Saint Louis de Gonzague – Marcher avec les saints

Fêté le 21 juin, saint Louis de Gonzague, jésuite, a une vision de l’ange Gabriel. Il comprend qu’il va mourir jeune. Cela transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu.

Saint Louis de Gonzague

Saint Louis de Gonzague (fêté le 21 juin) et deux autres jeunes jésuites morts à Rome, Stanislas Kostka et Jean Berchmans, ont été canonisés comme modèles de la jeunesse. Voici son histoire.

Né le 9 mars 1568, année de la mort de Stanislas Kostka, Louis de Gonzague est membre d’une famille italienne illustre. Il est le fils aîné, l’héritier de Ferdinand Ier Gonzague, marquis de Castiglione. Formé aux exercices militaires dès l’âge de 5 ans, page à la cour de Florence puis de Madrid, le jeune Louis réfléchit à la vie religieuse. Sa mère lui a donné une éducation religieuse. À l’âge de 10 ans, il promet au Seigneur de ne jamais l’offenser. À l’âge de 12 ans, dans le château familial, il fait sa première communion des mains de saint Charles Borromée.

Louis se livre aussi à pénitences que nous trouverions aujourd’hui excessives, mais qui étaient inspirées par la piété de cette époque. Ces pénitences le rendent parfois malade. Sa maman essaie de le modérer, mais il répond :

« Mieux vaut être le serviteur de Dieu, Madame, que le roi du monde ! »

On attribue à Louis une très belle anecdote. Un jour qu’il jouait, on lui posa la question : « Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? » Réponse de Louis : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ».

Cette histoire m’a marqué parce qu’on me l’a racontée quand j’étais enfant dans ma classe d’école primaire. Nous avions tous répondu : « J’irais vite me confesser ! » Louis, lui, vivait l’instant présent : il était à tout moment prêt à rencontrer son Roi.

Alors qu’il est en Espagne qu’il décide d’entrer chez les jésuites. Son père s’y oppose dans un premier temps – n’oublions pas que Louis est son premier né, son héritier –, puis finalement accepte. Louis renonce alors à son héritage en faveur de son frère cadet. Il entre au noviciat à Rome en 1585. Il continue ses pénitences au point qu’il est victime d’un mal de tête permanent.

À 19 ans, en 1587, Louis prononça ses vœux. L’année suivante, il reçoit les ordres mineurs et entre au collège romain, le séminaire jésuite de Rome, sous la direction de saint Robert Bellarmin.

En 1590, Louis a une vision de l’ange Gabriel. Il comprend qu’il va mourir jeune. Cette révélation transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu.

En 1591, une épidémie de peste ravage Rome. Les jésuites ouvrent un hôpital. Louis obtient la permission de s’occuper des pestiférés, tout en reconnaissant au père Bellarmin sa répugnance envers l’odeur et la vue des pestiférés. En soignant et en portant les pestiférés, Louis contracte lui-même la peste. Il meurt le 21 juin 1591 à l’âge de 23 ans.

Immédiatement sa réputation de sainteté se répand et il est béatifié en 1605.

Jean-Paul II l’a désigné patron des malades du sida.

Que nous dit Dieu à travers la vie de saint Louis de Gonzague ?

  1. Le refus de la mondanité – le choix du Christ avant tout

Louis était destiné à une carrière illustre dans de grandes familles. Il a renoncé à tout cela pour l’amour du Christ. Cela nous pose la question de notre amour pour le Christ. Comment vivons-nous concrètement les paroles qu’il a dites :

« Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n’est pas digne de moi. » (Mt 10, 37-38)

Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il faut abandonner sa famille, mais c’est un appel à une vie radicale au service du Christ. Comme le disait Jeanne d’Arc : « Messire Dieu, premier servi ! »

  1. La charité

Nous savons bien qu’il n’y a pas de sainteté sans charité et que celui qui aime son prochain aime Dieu. Ce que nous enseigne saint Louis de Gonzague, c’est l’héroïsme de l’Agere contra : aller à l’encontre de ses envies personnelles, réagir contre ses dégoûts.

Nous avons vu qu’il a demandé à s’occuper des pestiférés malgré sa répulsion. Il a dû faire un effort pour dépasser sa nature qui l’entrainait plutôt à éviter les pestiférés. Cela me fait penser à cette parole de mère Teresa : « Il faut aimer jusqu’à ce que cela fasse mal », autrement dit on ne peut aimer les autres qu’à son propre détriment.

  1. La réalité du ciel

La mort de jeunes est toujours un scandale : une jeune vie fauchée trop tôt pose question.

La mort de nos trois saints et la manière dont ils ont assumé cette mort à 18, 22 et 23 ans est un grand témoignage de foi dans l’au-delà. La mort n’est pas la fin de notre vie, elle est le début de la vie éternelle. C’est pourquoi un Louis de Gonzague peut dire à sa maman 11 jours avant sa mort :

Notre séparation ne sera pas longue ; nous nous reverrons au ciel et, réunis pour ne plus nous séparer, nous jouirons de notre Rédempteur, nous le louerons de toutes nos forces et nous chanterons éternellement ses miséricordes. […]

Je vous écris tout cela uniquement à cause du désir que j’ai que vous, Madame ma mère, et toute la famille receviez la nouvelle de ma mort comme une grande faveur.

Dieu nous appelle à une plus grande foi dans la réalité du ciel : nous sommes créés pour l’éternité. La mort est seulement un passage, un passage vers le bonheur !

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