Témoin du don de soi en Angola

En ce mois de la mission, nous vous invitons à continuer à découvrir la mission de Fidesco à travers ses volontaires. Aujourd’hui, Augustin nous livre un témoignage sur le don de soi, vécu alors qu’il était en mission avec Fidesco à Luena en Angola, en tant que chargé de projets diocésains.

Tout au long du mois de la mission, nous vous proposons de plonger au cœur de la mission Fidesco à travers ses volontaires : véritables témoins de la joie, de l’amour, de la foi…

Vignette Facebook ANgola 1

« Nous avons été invités à passer un dimanche chez les sœurs de Kamanonge (village au nord de Luena). 

Les sœurs qui vivent là sont au nombre de 3 ; une Brésilienne Irma vanda (très impliquée dans la gestion des finances du diocèse), Irma Thérèsa (une Angolaise à la jovialité sans faille) et enfin Irma Laurence (congolaise aussi généreuse que drôle !).

Après un excellent repas fort animé du fait de leur jovialité elles nous ont fait découvrir un village environnant. Après avoir rendu visite aux enfants sur leur terrain de jeu (le lit d’une rivière au paysage paradisiaque) nous avons pu rendre visite aux familles. Ce que j’ai vu ce jour-là restera longtemps gravé dans mon cœur. Non seulement les conditions matérielles de vie des familles sont effroyables, leurs maisons ne comportent pour la plupart qu’une seule pièce dans laquelle s’entassent toute la famille, mais il y a une véritable misère humaine présente dans ce village comme dans la majorité des villages.

Nous avons vu des jeunes femmes âgées de 15 ans à peine sur le point d’accoucher. Ces jeunes filles, souvent sans mari (le père est souvent inconnu), donnent naissance à des enfants qui à leur tour souffrent gravement de sous-nutrition. L’alimentation des villageois se résume quasi uniquement au manioc qu’ils cultivent et à quelques poissons qu’ils pêchent.

Ces trois femmes au dévouement extrême sont présentes au milieu d’eux comme de véritables apôtres, des semeurs d’espérance et de joie. Si leur dévouement est tel, c’est qu’elles sont en mesure de voir la valeur de chaque personne, elles savent discerner en chacun la dignité et la présence du Seigneur. Le scandale de la misère dont elles sont les témoins n’est qu’un prétexte supplémentaire pour brandir l’étendard de la charité. A leurs yeux aucune situation ne semble à ce point dramatique pour baisser les bras. Elles semblent être dépositaires d’une espérance à toute épreuve. Ces femmes ont fait le sacrifice de l’amour d’un mari et d’un foyer. Elles ont choisi l’amour du Seigneur et l’amour de chaque vie humaine. Leur fécondité n’en est que plus forte.

Malgré la charge de leur apostolat, elles sont toujours heureuses de nous accueillir. Elles sont aux petits soins avec nous, elles sont pour nous comme des mères, à la fois attentives à nos besoins alimentaires (qu’est-ce qu’on mange bien chez elles !), mais leur présence est aussi pour nous un espace auprès duquel nous pouvons nous ressourcer. Quand nous sommes témoins de leur apostolat, nous ne pouvons qu’être encouragés à sortir de nous-même pour, dans un premier temps rendre grâce, et surtout tenter, à notre humble mesure, d’en faire autant. »

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