« Depuis l’adolescence, je prie pour l’unité des chrétiens. »

Pour Guillaume Fauchère, le dialogue avec les évangéliques est devenu concret grâce au Jesus Festival.

Soucieux de l’unité entre les chrétiens depuis longtemps, Guillaume Fauchère a été touché par l’appel du pape François, lors du Jubilé du Renouveau Charismatique en 2017, à vivre des initiatives avec des protestants et à s’aimer. Engagé depuis 2021 dans l’équipe organisatrice du Jesus Festival, il témoigne qu’il est possible de s’approcher les uns des autres sans crainte et de tisser des liens d’amitié et de confiance.

Comment le dialogue entre chrétiens s’est-il invité dans votre histoire ?

Fauchere

« Depuis que j’ai une prière personnelle, c’est-à-dire depuis l’adolescence, j’ai très souvent prié pour l’unité entre les chrétiens. C’est vraiment un sujet qui me tenait à cœur. Tous les chrétiens forment le corps du Christ et lorsqu’ils ne sont pas unis, le visage du Christ est comme défiguré. J’ai toujours été touché, affecté de voir le temps passé à des querelles de chapelle, entre chrétiens, alors que le monde attend de nous le témoignage de frères et sœurs qui s’aiment même s’ils ne sont pas d’accord.

Et puis, en 2017, avec Marianne, mon épouse, nous sommes allés rencontrer le pape à Rome pour le Jubilé des 50 ans du Renouveau Charismatique. Je n’avais aucune idée du programme et je m’attendais à des enseignements sur l’Esprit Saint. Sur place, le pape nous a exhortés avec force à nous tourner vers des personnes d’autres confessions chrétiennes, à vivre des choses ensemble et à nous aimer, en nous rappelant que ce n’était pas à notre niveau que se règleraient les débats théologiques.

Nous étions avec des amis venus avec des frères évangéliques dont nous avons fait la connaissance. Nos échanges avec eux ont été brefs mais j’en ai été réjoui.

Bref, ce week-end à Rome a été une expérience forte pour Marianne et moi, qui a renouvelé notre prière pour l’unité entre les chrétiens. Ce fut un moment marquant pour nos amis aussi, qui, dans la foulée, ont commencé à travailler sur un projet de festival de musique chrétienne, ouvert à tous, rassemblant notamment des catholiques et des protestants. Ce projet a été contrarié par la crise sanitaire. La première édition du Jesus Festival a finalement eu lieu à l’été 2022.

Et en ce qui nous concerne, nous avons rejoint l’aventure en septembre 2021, comme responsables de l’accueil et des animations. Pour nous, c’était vraiment une manière de répondre à l’appel du pape. » 

Parlez-nous de votre mission au sein du Jesus Festival justement ?

« Comme responsable des animations et de l’accueil, d’une part nous faisons en sorte que les familles se sentent accueillies avec des activités pour les enfants : grâce à des châteaux gonflables, des poneys, des spectacles, un atelier créa avec du maquillage, des tables pour colorier, mais aussi un bar à jeux de société pour tous les âges. D’autre part, nous essayons aussi au maximum de faire en sorte que les gens puissent se rencontrer, discuter avec d’autres et surtout ne pas rester seuls, par exemple avec des jeux ou du sport en groupe, des flash mobs, une scène ouverte. Et nous voulons tester cette année des ateliers créatifs : chorale, confection de bijoux chrétiens…»

3 éditions plus tard, vous faites toujours partie de l’équipe organisatrice du Jesus Festival. En quoi cette expérience vous a-t-elle enrichi ?

« Ces quatre années de mission pour le Jesus Festival ont affermi en moi l’idée que l’on peut vraiment s’aimer et s’approcher sans crainte les uns des autres. De temps en temps, ils viennent à une messe avec nous, de temps en temps, nous allons à un culte avec eux. En tissant des liens d’amitié, nait une confiance qui vient dépasser les peurs ou les clivages.
Il est plutôt rare que nous parlions de nos points de désaccord sur la foi mais les quelques moments où le sujet vient dans nos discussions, c’est avec une grande délicatesse et beaucoup de discrétion de part et d’autre. On cherche alors à mieux se connaître, mieux se comprendre, en toute simplicité. Nous ne sommes pas là pour nous convertir ou nous convaincre parce que quand on respecte l’autre, on respecte sa liberté, on respecte son tempo. On n’a pas envie de le forcer ni d’être dans le calcul. Et réciproquement.

Je pense que chacun est lui-même. Ensuite, Dieu fait son travail dans les cœurs pour permettre à chacun d’avancer sur son chemin.

Je suis heureux au festival que nous soyons tous rassemblés en tant qu’enfants de Dieu, pour louer Jésus. Nous savons, car les gens nous le disent, que beaucoup de festivaliers sont touchés par le fait que nous soyons rassemblés.

Je vis cette aventure comme une réponse à la prière que je fais depuis très longtemps dans laquelle je demande au Seigneur de vivre quelque chose de concret qui répare cette unité brisée. En même temps, j’ai envie d’être très humble, oui, le Christ prend corps lorsque nous sommes tous rassemblés, mais nous ne sommes pas les seuls et cette initiative n’est qu’une petite pierre à l’édifice. »

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