Traduire la Parole en gestes d’amour

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Comment annoncer l’Évangile sans en être habité ? Le Pape nous a vivement encouragés à acquérir une vraie familiarité avec la Parole de Dieu, pour nourrir et transformer sans cesse notre relation avec Dieu et avec les autres.

Dans cette célébration eucharistique, qui conclut les travaux synodaux, nous ressentons de façon singulière le lien qui existe entre l’écoute aimante de la Parole de Dieu et le service désintéressé envers ses frères. Combien de fois, au cours de ces derniers jours, nous avons écouté des expériences et des réflexions qui mettent en évidence le besoin qui apparaît aujourd’hui d’une écoute plus intime de Dieu, d’une connaissance plus vraie de sa parole de salut, d’un partage plus sincère de la foi qui se nourrit en permanence à la table de la Parole divine !

Se nourrir de la Parole

Nous tous, qui avons pris part aux travaux synodaux, portons en nous la conscience renouvelée qu’un des devoirs prioritaires de l’Église, au début de ce nouveau millénaire, est avant tout de se nourrir de la Parole de Dieu, pour rendre efficace l’engagement de la nouvelle évangélisation. Il faut à présent que cette expérience ecclésiale soit apportée dans toutes les communautés ; il est nécessaire que l’on comprenne la nécessité de traduire en gestes d’amour la parole écoutée, car ce n’est qu’ainsi que l’annonce de l’Évangile devient crédible, malgré les fragilités humaines qui marquent les personnes. Cela demande en premier lieu une connaissance plus intime du Christ et une écoute toujours docile de sa Parole.

La plénitude de la Loi, comme de toutes les Écritures divines, c’est l’amour. Qui donc croit avoir compris les Écritures, ou au moins une partie d’entre elles, sans s’engager à construire, grâce à cette compréhension, le double amour de Dieu et du prochain, démontre en réalité être encore éloigné de son sens profond.

Mais comment mettre en pratique ce commandement, comment vivre l’amour de Dieu et de nos frères sans un contact vivant et intense avec les Saintes Écritures ? Le concile Vatican II affirme qu’“il faut que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens” (Constitution Dei Verbum, n. 22), pour que les fidèles, en rencontrant la vérité, puissent grandir dans l’amour authentique. Il s’agit d’une condition aujourd’hui indispensable à l’évangélisation. Et comme la rencontre avec l’Écriture, assez fréquemment, risque de ne pas être “un fait” d’Église, mais d’être exposée au subjectivisme et à l’arbitraire, une promotion pastorale robuste et crédible dans la connaissance des Saintes-Écritures devient indispensable pour annoncer, célébrer et vivre la Parole dans la communauté chrétienne, en dialoguant avec les cultures de notre époque, en se mettant au service de la vérité et non des idéologies courantes et en accroissant le dialogue que Dieu veut avoir avec tous les hommes (cf. ibid., n. 21). À cette fin, il faut soigner d’une manière particulière la préparation des pasteurs, qui sont par la suite préposés à la diffusion indispensable de la pratique biblique à l’aide de moyens adaptés. Il faut encourager les efforts en cours pour susciter le mouvement biblique parmi les laïcs, la formation des animateurs de groupes, avec une attention particulière aux jeunes. Il faut également soutenir l’effort de faire connaître la foi au moyen de la Parole de Dieu à ceux qui sont « loin » et particulièrement à ceux qui sont à la recherche sincère du sens de la vie.

Écriture et liturgie convergent vers un dialogue avec Dieu

Le lieu privilégié où retentit la Parole de Dieu, qui édifie l’Église, est sans aucun doute la liturgie. Il apparaît en elle que la Bible est le livre d’un peuple et pour un peuple ; un héritage, un testament remis aux lecteurs, pour qu’ils mettent en acte dans leur vie l’histoire du salut témoignée par l’écrit. Il y a donc un rapport d’appartenance d’appartenance réciproque vitale entre le peuple et le Livre : la Bible reste un livre vivant avec le peuple, son sujet, qui le lit ; le peuple ne subsiste pas sans le Livre, parce qu’en lui il trouve sa raison d’être, sa vocation, son identité. Cette appartenance mutuelle entre le peuple et l’Écriture Sainte est célébrée dans chaque assemblée liturgique, laquelle, grâce à l’Esprit Saint, écoute le Christ, car c’est lui qui parle quand dans l’Église on lit l’Écriture et on accueille l’alliance que Dieu renouvelle avec son peuple. Écriture et liturgie convergent, donc, dans l’unique but d’amener le peuple à dialoguer avec le Seigneur. La Parole sortie de la bouche de Dieu et dont témoignent les Écritures lui revient sous la forme d’une réponse orante, d’une réponse vécue, d’une réponse débordante d’amour (cf. Is 55, 10-11).

Prions pour que, de l’écoute renouvelée de la Parole de Dieu, sous l’action de l’Esprit Saint, puisse jaillir un renouveau authentique dans l’Église universelle, et dans toutes les communautés chrétiennes. Que la Très Sainte Vierge Marie, qui a offert sa vie comme “servante du Seigneur” pour que tout advienne selon la parole divine (cf. Lc 1, 38) et qui a appelé à faire tout ce que Jésus dirait (cf. Jn 2, 5), nous enseigne à reconnaître dans notre vie le primat de la Parole qui seule peut nous apporter le salut. »

Dimanche 26 octobre 2008 (Homélie de la messe de clôture du synode sur la Parole de Dieu, extraits).

Extrait d’Il est vivant ! n° 302

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