Témoignage d'un haïtien
Ménès est haïtien. Venu pour la première fois à Paray cet été pendant la session OCH – avec ou sans handicap – il a participé au parcours Emmanuel Education. Car, aux côtés de Marie et Nicolas Vellard, il est directeur adjoint de l’Ecole Professionnelle St Joseph-Artisan à Port-au-Prince. Entre la grâce du lieu, Emmanuel Education et l’accueil des personnes handicapées, les grâces ont été nombreuses.
C’est d’abord la grâce du lieu qui jaillit du cœur de Ménès, directeur adjoint de l’EPSJA (Ecole Professionnelle St Joseph-Artisan) à Port-au-Prince : « En Haïti, on parle souvent des Apparitions de Jésus à Ste Marguerite-Marie ici à Paray-le-Monial. On fait même des chapelets de la Divine miséricorde, même si on ne connait pas vraiment le lieu. Mais venir ici, c’est spécial, c’est une grande joie, une grâce et ça m’a beaucoup touché. »
Nicolas Vellard, directeur de l’EPSJA avec sa femme Marie, explique : « En invitant Ménès ici à Paray, nous avions le désir de lui faire partager ce qui est à la source de notre Oui pour la mission. Cette mission en Haïti qui concerne une école professionnelle dans un contexte politique, social et économique particulièrement difficile est paradoxalement une école qui tourne bien. » Marie complète : « L’école qui est à Port au Prince est une école de l’Emmanuel. On aimerait qu’elle devienne une école du Cœur de Jésus dans laquelle on accueille les jeunes pour les former et leur apprendre un métier mais aussi dans laquelle ils puissent faire l’expérience de l’amour de Jésus à travers la manière dont on les accompagne, dont on s’occupe d’eux, dont on les enseigne. » Ménès précise d’ailleurs : « C’est un peu ce que l’on fait déjà : on essaie de rapprocher les jeunes de Jésus. Car Jésus a soif qu’on l’aime. Donc on apprend aux jeunes à mieux aimer Jésus ou à aimer Jésus. Dans tout ce qu’on fait, le message caché c’est de les attirer à Jésus car c’est lui le maitre de tout, le maitre de l’école. »
Pour ces étudiants qui ont des vies très difficiles marquées par la pauvreté économique et une grande insécurité, découvrir que Dieu les aime est une expérience transformante, raconte Marie : « On essaie de leur montrer que Jésus les aime, que le cœur de Dieu est vraiment ouvert pour eux. Quand ils en font l’expérience, ça transforme leur vie de manière spectaculaire. »
Les étudiants sont d’ailleurs au cœur des préoccupations de Marie, Nicolas et Ménès. Tous trois ont participé au parcours Emmanuel Education qui soutient et accompagne des écoles non seulement en Haïti mais aussi au Burundi, à Rome et en France. Pour Ménès, l’occasion de se ressourcer et de recharger les batteries : « Souvent, on donne, on donne, on donne mais on a besoin aussi de recevoir pour faire le plein. Venir ici c’était refaire le plein pour continuer la mission. Je pense que j’ai assez de provisions pour recommencer la mission avec les nouveaux étudiants qui vont arriver en octobre. »
Et de vivre une expérience fraternelle forte : « Avec Emmanuel Education, j’ai été très touché d’expérimenter la diversité dans l’unité. A travers le témoignage des uns et des autres, j’ai constaté la diversité du travail de chacun, dans des réalités et des contextes différents. Pourtant, nous travaillons tous pour le même but : faire connaitre Jésus. Même si je n’ai jamais eu l’impression d’être seul, c’était très encourageant et stimulant de rencontrer et de partager avec d’autres qui vivent la mission dans le même but que nous. » Marie abonde : « On s’est effectivement retrouvés très divers et cela nous a permis de mesurer que quel que soit notre rôle dans le monde scolaire, on participe à quelque chose de beaucoup plus grand que nous. »
Nicolas insiste : « Je voulais faire découvrir à Ménès ce qui nous tient à cœur, notre vie communautaire dans l’Emmanuel, mais aussi le lieu de Paray, et également cette collaboration internationale, qui permet, avec toutes ses richesses culturelles différentes, une œuvre commune : celle du Seigneur, à l’école du cœur de Jésus. »
« Oui, témoigne Ménès, venir ici c’est un cadeau ! » qu’il sera heureux de raconter et de partager aux haïtiens à son retour. Sans oublier qu’il s’agissait de la session OCH – avec ou sans handicap : « J’ai été bouleversé de voir comment les personnes qui ont un handicap sont aimées et encadrées. Je crois que ceux qui s’occupent des personnes handicapées ne passeront pas par le purgatoire mais iront directement au ciel. Il faut avoir beaucoup d’amour dans son cœur pour réaliser cela. »