[Témoignage] Des chrétiens en prière au chevet de Notre-Dame de Paris

Alors que la Cathédrale Notre-Dame de Paris était en proie aux flammes -et les cœurs de nombreux parisiens transpercés par cet évènement- de nombreux jeunes se sont réunis à son chevet pour prier. Témoignages.

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La foule en prière devant Notre-Dame en feu – Photo L. Lefèvre

Hélier : “Quelle folie pousse les chrétiens à chanter la louange face au drame d’une cathédrale qui brûle ?”

Hier soir, après avoir été profondément bouleversé par l’annonce de l’incendie de Notre Dame, j’ai rejoins un ami qui avait décidé de se rendre sur les lieux.
Une fois arrivé, j’ai aperçu une foule de gens qui chantait des “Je vous salue Marie” devant Notre-Dame qui finissait de brûler doucement. La vision d’un tel monument de l’Église en train de brûler, le paradoxe douloureux entre l’immensité de la cathédrale et sa vulnérabilité face aux flammes, tout était très sombre. L’émotion gagnait tout le monde mais il est vrai que l’effet de groupe et tout ces chants à plusieurs voix, étaient particulièrement réconfortants. S’il y a une chose que je garderais précieusement dans mon cœur c’est l’atmosphère de prière qui s’est installée intuitivement dans les cœurs. Dans la foi, nous avions la certitude que malgré le désarroi d’une perte matérielle immense, le Christ notre Seigneur était bien présent, bien vivant. J’étais évidemment aussi touché par le symbole temporel que représente cette incendie en début de semaine sainte, quand l’Église souffre dans sa chair avec le Christ à l’approche de sa Passion.

Nous avons prié un chapelet chanté à l’intention d’un pompier dont on disait qu’il était grièvement blessé. Au cours de ce chapelet nous avons vu arriver Monseigneur Aupetit, l’archevêque de Paris. J’ai redoublé de prière car j’ai été touché par sa présence. Il a dit, à la fin, quelques mots que je n’ai pas pu entendre mais il nous a tous donné sa bénédiction.

Au moment de partir, la foule a été entraînée par quelques uns dans une louange joyeuse très énergique, avec des paroles frappantes dans de telles circonstances : “Rendons gloire à notre Dieu, car il fit des merveilles” ou “Comment ne pas te louer Seigneur Jésus ?”, “Pousse des cris de joie ô Jérusalem, éclate en ovations ô fille de Sion”. Quelle folie pousse les chrétiens à chanter de telles paroles face au drame d’une cathédrale qui brûle ? Je dirais plutôt : quelle sagesse ! La réponse je l’avais déjà eu plus tôt dans la soirée, grâce aux textes reçus pendant un temps de louange : le récit de la destruction du Temple en 70, l’image d’une voûte immense, celle de la Jérusalem céleste, et la grande foule qui acclame le Dieu trois fois saint.

Nous sommes tous profondément choqués par le drame que représente cet incendie sous de nombreux points de vue. Mais nous savons que le Christ est déjà vainqueur car il a vaincu la mort il y a 2000 ans. Nous savons aussi qu’il a promis qu’il resterait avec nous jusqu’à la fin des temps. Nous savons enfin que la présence de Dieu sur la terre ne se limite pas à une architecture : il est présent sous l’espèce de son Corps et de son Sang, il est présent lorsque deux ou trois sont rassemblés en son Nom, et enfin il est présent dans les plus pauvres d’entre nous. Nous formons enfin tous ensemble l’Église du Christ, son Corps mystique et notre témoignage de foi et de prière hier soir en était une énième manifestation.

Quand je montais sur mon vélo pour partir définitivement j’ai entendu deux personnes dire : “Et encore une fois Jésus il était pas là”. Leurs paroles résonnaient comme celles proférées par les soldats au pied de la Croix, mettant Dieu au défi. Ils ont pu, j’espère, constater dix mètres plus loin que Jésus est là présent, bien au contraire.

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Les pompiers à quelques pas de Notre-Dame – Photo L. Lefèvre

Camille : “témoigner de notre douce espérance devant ce spectacle de désolation”

En arrivant en maisonnée, lundi, les frères déjà arrivés ont les yeux rivés sur l’écran montrant la flèche de Notre-Dame qui vient de s’écrouler. Rapidement, nous nous mettons à louer. D’une louange forte manifestant la toute puissance de Dieu, puissance mystérieuse, puissance de Celui qui veut établir sa gloire dans nos cœurs de chair, nous rappelant ainsi que même si Notre-Dame brûle, son Église est bien vivante et debout, et que son Église, c’est nous.

À l’issue de ce temps de prière, un frère me propose de l’accompagner jusqu’à Notre-Dame. Pour faire un état des lieux, pour voir l’ambiance. Et pour prier, invités par ceux qui en divers endroits, chantent devant le brasier, pour implorer la protection de nos soldats du feu, pour Paris, pour témoigner de notre douce espérance devant ce spectacle de désolation.

Plusieurs personnes s’agglutinent autour, se réchauffant au son mélodieux des “Regarde l’étoile”, “Totus Tuus”, “Couronnée d’étoile”… et d’extraits de la Parole de Dieu. Des larmes sont versées, des manifestations d’affection partagées, des échanges avec les multiples media sur place (j’échange notamment avec un journaliste de la télévision irakienne) …

A minuit et demi, je rentre en prière jusque chez moi.


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