« La première fois que j’ai assisté à une messe catholique, je n’ai à peu près rien compris. Ce monde m’était totalement extérieur. Spectaculaire, mystérieux, intrigant. Mais étrange. Puis, un jour, j’ai rencontré Jésus. L’ami. Celui qui marche avec moi.
Je me suis alors tourné vers une église évangélique, où je comprenais et vivais ce qui s’y disait. Tout était si humain. Mais au bout de quelques années, j’avais soif de ne plus dépendre autant de mes expériences et émotions et des expressions des autres. Je désirais entendre Dieu à nouveau, mais un Dieu souverain, presque “objectif”.
Presqu’intuitivement, je me suis tourné vers l’Église catholique que je soupçonnais d’abriter bien de trésors cachés sous le décor. Et c’est seulement alors, en me rendant à la messe, que j’ai découvert qu’on y entend essentiellement des textes bibliques. L’évangélique que je fus n’avait pas compris que la partie appelée la liturgie de la Parole est entièrement consacrée à la Bible et à sa compréhension. Si on fait attention et si l’homéliste sait ce qu’il fait, on apprend que les textes éclairent les textes, par exemple comment l’Ancien Testament doit être relu à la lumière de l’Évangile. Et tous ces gestes et formules rituels qui me rendaient la messe incompréhensible étaient donc prévus pour qu’on puisse encore mieux entendre la Parole !
J’ai aussi compris comment la liturgie eucharistique, l’autre grande partie de la messe, qui insiste sur le sacrifice sur la croix, aboutit à une rencontre avec le Christ lui-même. Je l’ai compris d’abord intellectuellement, toujours en me servant de la Bible, avant d’en faire l’expérience moi-même : le Christ est vraiment là, avec nous, dans l’Eucharistie.
Un autre aspect, enfin, m’a énormément touché : l’assemblée. Car la célébration de l’eucharistie rassemble des personnes qui reflètent une grande diversité. Dieu nous unit dans sa maison où nous prions les uns pour les autres. Des rencontres qui auraient été sinon fort improbables deviennent possibles, souvent bouleversantes. On apprend concrètement à s’enrichir de l’autre, de toutes nos différences. De cette façon aussi, l’Église catholique est vraiment universelle. En fait, toute la messe est une rencontre. »