Témoins de la foi des enfants des rues aux Philippines

Timothée et Tiphaine sont en mission depuis mars 2021 auprès des enfants des rues de Manille aux Philippines. A l’occasion d’un camp d’été avec ces enfants, 11 jours magiques au bord de la mer, ils nous racontent comment ils ont été témoins de la foi vivante de cette jeunesse pourtant si blessée. 

Tout au long du mois de la mission, nous vous proposons de plonger au cœur de la mission Fidesco à travers ses volontaires : véritables témoins de la joie, de l’amour, de la foi…

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Chaque année, les enfants des centres partent en vacances une dizaine de jours au bord de la mer. L’édition 2020, puis 2021 a été annulée pour cause de pandémie. L’édition 2022 était plus qu’attendue par chaque enfant mais aussi par les staffs, et nous les volontaires.

Nous sommes donc partis à Baler, 6h30 de route de Manille sur la côte Est pour 11 jours de camp avec les 420 enfants des rues et les 200 staffs philippins ! Quelle organisation ! Le lieu de camp était au bord de la mer, certains enfants se sont baignés pour la 1ère fois, cela faisait chaud au cœur de les voir aussi heureux !

Comme tous les camps d’été, le départ est dans la nuit, et comme à chaque fois, aucun départ ne se fait sans la bénédiction ! Alors, garés en file sur le bord du trottoir, les cars remplis d’enfants attendent que Father les bénisse pour partir. Et lorsqu’il est là, une fois la prière récitée, il parcourt toute l’allée en aspergeant à grandes lancées de bras tous les sièges du car. Pas une banquette ne part sèche, pas un enfant non plus !

Father, Charles et Elise nous ont rejoints à la moitié du camp. Nous avons eu la chance de commencer nos journées par la messe célébrée par Father pendant la 2ème partie du camp. Nous commencions la messe dans la nuit pour finir avec les couleurs du lever du jour : splendide ! Une centaine d’enfants ont aussi fait leur 1ère communion lors du camp. Un beau moment partagé avec eux.

Comme tous les jours de l’année, les enfants récitent le chapelet vers 17h30. On ne déroge pas à la règle pendant le camp d’été. Les grands animent un temps de louange avec guitares et piano, puis un temps de silence de 10 minutes est respecté avant de réciter tous ensemble le chapelet. Nous avons été impressionnés par la discipline des enfants et par la ferveur des jeunes.

Parmi les moments forts du summercamp, la nuit d’adoration tient la palme. Soirée préférée de Father, annulée lors de la dernière édition à cause de la pluie, cette fois-ci la fondation avait prévu le coup.

Trois larges tentes pouvaient abriter les enfants en cas de pluie, et elles ont servi !

Après une demi-heure de louange organisée par une partie des plus grands enfants et deux témoignages, le Saint Sacrement s’élance au loin pour mener la procession jusque devant les enfants assis sous la tente. L’encensoir se balance à l’avant du cortège et rythme les pas des servants d’autels qui, portant leurs cierges allumés, ouvrent la voie au Christ.

Father tient l’ostensoir à bout de bras et fend la nuit noire avec le Saint Sacrement qu’il vient déposer sur l’autel dans une fumée épaisse. Le ton est donné. Elise qui dirige la chorale lance les chants pour une adoration qui durera jusqu’au petit jour. Les centres se relaieront toute la nuit pour adorer le Seigneur.

Malgré la pluie qui vient éteindre les petites bougies réparties tout autour de l’autel, malgré le vent et les déconvenues, le Christ est là, bien présent au milieu de nous. Les centres se succèdent, chantent et prient. Du papier est à disposition pour écrire leurs intentions de prières qui seront offertes pendant la messe au lever du jour. Father n’a pas manqué de challenger les plus grands pour qu’ils restent toute la nuit. Cette petite équipe de jeunes permet de gérer les flux d’enfants à moitié endormis, tirés de leur sommeil profond pour venir adorer. Et quelle nuit d’adoration ! Les yeux lourds, la chair mordue par le froid et l’humidité de cette nuit d’orage, les enfants viennent s’asseoir tout près du Christ pour prier. Certains se rendorment, mais qu’importe : “Pour faire des opérations, les médecins endorment leurs malades.” écrit la petite Thérèse. Ce qui est important c’est qu’ils soient là, dans le silence de la nuit, dans un cœur à cœur avec le Christ. Nous sommes marqués par cette veillée tant attendue, bousculés par les prières de ces enfants qui ont bravé l’engourdissement de la nuit pour s’asseoir auprès du Seigneur.

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