« Jeunes et vieux se réjouiront ensemble » annonçait le prophète Jérémie. Au Rocher Oasis des cités, la prophétie se réalise : aux côtés des jeunes volontaires, Le Rocher envoie en mission dans les cités des couples de retraités bénévoles. Vincent et Odile Poumailloux s’étaient mis en disponibilité pour la mission. Au bout de trois ans, ils témoignent et passent la main à des successeurs… qui ne se sont pas encore manifestés. Et si c’était vous ?
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager au Rocher, à vous mettre au service de cette mission ?
A un moment de notre vie, nous abordions une phase de disponibilité effective plus réelle : enfants adultes, retraite salariée … Et certains couples amis s’était engagés. Nous avions le désir de servir sans que soit claire pour nous la mission “Maison des familles de Marseille”. Le choix de la mission avec le Rocher sur Marseille nous a été proposé. Et nous avons dit oui, après avoir reçu dans la prière le texte « Mettez à part Paul et Barnabé en vue de la mission » !
En quoi a consisté votre engagement, au sein de la maison des familles de Marseille Nord* ?
Nous sommes arrivés à l’amont du projet (arrivés sur place en janvier 2015 ; la maison a effectivement ouvert ses portes en septembre 2015). Notre première tâche a consisté à définir l’aménagement du local, à accompagner les travaux, à mettre en place avec la responsable la structure de l’association. Puis nous sommes devenus accueillants, avec le reste de l’équipe (deux jeunes en service civique ; nous étions, nous, bénévoles permanents), faisant peu à peu connaissance avec les familles.
Qu’attendiez-vous de cet engagement et avez-vous trouvé ce que vous attendiez ?
Nous n’avions que des idées vagues sur le contenu de la mission. Nous attendions l’occasion de rendre service. Je crois que nous avons effectivement pu nous rendre utile, faire du bien. C’est une joie de voir au jour le jour l’évolution de telle maman, de tel enfant. Nous sommes à l’âge où l’on se réjouit de ses petits-enfants (que l’on ne voit pas tous les jours) ; la mission nous a donné des “petits-enfants de surcroît” (et des belles filles !) Nous avons trouvé, plus que nous ne l’attendions, la joie de se faire des amis; la joie aussi de vivre dans un milieu de grande simplicité (qui n’enlève rien au mystère de chaque personne mais le rend abordable), sans sous-estimer pourtant le choc de la nouveauté : le quartier, la variété d’origines des habitants, la forte présence de l’Islam. Nous n’avions pas ou peu conscience en arrivant de ce que supposait aussi la mission au service de la paroisse, du secteur pastoral
Que retiendrez-vous comme difficultés mais comme joies aussi ?
Nous rencontrons dans la mission beaucoup de bonne volonté, de conscience des dangers de la société qui nous entoure, de désir de bien faire, de vivre en paix dans le respect de chacun. Joie d’apporter aux femmes un espace de vie paisible dans leur vie bousculée. Joie de la reconnaissance manifestée. Le témoignage chrétien reste délicat ; c’est sûrement les limites de notre sainteté ! Il y a une difficulté qu’il faut avouer : le rythme soutenu ; les horaires. En outre, il est sans doute prudent de ne pas s’engager sur un vrai “plein temps”. Même vécue pleinement, la mission ne couvre pas toute notre vie.
Quels conseils donneriez-vous à un couple retraité qui se pose la question de partir en mission ?
Un conseil que d’autres ont donné avant nous : “N’ayez pas peur !”. Pour rassurer les sceptiques, sachez que nous avons globalement vécu très paisiblement ces trois ans dans les “quartiers Nord” de Marseille !
* La Maison des familles a été créée par Le Rocher et Apprentis d’Auteuil : en complément de l’activité d’éducation populaire que Le Rocher mène auprès des enfants et des adolescents des quartiers nord de Marseille, la Maison des familles est un lieu d’accueil et d’écoute des parents en difficulté, afin qu’ils retrouvent l’estime d’eux-mêmes dans l’éducation pour mieux répondre aux besoins de leurs enfants.