« Je suis opportuniste, j’attends tout du Bon Dieu. »

Le pèlerinage : pour marcher vers Dieu

Concilier vie familiale et vie professionnelle est souvent un défi impossible. Cécile a confié au Seigneur et à la Vierge Marie son désir de travailler sans que cela nuise à sa vie familiale. A travers une démarche de pèlerinage, elle a fait un pas vers le Seigneur qui a donné sa vie pour elle (et pour nous) sur la Croix. Elle témoigne de sa confiance inébranlable en Lui qui, par deux fois, l’a exaucée.

« A la fin de mes études de bibliothécaire-documentaliste, jeune mariée, je commence, en vain, à chercher du travail. A l’occasion d’un pèlerinage organisé à Notre-Dame de Liesse pour confier cette recherche au Seigneur et à la Vierge Marie, je me trouve dans le même chapitre qu’une femme qui travaille aux archives départementales et qui cherche à recruter une bibliothécaire. Un poste de 9h-17h, pas de travail le week-end, possibilité de mi-temps, bus direct pour se rendre sur le lieu de travail depuis la maison où nous avons emménagé 3 mois auparavant. Toutes les conditions dont je rêvais ! J’y travaille pendant 15 ans.

Nous avons alors 6 enfants, je souhaite changer de travail mais je suis dans le flou total…

Forte de ma première expérience, je confie, de nouveau, tout à la Sainte Vierge, en faisant notamment un pèlerinage rue du Bac.

Quelques jours plus tard, lors de mon entretien annuel avec mon responsable, il me demande ce que j’envisage pour l’an prochain. Et là, à ma grande surprise, je m’entends lui dire : « Conseillère conjugale et familiale. » Je n’y ai jamais pensé avant. « Aux archives du Conseil départemental ? » me demande-t-il un peu surpris. « Non, mais peut-être qu’au département, il y a des conseillères conjugales ? » Nous concluons l’entretien sur l’idée que je pourrais préparer un dossier de reconversion professionnelle. Quelques jours plus tard, j’ai rendez-vous avec la responsable du service concerné, une militante médiatique au Planning familial, dont je ne partage pas du tout les idées. Un peu perdue quand même, dans la foi, je m’appuie sur la prière de mes frères.

Lors de notre entretien, elle me demande de lui dire ce que je pense de l’avortement. Je sais que je suis sur une ligne de crête… Avec confiance (en Dieu), je lui raconte ma dernière grossesse au cours de laquelle j’ai eu une hépatite dont on m’a annoncé qu’elle entrainerait de graves problèmes de santé à mon bébé (au minimum une surdité mais plus probablement une vie végétative…) et que l’on m’a proposée d’interrompre dans le cadre d’une IMG (Interruption Médicale de Grossesse). Or, il se trouve que notre bébé est né à terme et en pleine santé. Je lui dis donc que la médecine n’est pas une science exacte. Elle me dit trouver mes propos violents. Je lui rétorque qu’un avortement par aspiration c’est violent aussi.

Alors que je me retourne pour prendre ma veste sur le dossier de la chaise et partir, pensant que nous nous sommes tout dit, elle me lance : « Vous m’intéressez quand même. Je vous envoie faire un stage pendant 2 jours dans un centre d’orthogénie et on verra. » Le premier jour, j’assiste à des entretiens que je trouve bien faits au début mais très militants pendant le dernier quart d’heure. Le lendemain, on me propose d’accompagner un médecin au bloc pour assister à des avortements. Alors que je m’apprête de nouveau à dire non et à partir, une collègue arrive et me dit : « Si tu préfères, je travaille sur des interventions auprès des jeunes », proposition que je m’empresse d’accepter. Au bout des deux jours, l’équipe du centre a validé mon projet de formation. Le département a donc financé mes deux ans de formation sur mon temps de travail. J’ai travaillé comme conseillère conjugale et familiale au centre de planification familiale (une structure publique) pendant 15 ans.

Je suis opportuniste et j’attends tout du Bon Dieu : ces deux expériences, parmi d’autres, ont forgé ma conviction qu’il faut que je fasse ma part, que je me mette en marche (c’est d’ailleurs le principe du pèlerinage !) pour montrer au Seigneur qui s’est mis en croix pour moi qu’à mon tour je peux faire un pas vers Lui. Et alors Dieu donne abondamment. »  

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