« Être créature, quelle dépendance ! », dit l’homme. Mais dans le miroir que lui tend le Père, s’il l’accepte, se découvre à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Par SŒUR DOMINIQUE, OP pour Il est Vivant n°349
Sainte Claire priait en disant « Béni sois-tu Seigneur de m’avoir créée » ! Un cadeau, oui un vrai cadeau et en plus un cadeau de Dieu ! Je suis moi-même le cadeau de Dieu pour moi ! Incroyable, unique, désiré, aimé plus que je ne peux le penser et l’imaginer. Est-ce que je m’en rends compte ? Et si je m’en rends compte, est-ce que je signe le bordereau ou je le rends au facteur ? Ainsi nous nous recevons, nous, avec notre prénom, là où nous sommes, tels que nous sommes à chaque instant. C’est pure vérité.
Mais ce n’est pas si facile de “se” recevoir, de prendre en quelque sorte du recul par rapport à nous-mêmes et de nous ouvrir les bras à nous-mêmes ! Accueillir les autres, nous essayons de nous y appliquer, mais s’accueillir soi-même ? Sans aucun doute, cela nous demande de la douceur, beaucoup de douceur (nous nous maltraitons si aisément), mais cela nous demande surtout de nous regarder non dans “notre” miroir, mais dans celui que Dieu nous tend. Là, c’est bien autre chose ! C’est presque quelqu’un d’autre que d’abord nous regarderons. Et ce miroir tendu par Dieu (ce que Dieu me dit de moi, ce que je découvre de moi quand je l’écoute dans Sa Parole, dans la prière, dans les sacrements), nous dévoile cet enfant du Père, créé à son image, or celui-là n’est pas celui que nous reconnaissons quotidiennement, au premier abord.
Se recevoir, et se recevoir comme créature, là c’est le comble ! Créature, cet enfant du Père ? Oui, créé “de toutes pièces” et des pièces merveilleuses. Créé de toutes pièces comme la coccinelle aux sept points ? Oui, mais la jolie petite ne sait pas qu’elle est créée et donc ne peut pas se recevoir, tout est là. Pourtant avec le psalmiste je peux dire et pour elle et pour moi : « Quelle merveille je suis, quelle merveille sont tes œuvres » (Ps 138,14).
Être créature, quelle dépendance n’est-ce pas ? Moi si indépendant, autonome, libre ! N’est-ce pas révoltant, péjoratif de me considérer comme créature ? Dans le miroir que me tend le Père pour que je m’y reçoive, après un premier réflexe de recul, de déni peut-être, si je l’accepte, je découvre et je pénètre le mystère de mon humanité déifiée : cet homme crée à l’image et ressemblance de Dieu. Et plus j’avance dans cette contemplation, plus je ne peux que découvrir en mon cœur, dans le silence et la lumière, le mystère de cette merveille, ce fruit d’amour que je suis. Mon être profond peut alors s’ouvrir, se recevoir des mains et du cœur mêmes du Créateur : mon Dieu et mon Père… Abba ! ¨
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