Renouveau charismatique et grâce du Sacré Cœur : une affinité évidente

Le courant du Renouveau charismatique permet un approfondissement de la grâce du Sacré-Cœur. Explications par Guy Lepoutre, jésuite proche du Renouveau et du Cœur de Jésus.

Cet article est paru dans la revue Il est vivant! n°361

IEV n361 Guy Lepoutre

Guy Lepoutre est entré dans la Compagnie de Jésus en 1950, à 18 ans, et a été ordonné prêtre en 1962. Il a découvert le Renouveau charismatique en 1972.

L’époque de Marguerite-Marie Alacoque et Claude La Colombière est celle des libertins, doublés parfois de grands blasphémateurs, offensant profondément l’amour du Seigneur.

À cette époque, par ailleurs, un grand nombre de gens sont des pratiquants mondains, ne communiant qu’une fois l’an. Il y a aussi des âmes ferventes en quête de sainteté, mais elles vivent dans une certaine sécheresse spirituelle. La théologie manque alors de feu, et le jansénisme fait de la religion chrétienne un chemin d’une extrême exigence.

C’est dans ce contexte que Jésus se manifeste, répondant à l’attente de beaucoup. À Paray-le-Monial, le Christ dit combien son cœur est brûlant d’amour pour nous, combien il est touché lorsqu’on l’aime en retour, et blessé lorsqu’on est indifférent à cet amour !

Une révélation bouleversante

Ce feu de l’amour qui habite le Cœur de Jésus, l’Esprit Saint, est le don du Père. Dans le contexte de l’époque, cette révélation est bouleversante et beaucoup sont saisis. En particulier Claude La Colombière, un homme droit et pur et dont la devise familiale est d’aimer sans réserve. Jésus dit de lui qu’il est son « parfait ami ». Dans son message, Jésus propose des moyens concrets, humains, populaires pour rejoindre les personnes de tous milieux : l’image du Sacré Cœur, la fête, l’Heure sainte, le premier vendredi du mois, la consécration… Chacun est appelé à s’engager en faveur de Jésus là où il vit, comme il est.

350 ans plus tard, notre époque est celle d’un rationalisme dominant. L’homme croit que tout peut être expliqué et qu’il n’a pas besoin de Dieu. En parallèle, la dimension spirituelle du cœur humain est méconnue. Beaucoup de nos contemporains vivent dans un coma spirituel, plus grave encore que le coma physique et psychique. Il est urgent de retrouver le chemin du cœur profond de l’homme, là où habite le Saint-Esprit : c’est avec lui et en lui, que nous pouvons découvrir Jésus, qui nous révèle le Père !

Sous l’action du Saint-Esprit

Dans les groupes du Renouveau, le climat de foi, d’espérance et d’amour fraternel, favorise une communion entre les personnes. La foule éparse se transforme peu à peu, par la louange partagée, en une communauté. Et c’est alors que le Saint-Esprit se manifeste. Cette grâce du Renouveau amène à goûter l’amour du Seigneur par une dynamique plus communautaire et des moyens différents de l’époque des apparitions à Paray.

Le réveil de l’assemblée se fait par la louange, qui conduit au chant du cœur (la glossolalie).

Ainsi, les gens retrouvent leur âme d’enfant et peuvent rencontrer Jésus dans sa simplicité, sa fraternité, sa cordialité.

Le Renouveau peut et doit amener à une redécouverte actualisée des révélations de Jésus à Paray-le-Monial. Le mystère des relations fraternelles et du rapprochement avec nos frères chrétiens d’autres Églises qu’il suscite notamment, découlent de la grâce du Cœur de Jésus. La grâce du Cœur de Jésus se réveille par l’action du Saint-Esprit dans nos cœurs !

Pour moi, il existe une affinité évidente entre le Renouveau et la grâce de Paray-le-Monial. Elle ne demande qu’à se déployer. ¨

Propos recueillis par LAURENCE DE LOUVENCOURT

Témoignage : « Je suis jésuite, engagé dans le Renouveau et amoureux du Sacré Cœur »

J’ai reçu l’effusion de l’Esprit en 1974. J’avais 40 ans, 10 ans de sacerdoce et 22 ans au sein de la Compagnie de Jésus. Dans un temps de grande sécheresse spirituelle, la découverte du Renouveau a été une source d’eau vive. Avec ce courant spirituel, sont venues des grâces de libération, de louange, de prière et d’oraison communautaire, de charismes, et d’œcuménisme. Alors que le sécularisme régnait en maître, le Renouveau fut une bouffée d’oxygène : de nouveau il devenait possible de parler de Dieu, de le louer, de le bénir ensemble. C’était extraordinaire. Avec 50 autres jésuites touchés par le Renouveau, nous avons même signé un manifeste pour témoigner de ce que nous vivions. Face à un intellectualisme excessif, il était urgent de redécouvrir le lieu du Saint-Esprit dans l’homme : son cœur. Le Renouveau était un don du Seigneur remarquable en ce sens.

Avec les sessions de l’Emmanuel, Paray-le-Monial a commencé à renaître. Du côté des jésuites, le père général s’est mis à reparler du Sacré Cœur. Lors de sa venue à Paray-le-Monial, en 1986, Jean Paul II a quant à lui insisté pour que les jésuites vivent leur vocation d’être les apôtres du Cœur de Jésus. D’un point de vue personnel, j’ai reconnu qu’en tant que jésuite, uni au cœur de Jésus, je devais me laisser élargir dans mon obéissance aux charges données par la Compagnie, vivre à fond les grâces du Renouveau dans l’Esprit Saint, être pont entre tant de tendances diverses qui se manifestaient et rejoindre dès que ce serait permis le lieu du Cœur de Jésus, Paray-le-Monial. Ce Cœur qui est amour, unité, vie et joie.

Cet article fait partie du dossier thématique :Sacré Cœur de Jésus – Lui rendre amour pour amour →

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