“T’as pas l’air très en forme, toi…”

La chronique de la semaine

“T’as pas l’air en méga forme, toi ?”
“Nan pas trop aujourd’hui. T’aurais du feu ?”

Christine, c’est ma collègue avec qui je partage de belles pauses clopes. On se partage facilement notre quotidien. « Fais-toi plaisir aujourd’hui, offre-toi un petit cadeau. » Pas bête. Je rêve de m’acheter une crème La Rosée. Enfin le « je rêve », on va se calmer, mais c’est un petit luxe que je ne me permets pas en ce moment. Et la pharmacie est juste en face. « Désolée madame, on ne vend pas de produits La Rosée ici ». Voilà voilà. Je remonte me mettre au travail. RAS.

Ce soir en rentrant chez moi, je trouve un colis devant ma porte : « Petite pensée pour toi. » J’ouvre. Vous devinez la suite : la crème La Rosée. Elle a fait fort Christine ! Je regarde de plus près, je n’y crois pas, ce n’est pas du tout Christine, c’est une cousine qui me l’a envoyée !
« Mais tu ne le reçois qu’aujourd’hui ? Je te l’ai fait envoyer y’a 10 jours, comme la dernière fois, ta gardienne a dû garder le colis chez elle une semaine. »

Il est quand même fort l’Esprit Saint. Quand on dit que Dieu prend soin, bah il prend soin littéralement. Parce qu’on parle d’une crème là !! Et derrière cette crème, c’est Dieu qui me montre qu’il prend soin, même de petits plaisirs insignifiants. Et puis le coup de la gardienne, c’est pas mal aussi. J’ai souvent du mal à comprendre le timing de Dieu, mais pour une fois j’ai peut-être compris.

Il y a quelques semaines, voyant mes difficultés financières s’aggraver, j’ai commencé à flipper. Je raconte ça légèrement là, mais en vrai, je n’en menais pas large. Alors réflexe de survie : Seigneur, Seigneur. Allo ? Je t’entends pas mais je sais que t’es au bout du fil, comme dans Le Téléphone Pleure de Claude François. En vrai, Seigneur, je sais qu’avec toi je ne crains rien. Alors pourquoi j’ai peur comme ça ? Bim, réponse dans le Psaume 36 : « Dirige ton chemin vers le Seigneur, fais-lui confiance, et lui, il agira. (…) Pour le juste, avoir peu de biens vaut mieux que la fortune des impies. » Ok Seigneur, je te fais confiance, je te donne mes peurs, je lâche prise. Mais genre, je lâche prise vraiment, pas juste dans ma tête en récitant machinalement la prière de Charles de Foucault. Plus difficile à vivre qu’à chanter à 4 voix cette prière. « Seigneur, mon découvert à 5 chiffres fais-en ce que tu veux. Allez c’est cadeau ! ».

Et quelques semaines après, je confirme à ceux qui doutent, que le Seigneur comble celui qui croit en lui. Je raconte l’histoire de la crème parce que ça va bien avec « le Seigneur prend soin », mais j’en aurais une bonne dizaine à raconter dans ce style. « Jamais, de ma jeunesse à mes vieux jours, je n’ai vu le juste abandonné, ni ses enfants mendier leur pain. » Seigneur, fait que jamais, ô grand jamais, je ne sois séparée de toi.

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