A Angers, le Père Jean-Baptiste Edart s’est lancé dans une aventure peu commune : l’équipe de libération. Accompagné d’un couple, il prie pour la libération de personnes qui le demandent. Témoignage.
«Mon père, cela fait un an que je vous cherche ! » Cette phrase est suffisamment inhabituelle pour susciter un regain d’attention. « Voici un an, vous avez, après ma confession, fait une prière. Je m’étais confessé d’un péché habituel dont je ne me sortais pas depuis des années. Je tenais à vous dire que depuis cette confession, je ne suis plus jamais retombé dans ce péché. » Pour un prêtre, entendre cela est l’occasion d’une action de grâce prolongée, non seulement pour l’humilité de cette personne, mais surtout d’être le témoin d’une vraie libération, fruit de l’action de Dieu, par le simple fait d’une prière.
À travers cette expérience, j’ai touché du doigt le fait que l’action démoniaque ne se limitait pas à la tentation et à la possession, mais qu’il agissait le plus souvent de manière discrète, “sous la couverture radar” mais bien réelle, maintenant les personnes dans des liens, obstacles à leur liberté. Cette action se traduit de manière très variée et souvent surprenante : péchés dont on n’arrive pas à se débarrasser, états dépressifs, idées noires obsédantes résistantes aux thérapies, pathologies anormales échappant à tout traitement, échecs répétés au plan professionnel, relationnel, etc. avec, comme point commun pour les personnes qui subissent cette oppression, une désespérance, conséquence de la difficulté rencontrée qui leur fait douter de l’amour de Dieu. Elles ont l’impression qu’à chaque fois qu’elles pourraient s’en sortir, quelqu’un ou quelque chose leur remet la tête sous l’eau. À la suite de différentes expériences où j’ai pu être témoin d’une véritable libération, il m’est apparu que le fait d’associer des frères et sœurs laïcs serait une aide précieuse, à la fois pour le discernement et la prière, mais aussi pour, qu’à terme, ils puissent eux aussi prier pour la libération, cette prière ne relevant pas spécifiquement du ministère sacerdotal. Ayant soumis cette idée aux responsables locaux de la Communauté de l’Emmanuel, la décision fut prise de se lancer.
L’unité fraternelle, pierre angulaire de l’équipe de prière
Associés, en couple, à cette formation et à cette prière, les fruits ont été pour nous étonnants et enthousiasmants. Fruits, d’abord, de communion entre frères, prêtres et laïcs ; nous avons expérimenté à quel point nous avons besoin les uns des autres (prière, formation, échange d’expérience et discernement). Fruits, aussi, de réponses de la part du Seigneur. Un exemple : une “connaissance”, perdue de vue depuis plusieurs années, nous téléphone, faisant état d’un certain nombre de problèmes dans sa vie. Elle nous demande si nous pouvons l’accueillir chez nous pour un week-end prolongé. Elle évoque alors les difficultés et les combats au sein de son couple, de ses relations avec ses enfants et sa vie spirituelle, et elle nous demande, sans connaître notre mission, comment nous pourrions l’aider. Après un long moment d’entretien, nous discernons, avec le responsable de l’équipe, qu’une prière de libération peut lui être proposée, ce qu’elle accepte. Et dès la fin de la prière, elle nous dit qu’elle se sent soulagée. Deux mois plus tard, elle nous contacte à nouveau. Elle n’est plus la même. Son entourage, qui n’est pas au courant de sa démarche, s’étonne de sa transformation profonde. Elle réalise cependant qu’elle doit être vigilante, s’ancrer dans la prière et ne pas rester seule, exposée à la tentation, le démon cherchant toujours à faire douter.
Mais le Seigneur est fidèle et ses dons sont sans repentance : « Allez guérissez les malades, chassez les démons » (Mt 10,8).
Article extrait du magazine Il est vivant ! n°344.
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