Esclave morte en martyre pour le Christ avant d’avoir pu être baptisée, Émérentienne est une sainte dont la vie est peu connue. Elle est fêtée le 23 janvier.
Sainte Émérentienne
Trois jours après sainte Agnès, l’Église fête sainte Émérentienne aussi appelée Émerance. On sait peu de chose sur cette martyre romaine.
Émérentienne était une esclave. Sa mère avait été la nourrice d’Agnès. Elle était donc la sœur de lait de la jeune Agnès avec laquelle elle avait été élevée et dont elle se sentait très proche. Attirée à la foi au Christ par le témoignage de sa sœur de lait, elle était catéchumène lorsqu’Agnès a subi le martyre. Trois jours après la mort de son amie, Émérentienne est allée sur sa tombe pour la pleurer et la prier, désobéissant ainsi aux ordres qui interdisaient de venir vénérer la jeune martyre. Les soldats qui gardaient le sépulcre ont voulu l’écarter, mais la jeune fille refusa. Au bruit, une foule païenne commença à se rassembler et les gens furent moins délicats que les soldats. Ils prirent des pierres et lapidèrent la pauvre Émérentienne qui mourut sur la tombe de sa maîtresse. Elle a été enterrée ensuite avec elle et sa tombe se trouve dans la basilique de sainte Agnès hors les murs.
Émérentienne est morte catéchumène. Elle est un des beaux exemples du baptême par le sang dont parle l’Église. Elle est morte avant son baptême sacramentel, mais en versant son sang par amour pour le Christ à qui elle se destinait, elle a été admise au sein des bienheureux enfants de Dieu avec le titre de martyre.
Depuis le 31 décembre, je vous parle de martyrs : sainte Colombe, saint Sébastien, sainte Agnès et maintenant sainte Émérentienne. Leurs martyres montrent la violence des persécutions que les premiers chrétiens ont subies par fidélité à leur foi.
En vous décrivant les sévices qu’ils ont subis et l’imagination que leurs bourreaux ont eues dans l’exécution de leurs intentions mauvaises, je ne peux pas m’empêcher de penser à tous les hommes et toutes les femmes qui encore de nos jours sont victimes de tortures et de mauvais traitements de toutes sortes. Certains sont persécutés pour leur foi. D’autres le sont pour des raisons différentes. Mais dans tous les cas, les bourreaux ne manquent pas de cruauté à leur égard.
Chaque fois que l’on s’attaque à une personne, homme ou femme, créée à l’image de Dieu, et ce pour quelque raison que ce soit, c’est d’une certaine manière à Dieu que l’on s’attaque, c’est le créateur que l’on profane à travers la créature.
Le témoignage de sainte Colombe, de saint Sébastien, de sainte Agnès, de sainte Émérentienne et de tant d’autres est pour nous source d’espérance. L’empire romain a voulu les avilir, les déshumaniser, les humilier, mais il n’y est pas arrivé. L’empire s’est avili lui-même, il a manifesté son inhumanité et a fini par disparaître. Il a voulu utiliser la violence pour arriver à ses fins et le témoignage des martyrs nous montre que la violence ne gagne jamais. Elle est toujours perdante.
Demandons à sainte Colombe, à saint Sébastien, à sainte Agnès, à sainte Émérentienne et à tous les martyrs de tous les temps d’intercéder pour les victimes de violence aujourd’hui : que ce soient des guerres, des injustices, des enlèvements, des abus, de l’exploitation, de la corruption, des vols ou des exactions… Prions avec eux pour que toutes les victimes puissent expérimenter un jour la victoire de Dieu qui ne veut pas qu’un seul de ces petits soient écartés de son amour.