Saint Valentin – Marcher avec les saints

Qui donc est le saint derrière la traditionnelle fête de l’amour ? Découvrez son histoire au micro de Jean-Luc Moens.

Saint Valentin

Le 14 février, outre la fête de Cyrille et Méthode, le monde fête la saint Valentin.

Je dis le monde parce que la fête de saint Valentin – qui entre parenthèse est bien un saint chrétien – est devenue une fête de l’amour humain qui a perdu quelque peu ses racines chrétiennes. L’Église l’a retiré du calendrier dans les années soixante quand on a remis de l’ordre dans le calendrier romain et supprimé les fêtes de saints pour lesquels il y avait des doutes ou peu d’informations. Que sait-on de Valentin ?

C’est un de ces saints pour lesquels il y a une grande disproportion entre l’ampleur de son culte et ce qu’on sait de lui avec certitude. Nous avions déjà un exemple de ce type avec saint Nicolas. Quand on regarde tout ce qui est écrit sur saint Valentin, on a un peu de peine à s’y retrouver, à distinguer le vrai du faux, le vrai de la légende.

Valentin serait né aux environs de 176 à Terni, une petite ville au Nord de Rome. Il devient prêtre et même évêque en 197, à seulement 21 ans. Il a joui d’une réputation de thaumaturge. Il a été martyrisé le 14 février 270, donc à un âge avancé : 94 ans. Pour d’autres, ce serait simplement un prêtre et il aurait été martyrisé jeune. Je vous laisse choisir ce que vous préférez !

On raconte aussi que l’évêque Valentin a soutenu les chrétiens qui allaient être martyrisés et c’est ainsi qu’il a fini lui-même par subir le martyre : d’abord battu de verges, puis achevé par décapitation.

Voici une des histoires qui circule à propos de Valentin. Arrêté pour sa foi, il doit être jugé par un certain Astérius qui lui promet de croire en Jésus-Christ s’il parvient à rendre la vue à une de ses filles qui est aveugle. La jeune fille est amenée au tribunal et Valentin met sa main sur ses yeux en disant : « Seigneur Jésus-Christ, toi qui es la vraie lumière, illumine ta servante. » Immédiatement, la jeune fille est guérie, et comme promis, toute la famille se fait baptiser. L’empereur Claude II, dit le Gothique, apprend cette histoire et fait mourir Astérius et toute sa famille, puis l’évêque Valentin.

Ce qui semble certain, c’est que l’Église primitive a fêté un saint du nom de Valentin, un martyr, le 14 février. Et c’est cette date du 14 février qui explique probablement la dévotion qui s’est répandue dans la suite et les légendes qui sont apparues sur la vie de Valentin. Ici, je fais mienne une des hypothèses les plus répandues pour expliquer le culte de Valentin et les légendes qui y sont attachées.

En effet, le 15 février, Rome célèbre la fête du dieu Faunus Lupercus, appelée Lupercales. C’était grande fête païenne dédiée à l’amour et à la fécondité. Durant cette fête, un bouc était sacrifié dans la grotte du Lupercal (au pied du mont Palatin) en l’honneur de Faunus et, après le sacrifice, les prêtres de ce Dieu enivrés couraient dans les rues avec des lambeaux de peau de chèvre avec lesquels ils touchaient les passants. La croyance populaire assurait que, pour une jeune femme, être touchée assurait une meilleure fertilité et facilitait l’accouchement. Certains affirment aussi qu’il s’agissait moins de toucher des peaux que de fouetter le ventre des jeunes femmes. On dit aussi que des scènes de débauche moins respectueuses de la dignité de la femme accompagnaient ces célébrations.

En 495, le Pape Gélase Ier décide de marquer plus solennellement la fête de saint Valentin qui tombe durant les célébrations des Lupercales. Certains affirment que c’est une manœuvre de l’Église pour remplacer une fête païenne par une fête chrétienne dédiée aussi à l’amour. Par contre, il ne semble pas qu’au début, la fête de saint Valentin ait été dédiée spécialement à l’amour. Il semble bien que cette dimension soit apparue plus tard, et plus précisément au Moyen-Âge.

Que s’est-il passé ?

Aux alentours du XIVe siècle, en Angleterre, on considérait que les oiseaux commençaient à s’accoupler le 14 février, jour de la fête de saint Valentin. En lien avec cette vision poétique et ornithologique de l’amour, les jeunes gens s’échangeaient de billets doux et s’appelaient « mon Valentin » et « ma Valentine ». Cette coutume s’est répandue sur le continent européen par l’entremise de poète comme Othon de Grandson. En même temps, sont nées des légendes pour justifier que Valentin devienne le patron des amoureux.

Voici la plus populaire.

Du temps de l’empereur Claude II le Gothique, un édit impérial aurait interdit aux soldats de se marier et le prêtre Valentin aurait bravé cette interdiction pour célébrer le mariage d’un soldat amoureux avec sa dulcinée. En raison de sa désobéissance, il aurait été martyrisé. Jolie légende invérifiable.

Ce qui est sûr, c’est que cette ferveur nouvelle des amoureux pour la fête de saint Valentin a poussé le pape Alexandre VI à faire officiellement de saint Valentin leur patron en 1496. On peut donc penser qu’ayant reçu cette charge de l’Église qui est sur la terre, saint Valentin s’en acquitte avec diligence depuis le ciel !

Aujourd’hui, la saint Valentin est devenue une fête commerciale où les fleuristes font le plus gros chiffre d’affaires de leur année et où on peut trouver des cadeaux très kitch avec des cœurs rouges et des angelots.

Pourtant, pour nous chrétiens, cela peut être une belle fête où nous pouvons nous souvenir que l’amour vient de Dieu et que notre amour humain a besoin d’être protégé, entretenu, développé. Nous pouvons recourir à l’intercession de saint Valentin pour entrer toujours plus profondément dans la compréhension de l’amour. Comme l’a dit Jésus à ses apôtres, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». C’est ce qu’a fait saint Valentin en mourant martyr au IIIe siècle. C’est ce que nous pouvons faire tous les jours en mourant à nous-mêmes pour ceux que nous sommes appelés à aimer.

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