Médecins et étudiants en médecine : comment appréhender la mort ?

10-12 mars : un week-end pour en parler !

Après la crise sanitaire, pendant laquelle les soignants ont été confrontés de plein fouet à la mort, et en plein débat sur la fin de vie, quel regard porter sur la mort quand on est médecin, chirurgien ou étudiant en médecine ?
“La mort, échec ou espérance?” c’est le thème de la 13ème édition du week-end Emmanuel Médecins. 250 participants sont attendus, dont la moitié à moins de 30 ans, à Paray-le-Monial, du 10 au 12 mars.
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Lorsqu’on demande à François Mabilais, médecin généraliste et responsable d’Emmanuel Médecins avec son épouse Nathalie, pourquoi avoir retenu le thème de la mort pour ce 13ème week-end à Paray-le-Monial, il répond sans hésiter : « Car la mort fait partie de l’actualité des soignants, au-delà des débats sur la fin de vie que connait notre société aujourd’hui ou de la crise sanitaire que nous avons traversée. Le sujet est d’autant plus important que nous, les médecins, ne sommes pas forcément à l’aise avec la mort. » « Leur but est de soigner et de repousser la mort le plus loin possible. » complète Nathalie.

De manière plus pragmatique, le thème de la mort n’avait encore jamais été traité lors de ces week-ends annuels organisés par Emmanuel Médecins. « Elle nous renvoie à notre propre mort, notre finitude, à celle de nos proches. Et ce n’est pas toujours facile de se sentir libres dans notre relation aux patients et vis-à-vis de notre questionnement personnel. »

« Si je n’avais rien dit, il ne se serait rien passé. »

La question de la mort se pose aussi de manière particulière aux croyants : « Notre foi et notre espérance nous interrogent sur ce que nous pouvons apporter de plus ou de différent qu’un autre médecin ? La perspective de la mort, lorsqu’elle se rapproche, est une occasion d’ouvrir des portes aussi bien avec les patients qu’avec leur entourage, de les questionner sur « l’après », d’engager des dialogues riches qui peuvent parfois être évangélisateurs. » explique François, avant de témoigner :

« Je me souviens d’un patient que je suis allé visiter à domicile. De retour de l’hôpital, atteint d’un cancer métastasé au-delà de toute thérapeutique curative, il venait de perdre l’usage de ses jambes. J’ai longuement prié avant d’aller le voir. Quand je suis arrivé, sa femme m’a demandé : « Quand va-t-il remarcher ? »

J’ai alors compris qu’elle n’avait pas conscience de l’état de santé de son mari. J’ai eu une motion intérieure, j’ai senti que je devais être en vérité. Je leur ai dit, à tous les deux, que comme médecin, je ne pouvais plus rien lui apporter mais que comme chrétien, je pensais que c’était important de préparer la suite. Baptisé, à la suite de son divorce, il avait abandonné la foi. Je lui ai proposé de voir un prêtre, ce qu’il a accepté. Il a pu échanger longuement avec lui, se confesser. Il a revu son fils avec qui les relations étaient compliquées et tendues depuis longtemps et il est mort juste après. Si je n’avais rien dit, il ne se serait rien passé. Et donc, je garde de ce moment une grande joie de savoir que cet homme a pu préparer son passage vers le Père. »  

Un des objectifs du week-end, pour les étudiants comme les médecins, c’est de garder au cœur la valeur de la relation humaine qui n’est pas toujours transmise à travers les études de médecine. « D’ailleurs, beaucoup d’étudiants ne se sentent pas à l’aise avec leurs études sans forcément pouvoir mettre des mots dessus. » souligne Nathalie.

Et François de rebondir : « L’année dernière, un étudiant, en 5ème année de médecine, était sur le point d’arrêter ses études. Ce week-end lui a permis de redonner du sens à ses études et à son engagement » grâce à des interventions construites autour d’une approche philosophique, d’une réflexion médicale et d’un éclairage théologique.

Cette année, 3 conférenciers sont annoncés : le Dr Didier Legeais, chirurgien urologue à Grenoble, Damien Le Guay, Maître de conférences à HEC Paris et à l’Institut des relations publiques et de la communication aux Ponts-de-Cé, et Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Au programme également : des témoignages, des échanges, des ateliers, des temps de prière et la liturgie de l’Église seront proposés dans la grâce du Sanctuaire de Paray le Monial. Le samedi soir, la pièce de théâtre « Le temps qui dure » qui met en relief « l’après » de la vie, sera jouée en exclusivité, et suivie d’un débat avec les deux auteurs, Mgr Rey et Serge Sarkissian, et les deux comédiens.

Car la mort n’est pas une fin, elle est en elle-même porteuse d’une espérance : « celle d’une nouvelle vie qui nous a été acquise si chèrement par le Fils de Dieu, d’une vie éternelle auprès du Père, dans un bonheur infini » s’enthousiasme François, aussitôt rejoint par Nathalie : « La mort est ce passage vers ce pourquoi nous sommes faits et ce pourquoi nous avons été créés, la vie éternelle. »

Emmanuel Médecins en bref

“Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait” Matthieu 25, 45

Mouvement catholique international fondé en 2007 par la Communauté de l’Emmanuel, Emmanuel Médecins propose aux médecins, chirurgiens, internes et étudiants en médecine un espace de prière, d’écoute de la parole, de formation et de partage.

A la lumière de la foi catholique et de la raison, nous accompagnons nos confrères :

– Dans leur formation et leur exercice professionnel

– A mieux servir les malades et à respecter la vie humaine de l’origine à son terme

– A promouvoir la santé considérée dans la perspective du bien des personnes, des couples et des familles.

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