans la communauté. Nous avons fait notre entrée en EAD mais cet engagement nous paraissait presque fade à côté de notre désir missionnaire. Nous avons continué à approfondir notre foi grâce à la maisonnée et à la vie communautaire. 

Un an plus tard, alors que je travaillais dans le social, je vois passer une offre d’emploi de responsable d’antenne pour l’association Le Rocher. Je postule mais on m’explique qu’être responsable d’antenne aux Mureaux nécessiterait de quitter notre appartement à Versailles pour aller habiter sur place, soit à 30 km de chez nous. Selon nous, cela tombe vraiment mal: nous venons d’acheter notre appartement et Paul, après des années difficiles dans son travail, a enfin un poste qui le passionne chez Renault. 

Nous avons alors été invités par le Rocher à un week-end de discernement en famille. Ce week-end a été fondateur pour notre départ en mission, il nous a vraiment mis en route. Nous qui pensions partir au bout du monde, nous voilà envoyés aux Mureaux, à côté de chez nous! Le Rocher a fait une exception et accepté que Paul garde son travail chez Renault. La 2ème année de notre mission, il a travaillé à 80% pour être un peu plus avec nous et la 3ème année, il a posé un congé parental pour être 100% du temps en mission au Rocher. 

En  quoi consistait votre mission ?

Comme responsable d’antenne, ma première mission était de prendre soin et d’accompagner les volontaires en service civique. Ensuite, ma mission était de prendre soin des habitants, des bénévoles, de coordonner les différentes activités du Rocher. Comme nous habitons sur place, nous sommes présents 24h/24, il y a une relation de confiance qui se tisse. Nous sommes vraiment enracinés dans la cité.  Mais au-delà du “faire”, au Rocher, nous étions surtout là pour “être” avec les personnes: les écouter, les rencontrer. 

Comment s’est passée votre arrivée dans la cité ?

Nous avions plein d’idées en tête sur ce qu’allait être notre mission. Nous étions sûrs que nous allions aider les gens. En fait, nous avons commencé par demander de l’aide pour notre déménagement qui a été très compliqué. Nous avons été touchés par l’accueil chaleureux et fraternel des habitants, un accueil comme jamais on n’avait eu ! Je me souviendrais toujours de ma voisine Aminata chez qui j’ai dû sonner à 23h le soir de notre emménagement et qui m’a accueillie les bras ouverts.

Comment vos enfants ont-ils vécu cette mission ?

Nous avons vraiment fait le chemin en famille. La première fois que nous sommes venus aux Mureaux c’était tous ensemble. Ils ont été quasiment de toutes les discussions avant le départ. Ils nous faisaient confiance ! Ils étaient nouveaux à l’école, nouveaux dans le quartier et en fait ils se sont très vite adaptés, beaucoup plus vite que nous !

Qu’est ce qui a porté ton espérance pendant ces années de mission ?

Le fait de rencontrer les gens ! De ne plus juger les personnes mais les actes.
Quand je vois une bande de jeunes, je ne vois plus une bande racaille, mais je vois chacun, personnellement : Mamadou, Nassim…

La prière a été vitale. Le fait de commencer la journée par la louange, de confier chacune des personnes, chacune des rencontres nous a beaucoup aidé. Quand c’était difficile, je priais en demandant: “Pour aujourd’hui, aide moi Seigneur à voir les personnes comme Toi tu les vois, donne moi la force de les aimer”. La prière a été un socle fondamental, sans elle, on n’y serait pas arrivé. Nous avons goûté  la joie de vivre avec l’Esprit Saint.

As-tu eu peur pour tes enfants, âgés de 3 à 12 ans ?

Jamais ! Les gens de la cité ont pris soin d’eux, jamais ils ne touchent aux enfants !

Quels sont selon toi les fruits de cette mission ?

Mon regard sur les gens a changé. J’ai pris conscience que chacun vaut la peine d’être rencontré. Au Rocher, il y a vraiment une culture de la rencontre. Aujourd’hui, je n’ai plus peur d’aller rencontrer les gens.

Que dirais-tu à ceux qui ont peur d’aller en cité ?

Je leur dirai que je les comprends ! Il faut aller sur place pour constater que la réalité est différente des images reçues. Les antennes du Rocher sont un super moyen de découvrir les cités ! On devrait tous y aller au moins une fois ! Nous étions les premiers à avoir peur des cités.

Qu’est ce qui a porté ta prière pendant cette mission ?

La parabole de la graine de moutarde ( Matthieu 13, 31) a semé le désir de mission. Et nous avons été portés par la pédagogie du “plus petit pas possible”. Nous avions aussi la certitude que le Seigneur allait nous conduire. Et en couple, il y a eu vraiment une nécessaire docilité à la mission. Il y a toujours une différence entre la mission réelle et ce qu’on pensait qu’elle serait. Donc il doit y avoir nécessairement une forme de docilité et d’obéissance à la mission. 

 

ET VOUS ?

Le Rocher recherche des couples,
responsables d’antenne

Pour animer la vie d’une antenne du Rocher au cœur d’un quartier prioritaire et en assurer le développement.
Mission en couple (ou famille), l’un comme bénévole, l’autre comme salarié, dans un quartier où Le Rocher est présent (Les Mureaux, Paris, Bondy, Grenoble, Rillieux-la-Pape, Toulon, Marseille et Nîmes).

Mission de 3 ans à partir de septembre 2021.

Voir le descriptif de poste

Envoyer ma candidature

Recommandez cet article à un ami

sur Facebook
par Whatsapp
par mail