Sainte Faustine Kowalska – Marcher avec les saints

C’est Jésus Lui-même qui apparaît à sœur Faustine, pour lui révéler la dévotion à sa miséricorde. Découvrez comment cette sainte est devenue l’apôtre de la Miséricorde divine ! Elle est fêtée le 5 octobre. Son histoire nous est racontée par Jean-Luc Moens.

Sainte Faustine Kowalska

Sainte Faustine Kowalska est née le 25 août 1905 à Glogowiec en Pologne dans une famille de paysans. Son nom de baptême est Helena. Les parents d’Helena ont 10 enfants.

Très tôt, à l’âge de 7 ans, Helena se sent appelée par Dieu, mais ses parents ne voient pas d’un bon œil qu’elle devienne religieuse, entre autres parce qu’ils n’ont pas l’argent nécessaire pour payer la dot que demandent beaucoup de communautés religieuses : hé oui, c’était un autre temps – et il n’est pas si éloigné de nous que cela !

À 19 ans, alors qu’elle participe à un bal comme les jeunes filles de son âge, Helena a une vision de Jésus flagellé et couvert de sang. Il lui demande de se décider pour lui. La nuit même, Helena quitte la maison de ses parents sans leur permission. Elle va à Varsovie pour répondre à sa vocation. Elle s’arrête dans un village proche de la capitale polonaise, Ostrówek, où elle travaille pour la famille d’Aldona et Samuel Lipszyc. La maison familiale des Lipszyc est devenue aujourd’hui un lieu de pèlerinage que j’ai eu l’occasion de visiter. C’est très émouvant.

Entre temps, Helena fait diverses tentatives pour entrer dans des couvents des religieuses. Elle essuie beaucoup de refus. Notez comme c’est étonnant : beaucoup de supérieures religieuses n’ont pas voulu accepter Helena Kowalska dont la sainteté sera plus tard reconnue dans le monde entier. Elles ont dû bien le regretter… Cela montre que nos critères de discernement ne sont pas toujours les bons. Les voies de Dieu dépassent infiniment les nôtres. Et il avait un meilleur plan pour Helena, car finalement, elle est acceptée chez les sœurs de Notre Dame de la miséricorde. Celle qu’on appellera plus tard l’apôtre de la miséricorde est entrée chez les sœurs de la miséricorde parce qu’elles seules voulaient bien l’accepter. Étonnant plan de Dieu !

Helena Kowalska entre chez les sœurs à l’âge de 20 ans, le 1er août 1925. Elle a pu acheter son habit religieux avec l’argent économisé en travaillant dans la famille Lipszyc. Elle prononce ses vœux le 30 avril 1926 et devient sœur Marie-Faustine du Saint Sacrement.

Dans son couvent, sœur Faustine semble être une religieuse ordinaire. Elle s’acquitte des humbles travaux dont elle est chargée : ménage, cuisine, jardin… Mais son entrée au couvent coïncide aussi avec son entrée dans une nuit noire spirituelle. Elle offre tout pour le salut des âmes. Elle reçoit aussi des grâces extraordinaires dont ses consœurs n’ont aucune conscience. Jésus lui apparaît, elle a des révélations et reçoit le con de prophétie. Seul son directeur spirituel, le père Michel Sopocko, est au courant. Notez que le père Sopocko est lui aussi béatifié. Sœur Faustine et le père Michel forment un nouvel exemple de duo de saints qui se sont épaulés pour être fidèles à l’appel du Seigneur sur eux.

Dans les communications que Jésus lui fait, sœur Faustine découvre la mission qui lui est confiée : faire connaître son infinie miséricorde. Jésus lui demande d’être la secrétaire de sa miséricorde. Il veut par elle rappeler au monde son amour miséricordieux.

