Offrir aux personnes un chemin concret de croissance

Cet article fait partie du dossier thématique :Accueillir La joie de l’amour →

Aller vers les personnes, refaire place à la première évangélisation, proposer aux personnes des parcours de croissance humaine et spirituelle. Le champ des initiatives s’ouvre devant nous ! Explication par Monseigneur Denis Biju-Duval.

Monseigneur Denis Biju-Duval est président de l’Institut Redemptor Hominis à l’université du Latran, et l’auteur de plusieurs ouvrages dont Croire n’est pas si compliqué, Éditions Emmanuel.

Denis Biju Duval Laurence deLouvencourt e1483712500636Les questions de l’amour, du mariage, de la famille et de l’éducation permettent bien des rencontres avec l’Église. Pourtant non-pratiquants, des jeunes désirent se marier à l’Église, des parents font baptiser leurs enfants, les inscrivent au catéchisme et cherchent parfois de l’aide pour leur éducation, des couples en difficulté perçoivent que l’Église peut les aider… C’est le signe que Dieu ne cesse de rejoindre l’homme dans ses relations les plus sensibles. Or il faut en mesurer le défi. Ces demandes s’expriment dans des contextes très fragiles : ignorance du Christ et de l’Évangile, manque de repères dans l’exercice de libertés blessées par des expériences familiales, affectives et sexuelles chaotiques. L’Église a une longue expérience missionnaire : l’annonce de l’Évangile à qui l’ignore, le catéchuménat, l’initiation sacramentelle. Il est vrai qu’ici, la plupart sont déjà baptisés, et le catéchuménat ne les concerne pas directement. Pourtant, les non-baptisés demandeurs sont de plus en plus nombreux. En outre, le chemin catéchuménal que leur offre l’Église n’est pas éloigné des besoins de bien des baptisés. Ils n’ont de fait à peu près rien reçu, ni en termes de première annonce, ni en termes de catéchèse et d’initiation sacramentelle. Quand ils ont un peu reçu, ils ont quasiment tout oublié. Et leur expérience de la vie de l’Église est quasi absente. Quant à ceux qui viennent de milieux chrétiens plus structurés, ils sont souvent si fragilisés par leurs contextes de vie qu’ils ont besoin eux aussi de repartir du plus fondamental. Comment avancer en ce sens ?

1.N’attendons pas que les gens viennent à l’Église : allons à eux. Développons davantage les initiatives qui ouvrent à la rencontre, qui permettent de rejoindre les personnes telles qu’elles sont. Annonçons-leur sans condition l’amour du Christ, et offrons-leur un chemin concret de croissance. Le cas échéant, soyons inventifs, à partir des situations rencontrées et des charismes présents dans nos communautés. Des groupes de prière, des écoles pour couples ou pour parents, des propositions d’aide, des foyers d’étudiants se sont développés ces dernières décennies : il faut aller plus loin encore, au gré de notre charité pastorale et des signes de l’Esprit Saint.

2.Refaisons place à la première évangélisation : annoncer à qui l’ignore et rendre présent en actes l’amour victorieux du Christ sur la mort et le péché. C’est là non seulement le point de départ “kérygmatique”, mais c’est aussi un événement toujours actuel dans le cheminement catéchuménal qu’offre l’Église à ceux que le Seigneur vient ainsi toucher, et plus largement à tous les chrétiens.

3.Incarnons cette annonce dans une offre éducative de croissance humaine : aider les personnes à découvrir qui elles sont, comme homme ou comme femme, comme parents ou comme jeunes, et leur offrir des lieux communautaires où expérimenter et structurer leur liberté en croissance.

Dans le cadre de cette maturation, prend sens la question des sacrements. Le catéchumène qui attend encore son baptême ne le vit pas comme un refus, mais comme une invitation à avancer vers lui avec une communauté qui le soutient. De même bien des personnes et des couples qui vivent initialement des situations problématiques pourront accueillir le fait que soit différée leur pleine réconciliation sacramentelle ou leur communion eucharistique, comme une dynamique de désir et d’espérance, comme le temps nécessaire d’une reconstruction où ils sont accompagnés par des frères.

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Le magazine Il est vivant a publié le numéro spécial :

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