Alors qu’il rencontre des difficultĂ©s professionnelles, Benjamin Pavageau est profondĂ©ment rejoint par le psaume 17. Un texte qu’il reçoit comme un cadeau Ă partager. A travers l’Ă©criture et la composition du chant Tu es ma force, il exprime le combat spirituel, cet aller-retour entre la terre et le ciel, dont le Seigneur sort toujours vainqueur.
Benjamin Pavageau, dans quelles circonstances, ce chant est-il né ?
Alors que je commençais un nouveau travail, dans un environnement peu bienveillant, et qui m’a emmenĂ© loin de ma famille, j’ai traversĂ© une Ă©preuve difficile. Le dimanche, veille de la Toussaint, nous avons lu Ă la messe le psaume 17 qui m’a beaucoup touchĂ©. Je me suis senti rejoint par ce texte dont le dĂ©but exprimait exactement ce que je vivais. Après m’être confessĂ© (je compose peu, mais c’est toujours après une confession), j’ai pris ma guitare et en m’appuyant sur le psaume, ce chant « est venu vers moi ». Â
Dans le refrain, j’ai voulu montrer la force du Seigneur tout puissant. Il y a une alternance entre les graves et les aigus, le refrain monte puis redescend pour exprimer cet aller-retour, ce combat entre la Terre et le Ciel. C’est en effet un chant de combat spirituel. D’abord, je chante que le Seigneur est ma force, puis ma source qui nourrit mon cœur. Ensuite, je passe d’un accord mineur à un accord majeur sur le mot « plénitude », comme pour exprimer le fait que le Seigneur vient nous combler de joie et apporter une plénitude à nos vies.
Avec le Seigneur, vous êtes donc sorti victorieux de ce combat ?
Ce psaume, à travers le chant que j’avais composé, m’a porté pendant tout le temps qu’il m’a fallu pour quitter mon travail et décider de déménager d’Angers à Montpellier. Pour moi, ce psaume, comme le chant que j’ai composé, sont un cadeau du Seigneur. Après coup, je peux dire que le Seigneur a triomphé de tous mes agresseurs. Je l’exprime dans le troisième couplet en utilisant le passé composé, qui montre que la victoire est accomplie, alors que les couplets précédents sont au passé simple.
Je peux vous partager aussi une anecdote : j’ai peaufiné ce chant avec ma fille Esther (11 ans), qui est musicienne. Elle m’a dit : « tu chantes que le Seigneur t’aime, mais toi, papa, est-ce que tu t’aimes ? ». A travers ma fille, le Seigneur venait me dire que son amour n’était pas théorique : on peut dire que l’on s’aime soi-même lorsqu’on a accueilli cette grâce de Dieu d’être aimé par Lui.
Qu’est-ce qui vous a encouragé à partager ce chant à tous ?
Ce chant est un cadeau que j’ai reçu, mais pas seulement pour moi ; il était donc naturel de le partager. Si j’écoute beaucoup de musique, je compose peu et je fais peu de musique. Je ne me considère pas d’ailleurs comme un musicien. Etant malentendant et appareillé, prendre ma guitare pour composer est toujours un dépassement de moi-même : je me demande toujours s’il faut que je garde ou que j’enlève mes appareils, bref, ce n’est pas facile. D’une certaine façon, cela s’impose à moi.
Dès la première intuition mélodique, je perçois ce que le Seigneur va faire à travers le chant : par exemple, pour une assemblée en train de combattre spirituellement, pour suivre le seigneur, pour partir en mission, pour témoigner. Je m’adresse au Seigneur pour les frères qui chanteront le chant, aux situations qu’ils peuvent vivre quand Dieu leur est caché au fond de la nuit et j’entrevois alors la lueur qui va les éclairer. Quel sentiment de plénitude !