Le bienheureux père Sopocko demande à sœur Faustine de consigner par écrit tout ce que le Seigneur lui confie. Cet écrit deviendra plus tard le fameux « Petit journal » qui fait 675 pages (!) et qui sera une des œuvres de spiritualité les plus connues du XXème siècle. Dans son journal, sœur Faustine se livre dans une totale transparence. On apprend ainsi qu’elle est une des grandes mystiques de son époque, favorisée de visions et de révélations ; exerçant le don de prophétie et le don de lire dans les âmes ; souffrant de stigmates invisibles ; jouissant du don de bilocation. On découvre aussi qu’elle a reçu la grâce des noces mystiques. 

Jésus lui transmet différentes dévotions, parmi lesquelles le chapelet de la miséricorde qu’il lui demande de réciter dont la prière centrale est : « Père éternel, je t’offre le corps et le sang, l’âme et la divinité de ton fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus Christ, en réparation pour nos péchés et ceux du monde entier ; par sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier. » Jésus révèle à sœur Faustine la force de cette prière en lui montrant, par exemple, qu’elle libère des âmes du purgatoire.

Jésus confie aussi l’heure de la miséricorde et une neuvaine à la miséricorde.

Mais il demande surtout deux choses :

• qu’un tableau soit réalisé qui le représente tel qu’il s’est révélé à sœur Faustine, avec deux grands rayons rouges et blancs sortant de son cœur, et une inscription sous le tableau : « Jésus j’ai confiance en Toi » ;

• et qu’une fête soit instituée par l’Église universelle en l’honneur de sa miséricorde le dimanche qui suit le fête de Pâques.

Sœur Faustine reste cachée. C’est le père Michel Sopocko qui commence à répandre la dévotion à la divine miséricorde, qui fait faire le premier tableau en 1934 à Vilnius, capitale de la Lituanie où sœur Faustine a séjourné dans un couvent de sa congrégation. Ce tableau de Vilnius est le seul qui a été réalisé sous le contrôle de sœur Faustine. L’artiste s’appelle Eugeniusz Kazimirowski. Pourtant sœur Faustine et le père Sopocko sont déçus par le résultat. Mais Jésus révèle à sœur Faustine que la vertu du tableau ne se trouve pas dans l’art du peintre, « mais dans sa grâce ».

Sœur Faustine meurt le 5 octobre 1938 à Cracovie à l’âge de 33 ans des suites d’une tuberculose. 

Après la mort de sœur Faustine, le bienheureux père Sopocko travaille à la diffusion de la dévotion à la divine miséricorde. Non sans grandes difficultés. En 1959, le Saint Office, aujourd’hui appelé dicastère pour la Doctrine de la foi, va même jusqu’à interdire la propagation du culte de la Miséricorde divine dans les formes transmises par sœur Faustine. Mais l’Esprit Saint n’a pas dit son dernier mot !

J’ai déjà attiré votre attention sur la manière dont l’Esprit Saint et Jésus conduisent leur Église. Le cas de sœur Faustine est un nouvel exemple de cette providence merveilleuse. En effet, Mgr Karol Wojtila, archevêque de Cracovie, connaît très bien le message de sœur Faustine qui est morte dans son diocèse. Il en est un fervent défenseur. Il obtient la levée de l’interdiction en 1978 juste avant son élection sur le siège de Pierre. Une fois élu pape, Jean-Paul II a non seulement pu béatifier sœur Faustine en 1993, mais aussi la canoniser le 30 avril 2000 et instituer à cette occasion la fête de la Miséricorde, chaque premier dimanche après Pâques selon la demande que Jésus avait faite à sainte Faustine. Je vous rappelle aussi que sa première encyclique, Dives in midericordia, est directement inspirée du message de sœur Faustine.

Je pense qu’une des conclusions que nous pouvons tirer de la vie et du message de saint Faustine est la suivante : outre le message de la divine miséricorde, on voit à travers sa vie que, quand Dieu veut quelque chose, il arrive toujours à ses fins, même s’il rencontre l’opposition des hommes. Vraiment Dieu est Dieu ! Quelle merveille !

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