Avec Pauline, l’union à Dieu au cœur du monde – Laurence

Laurence Pierson-Bonenberger, qui peint des icônes depuis plus de 30 ans a décidé d’en créer une à l’effigie de Pauline Jaricot.

Propos recueillis par LAURENCE DE LOUVENCOURT

Icone P Jaricot DRÀ mon retour en France en 2021, et après de longs échanges avec mon père, très investi dans « la cause » de Pauline Jaricot, l’idée a germé : pourquoi ne pas écrire une icône à l’occasion de sa béatification ? Au départ, il s’agissait simplement de peindre une icône de ce personnage. Puis, au fur et à mesure, j’ai eu envie de réaliser quelque chose de plus didactique. Une icône consiste à évoquer la vie d’une personne (ou un mystère, ou une fête). Alors pourquoi ne pas peindre plein de petites icônes autour du personnage central, qui raconteraient les moments importants de sa vie ? Ce serait encore plus fort. Le projet mûrissait lentement.

Un dimanche où nous rendions visite à mon père et ma belle-mère à Lyon, nous sommes entrés dans l’église Saint-Nizier. Je marchais dans les allées, et c’est ainsi que je suis arrivée auprès de la tombe de Pauline Jaricot : je n’avais pas réalisé qu’elle était enterrée dans cette église ! J’ai eu alors comme un déclic intérieur. Et même si aucun financement n’était alors programmé, j’ai décidé de commander la planche sur laquelle je peindrai l’icône. L’atelier avec lequel je travaille, qui est implanté en Italie, est connu par les iconographes de toute l’Europe ! Aussi, quand je les ai appelés, ils m’ont répondu : « Nous avons tellement de commandes ! Vous ne pourrez pas avoir la planche avant la mi-mars » C’était bien trop tard pour terminer à temps. Mais comprenant l’urgence de ma demande, ils ont décidé de me faire passer avant tout le monde. Et dix jours après, je recevais la planche ! J’ai d’abord fait un prototype en aquarelle afin que mon père puisse la montrer à ses contacts. Cela m’a permis d’affiner ma proposition, qui est une création. Dans une icône, chaque élément a un sens : les proportions, les couleurs, les gestes… Par exemple, on ne représente jamais quelqu’un de profil (sauf le Mauvais). Car l’icône permet une rencontre avec la personne qui est représentée. Or, de profil, la rencontre n’est pas possible.

Le début d’un chemin

Ce travail a donné lieu à de nombreux échanges et recherches. Il y a beaucoup de choix à faire et chaque détail a son importance. Mais l’essentiel pour moi, est de me rapprocher de Pauline, de la prier. Une petite anecdote : dans ma composition initiale, j’avais inscrit l’abréviation de bienheureuse (bse) devant son nom. Au moment de la reporter sur mon icône, une motion intérieure (je suis persuadée que c’est Pauline !) m’a suggéré de ne pas l’inscrire et de laisser un espace pour le jour où elle sera canonisée.

La citation que j’ai décidé d’inscrire sur le parchemin peint sur l’icône est : « Je suis faite pour aimer et agir ; mon cloître c’est le monde. » Or, cette phrase de Pauline Jaricot me renvoie à ma propre vie. J’ai en effet vécu un temps une vie contemplative en communauté et maintenant, je vis dans le monde. Je crois que, comme elle, à mon échelle, je cherche à vivre cette union à Dieu, tout en étant « comme tout le monde ». J’ai comme elle le souci d’apporter Dieu et de témoigner de cette vie dans l’Esprit Saint là où je suis. Pauline me conforte dans cette vocation. C’est un chemin qui commence avec elle, et qui, j’en suis sûre, ne cessera pas. Car elle a encore beaucoup à m’apprendre.

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Cet article fait partie du dossier thématique :Pauline Jaricot, sa spiritualité missionnaire →

Le magazine Il est vivant a publié le numéro spécial :

IEV n°355 - Charles de Foucauld et Pauline Jaricot - L'Évangile en actes Se procurer le numéro →

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