« Dans mon jardin… ça sent Dieu » !

Reconnaissons-le, dans le contexte agité dans lequel nous vivons, les informations données par nos cinq sens sont immédiatement transcrites en idées, concepts, et analysées, répertoriées, comme si elles ne pouvaient pas exister pour elles-mêmes. Aussi prenons le temps d’un tour dans mon jardin à la suite de son jardinier : le Verbe qui s’est fait chair !

Par SŒUR DOMINIQUE, OP pour Il est Vivant n°349

Soeur Dominique OP 2

• Je respire et voici que l’herbe minuscule au nom que j’ignore se met à exhaler une certaine odeur, douce ou piquante mais une odeur qui monte à mon visage, et mes narines s’ouvrent spontanément. Cette odeur m’entraîne vers son Créateur, me dit son existence par la respiration de ma chair, dans cette joie simple, transmise par mon corps. J’accueille cette odeur et sa joie, Dieu m’y dit : respire, arrête-toi. Tu sens Dieu ? Je viens te parfumer !

• Voici que je saisis les pétales des coquelicots. Les avez-vous jamais caressés, ces pétales rouges particulièrement doux ? Je vous assure que cette douceur vaut la peine d’être découverte. Vos mains sauront alors vous dire combien est doux le Seigneur. Enlevez vos chaussures pour connaître la terre, alors vos mains et vos pieds vous diront que vous avez touché Dieu.

• C’est en prenant dans ma main une tige de romarin que je découvre une coccinelle. « Bête à Bon Dieu », dit-on, pourquoi lui a-t-on donné ce nom sinon pour nous rappeler Dieu, et Dieu Bon de surcroît ! Vous ne croyez pas que Dieu… ça se voit ? Et quand la nuit est étoilée, ne nous dit-il pas : Tes yeux sont chemin vers moi ?

• Au matin, Dieu nous ouvre l’oreille pour entendre sa Parole, dit Isaïe (Is 50, 4). Parfois ce peut être dans les plus belles variations du chant matinal du loriot ou le bavardage des hirondelles. Et le soir, à la tombée de la nuit, arrêtons-nous près d’un “bouillon- blanc”* pour entendre ses pétales s’ouvrir au point que nous tournerons la tête croyant que quelqu’un nous rejoint… mais il n’y a personne… alors, c’est Dieu ! Ça s’entend, Dieu dans mon jardin !

• Il nous reste à tendre la main, cueillir la petite feuille du tilleul en fleurs, et la mettre à la bouche : il est léger ce goût, l’avez-vous jamais expérimenté ? Et peut-être parce que vous n’y auriez pas pensé, la surprise vous conduira-t-elle à la présence si subtile, mais tellement vraie du Créateur. « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! » (Ps 33). Dieu, nos sens nous le disent au plus intime de nous-mêmes : « Rendez grâce à Dieu dans votre corps » (1 Cor 6, 20 b).

* Bouillon- blanc : plante haute couverte d’un duvet blanc, à larges feuilles, à fleurs jaunes, poussant dans les lieux incultes.

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