Saint Damien de Molokai – Marcher avec les saints

Découvrez la touchante histoire du Père Damien qui donné sa vie pour les lépreux abandonnés sur une île à coté de Hawaï. Il est fêté le 10 mai.

Saint Damien de Molokai

Joseph De Veuster, le futur père Damien, est né à Tremelo le 3 janvier 1840. Tremelo est un village rural en Flandres, à une trentaine de km au Nord-Ouest de Bruxelles. La famille De Veuster est nombreuse. Joseph est le septième des huit enfants. Ce sont des solides agriculteurs, durs à la tâche. Le père de Joseph espère bien que son fils reprendra la ferme familiale, mais ce dernier sent l’appel de Dieu. Il rejoint son frère Pamphile chez les pères de Picpus, appelés ainsi d’après le nom de la rue de Picpus à Paris où se trouvait leur maison généralice. En réalité, c’est la congrégation des Sacrés Cœurs, entendez le Sacré Cœur et le Saint Cœur de Marie. Le jeune Joseph commence son noviciat en février 1859 dans la maison des pères de Picpus à Louvain. Comme c’est la coutume, en arrivant, il reçoit un autre prénom. Désormais, il s’appellera Damien. Au cours de son noviciat, Damien découvre le charisme de la congrégation des Sacrés Cœurs, et en particulier l’adoration eucharistique qui sera son soutien toute sa vie.

En 1863, la vie de Damien bascule. Son frère Pamphile est empêché de rejoindre la mission des îles Hawaii pour cause de maladie. Damien obtient de partir à sa place. Il débarque à Honolulu le 19 mars 1864. Il n’est pas encore prêtre. Il est ordonné le 21 mai suivant. Il devient missionnaire itinérant sur l’île de Hawaii, la plus grande de l’archipel.

Dans les îles d’Honolulu, la présence d’Européens est récente. Elle date de 1778. En arrivant, les nouveaux venus ont apportés des maladies inconnues des indigènes. Parmi elles, la lèpre fait des ravages. À l’époque, c’est une maladie incurable. Le gouvernement local décide de déporter tous les malades sur île voisine, appelée Molokai. Là, les malades sont abandonnés à eux-mêmes. Leur situation est chaotique et terrible. Ces personnes se savent condamnées. C’est le désespoir. Il n’y a pas d’église, pas d’école, pas de règles… Cela devient une jungle humaine, sans foi ni loi.

Les responsables de l’Église locale sont inquiets. L’évêque local qui est aussi un missionnaire de Picpus, Mgr Maigret, cherche une solution, mais ne veut pas envoyer des missionnaires en utilisant leur vœu d’obéissance. Il estime qu’on ne peut pas, au nom de la sainte obéissance, envoyer quelqu’un à une mort quasi certaine. Et quelle mort !

Un système de rotation de volontaires est proposé. Quatre prêtres se proposent. Le premier à partir est le père Damien. Il part le 10 mai 1873. Il ne reviendra jamais. Les lépreux l’adoptent. Il décide de rester avec la permission de ses supérieurs.

À Molokai, le père Damien est partout. Sa présence est source de multiples bienfaits, tant matériels que spirituels. Il organise la communauté. Il crée l’ordre et la cohésion, organise semailles et récoltes, fait construire des écoles et une église. Il est le médecin des âmes et des corps. Il redonne espérance aux lépreux. Il devient aussi la voix des lépreux. Il y trouve également sa joie. Il écrit :

« J’aime beaucoup nos pauvres insulaires ; je donnerais volontiers ma vie pour eux, comme l’a fait notre divin Sauveur. Aussi, je ne m’épargne pas quand il s’agit d’aller voir des malades » au loin.

On imagine bien que la vie du Père Damien n’est pas facile. C’est l’adoration qui le soutient. Il le confesse un jour : « Sans la présence constante de notre divin Maître dans ma pauvre chapelle, je n’aurais jamais pu persévérer à associer mon sort à celui des lépreux de Molokaï. » ou encore « Je trouve ma consolation dans mon unique compagnon qui ne me quitte pas : notre divin Sauveur dans la sainte Eucharistie. »

Dans toutes ces difficultés, il ose dire : « La joie et le contentement que les Sacrés Cœurs me prodiguent, font que je me crois être le missionnaire le plus heureux du monde. »

Évidemment, le père est seul. Aucun autre prêtre ne l’accompagne. Alors pour se confesser, il monte dans une barque et se confesse à voix haute à un prêtre qui se tient à bonne distance dans une autre barque.

En 1884, le père Damien découvre qu’il est atteint lui aussi de la lèpre. Il peut dire désormais « nous autres, les lépreux… » Il meurt le lundi saint, 15 avril 1885. Il avait espéré mourir le jour de Pâque. Une de ses dernières paroles est : « Qu’il est doux de mourir comme un enfant du Sacré Cœur. »

En 1995, Jean-Paul II dans son homélie pour la messe de béatification affirmait : « Il devint lépreux au milieu des lépreux, il devint lépreux pour les lépreux. Il a souffert et il est mort comme eux, croyant en la résurrection dans le Christ, car le Christ est Seigneur ! »

Le Père Damien a été canonisé le 11 octobre 2009 par le Pape Benoît XVI, à Rome.

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