Aller Ă la rencontre du Seigneur « dâun pas vif et joyeux »
Artiste-plasticien mais pas musicien, Marc Dannaud compose pourtant rĂ©guliĂšrement, sur commande. « Rends-nous la joie dâĂȘtre sauvĂ©s » est un chant spĂ©cialement crĂ©Ă© pour le CarĂȘme. Un chant qui nous invite Ă aller Ă la rencontre du Seigneur, « dâun pas vif et joyeux », sans crainte, car Dieu est indĂ©fectiblement fidĂšle. Interview.
CâĂ©tait une commande du service Emmanuel Music, de crĂ©er un chant pour lâentrĂ©e en carĂȘme. Câest rare, mais cela correspond Ă ma maniĂšre de travailler : je suis artiste plasticien et je crĂ©Ă© des Ćuvres systĂ©matiquement sur commande. Câest un format qui me convient bien, je mây sens bien Ă ma place.
Pour moi, la crĂ©ation câest avant tout du travail, pour mâapproprier un matĂ©riau et lui donner une forme exploitable, comprĂ©hensible. Faire de la musique revient Ă cĂ©lĂ©brer quelque chose qui est partagĂ© par le peuple de Dieu, pas quelque chose qui mâest propre.
Je crois aussi quâil y a en nous quelque chose qui veut se dire que lâon doit rĂ©ussir Ă exprimer. En musique, cela passe par le bon rythme, la bonne tonalitĂ©, la bonne prosodie et les bons mots. Il sâagit de trouver la bonne couleur que lâon veut donner au chant, qui corresponde au commanditaire. Pour cela, entre Emmanuel Music et moi, il y a eu pas mal dâaller-retours. Emmanuel Music mâa confirmĂ© dans mon intuition de dĂ©part et une fois que je savais que jâĂ©tais compris, alors jâai pu aller puiser dans mes expĂ©riences spirituelles propres.
Justement, quâest-ce qui vous marque ou vous touche particuliĂšrement dans ce chant ?
Lâimpulsion câĂ©tait lâidĂ©e dâĂȘtre en chemin dans un monde qui est semblable Ă un dĂ©sert Ă bien des Ă©gards. On retrouve cela dans la strophe-chapeau, en prĂ©ambule du chant : « Allons Ă sa rencontre, entrons en sa prĂ©sence. Quarante jours durant, dâun pas vif et joyeux, marchons sur ses chemins, dans lâunitĂ©. » Dâun pas vif et joyeux, cela traduit bien pour moi autre chose que de lâenthousiasme, mais cette idĂ©e que notre destin de baptisĂ© nâest pas de chercher Ă ĂȘtre sauvĂ©, car nous sommes dĂ©jĂ sauvĂ©s.
Nous nâavons donc plus rien Ă craindre. Notre plus grand dĂ©fi câest dâentrer dans la prĂ©sence de Dieu : ce nâest pas la prĂ©sence de Dieu qui pose question, elle est permanente. La question câest de savoir si nous allons Ă la rencontre du Seigneur dâun pas vif et joyeux, pour entrer en sa prĂ©sence, pour rĂ©pondre Ă son appel. Ce ne sont pas nos jeĂ»nes ou nos priĂšres qui vont nous sauver. Nous sommes dĂ©jĂ sauvĂ©s. Mais nous avons Ă rĂ©pondre Ă cet appel du Seigneur.
Ensuite, sâil fallait parler dâinspiration, je peux dire quâil y a eu une intuition forte, qui sâest imposĂ©e Ă moi : câest le psaume 50 (51) et qui est Ă lâorigine du refrain.
Comment utiliser ce chant dans la liturgie ?
Câest un chant de CarĂȘme, susceptible dâĂȘtre chantĂ© pendant les cinq dimanches de CarĂȘme, principalement en chant dâentrĂ©e.