Le pape à Marseille : « Nous avons vécu une effusion de joie ! »

Témoignage du père Gabriel Priou et d’Aldrik de Fombelle

Le père Gabriel Priou est curé in solidum de l’ensemble paroissial Littoral dans les quartiers Nord de Marseille, un territoire très hétérogène. Il témoigne, avec Aldrik, un de ses paroissiens, de l’effusion de joie reçue pendant la visite du pape à Marseille le week-end dernier.

Très interpellés par les différentes prises de parole de François, ils nous interrogent : « Sommes-nous prêts à ouvrir nos cœurs ? »

Vignette Gabriel Priou iev« Pour Marseille, la venue de François restera un événement considérable. Personnellement, j’ai eu du mal à réaliser que le pape était passé à un mètre de moi dans la basilique Notre Dame de la Garde… Il y avait une telle intensité ! C’était vraiment touchant. Quant à la messe au Vélodrome… depuis 6 ans que je suis à Marseille, c’était la première fois que j’allais dans ce stade : « Je suis assez content du match parce qu’on était sûrs d’avoir la victoire ! » C’était très impressionnant : la procession des prêtres puis la hola, en attendant François, qui a pris une ampleur incroyable quand elle est arrivée au carré des prêtres. Cela m’a fait penser à la phrase du psaume :

« Les prêtres seront vêtus de justice et les fidèles crieront de joie. »

Et puis, quand le pape est entré, c’était jubilatoire ! Une liesse palpable ! Quand j’ai rejoint mes paroissiens, près de 500, dans le carré qui nous était réservé, j’ai vu que nous étions touchés par une effusion de joie. C’était très fort ! Tifo de Francois au velodrome E de FombelleAlors, évidemment, tout cela peut paraître très sensible, très affectif mais cela rejoint le mystère de cet homme, le pape, qui, dans sa fragilité, porte une grâce de l’amour de Dieu pour l’Eglise et pour le monde.

La deuxième chose qui m’a frappé, d’autant plus après relecture de ses discours, ce que j’invite chacun à faire, c’est que le pape est allé droit au cœur. Il a parlé à tous : c’est cela la catholicité de l’Eglise, être capable de parler à tous, se faire le frère de tous. Compte tenu de l’histoire interculturelle et interreligieuse de Marseille depuis des siècles, de la maturité de Marseille dans l’expression de cette diversité, de toute évidence, cela nous rejoint.

Photo Pape a Marseille PharoEt puis, je retiens le discours de François au Pharo, qui m’apparaît comme un plaidoyer puissant en faveur de l’avenir de l’humanité. Soit toute l’Europe se ferme et implose, soit elle s’ouvre et reconnaît qu’elle a encore à donner cette tradition et cette culture indo-européenne, bercée par les Grecs et les 3 religions monothéistes, pour le monde. François a parlé du respect de la vie : le degré d’humanité et de dignité de l’enfant à naître est le même que le degré d’humanité et de dignité d’un migrant embarqué dans un bateau en Méditerranée ou le degré d’humanité et de dignité d’une personne âgée qui a une mémoire à transmettre.

Dans ce discours, il y a quelque chose qui doit nous interpeller sur ce que nous voulons pour demain : sommes-nous prêts à ouvrir nos cœurs et à refuser l’entre-soi ? Sommes-nous prêts à nous poser concrètement la question de savoir qui va prendre soin des migrants ? Sommes-nous prêts à nous engager dans une association par exemple ? J’ai beaucoup pensé à Pierre Goursat, le fondateur de la Communauté de l’Emmanuel, qui avait toujours un pauvre avec lui.

C’est magnifique comme le pape, sans faire la morale, nous a donné ce qu’il y a dans le cœur de Jésus, quand il parlé des « tressaillements de la foi ». Tressaillir, c’est être saisi intérieurement par la joie ou par la souffrance de l’autre. C’est ça la compassion. Et je me dis que le pape nous a parlé à partir du cœur de Jésus. D’ailleurs, il a rappelé que Marseille avait été la première ville consacrée au cœur de Jésus. Cela m’a beaucoup touché. »

Photo Pape a Marseille 7Aldrik de Fombelle, à son tour, raconte avoir été particulièrement touché par la messe du pape au stade Vélodrome :

« La visite du pape, et en particulier la messe au stade Vélodrome, a provoqué un doux et profond tressaillement de joie en moi. C’est aussi ce qu’ont vécus mes frères paroissiens de St Henri (une des paroisses de l’Ensemble paroissial Littoral) avec qui j’ai partagé sur ce grand moment de grâce. Le pape, en nous faisant méditer sur le mot “tressaillement” dans son homélie, l’a en fait concrètement mis en pratique. Sa venue a provoqué un véritable tressaillement du Christ dans le cœur de la foule des fidèles que nous étions, mais je le sais, plus largement dans l’Eglise de Marseille et de France, semblable à celui qu’a vécu Élisabeth lors de la visite de Marie. Je prie l’Esprit Saint pour que l’effusion reçue porte de nombreux et beaux fruits. »

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