Rencontre internationale des prêtres de l’Emmanuel

Comme chaque année après Pâques, les prêtres, diacres séminaristes et de nombreux couples de l’Emmanuel se sont retrouvé pour vivre l’octave pascale. En 2023, la rencontre a eu lieu à Varsovie en Pologne autour du thème de la liberté chrétienne et sacerdotale.

Au programme : temps de prière, rencontre avec le cardinal Kazimierz Nycz archevêque de Varsovie, évangélisation de rue, visite des différents musées, (re)découverte de la figue du Père Jerzy Popiełuszko, une semaine bien remplie ! Le père Dominique Janthial, responsable des prêtres de la Communauté de l’Emmanuel répond à nos questions.

Pourquoi se rassembler tous ensemble, prêtres de l’Emmanuel du monde entier ?

Dominique Janthial : Malheureusement, pour des raisons de rationalité financière, et bien que la possibilité leur soit donnée de suivre les enseignements en ligne, la participation de nos frères africains et d’autres parties du monde a été très limitée (et même cette année, complètement symbolique avec un seul frère africain présent : Théophile Twizelimana). Bien qu’ils soient donc de facto limités à l’Europe, ces rassemblements annuels contribuent néanmoins grandement d’une part à ce que prêtres et diacres forment un véritable corps par-delà la différence de leurs provenances mais aussi qu’ils renforcent leur appartenance à la communauté tout entière car les frères et sœurs laïcs sont toujours impliqués d’une manière ou d’une autre dans le programme.

Vous n’étiez pas qu’entre prêtres à cette rencontre ?

DJ : Justement non ! Tout d’abord parce que notre association cléricale (ACCE) compte en son sein non seulement des prêtres mais aussi des diacres, lesquels sont tout naturellement invités avec leurs épouses. Ensuite parce que la tradition est désormais bien ancrée d’inviter également les membres des deux conseils de la communauté (Conseil International de la Communauté de l’Emmanuel et conseil de la Fraternité de Jésus), et enfin parce que participent aussi à la rencontre des frères et sœurs de la communauté locale. En l’occurrence, de nombreux frères et sœurs de Varsovie nous ont rejoint le mercredi soir pour une évangélisation dans le vieux centre de la ville suivie d’un dîner « auberge espagnole » sous les voûtes du séminaire de l’archévêché.

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Pourquoi le choix du thème de la liberté ? A quel besoin actuel répond-il ? Comment, à travers ce thème qui peut s’entendre de diverses manières selon les cultures, peut-on construire la communion ?

DJ : « L’exercice de la liberté chrétienne et sacerdotale en contexte d’hostilité idéologique », le titre du thème de notre rencontre aurait été un peu long pour un roman à succès mais il répond déjà un peu à la question. Le chrétien et le prêtre sont confrontés dans notre temps à des idéologies (notamment celle du féminisme radical) qui se répandent partout avec toutes les conséquences mortifères que l’on observe. Le risque est grand face à cette pression, soit de baisser la garde, soit de s’emmurer dans une citadelle inaccessible. Les chrétiens peuvent se diviser en deux camps : progressistes et réactionnaires, ou quelque chose du même genre. C’est évidemment désastreux !
Les figures des saints prêtres de Varsovie que nous avions choisis pour nous accompagner, Maksymilian Maria Kolbe, Stefan Wyszyński et Jerzy Popiełuszko qui ont mené un subtil combat contre le nazisme pour les deux premiers et le communisme pour les deux derniers nous ont permis, aidés par la réflexion très nourrissante de notre frère prêtre David Rabourdin, à découvrir comment chacun, dans la situation « insolite » qui est la sienne, peut tracer le chemin de sa liberté. Or celle-ci ne devient véritablement chrétienne que lorsque, libres par rapport au monde, nous embrassons fortement les situations que le Seigneur nous appelle à vivre !

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Qu’est-ce que vous retenez personnellement de ce thème et de la rencontre en général ?

DJ : David Rabourdin nous a aussi présenté la liberté dans son rapport au langage et au désir. En tant que responsable des ministres ordonnés et des séminaristes, cela m’a interpelé particulièrement. En effet, l’actualité récente a été marqué par des scandales à répétition frappant des communautés nouvelles. Ces difficultés prennent souvent leur origine dans une conception erronée de la liberté et de l’obéissance. Depuis quelques années, je suis témoin dans l’Emmanuel du travail exigeant qui est réalisé pour retrouver de plus en plus une culture communautaire de la liberté. En portant mon attention sur ces « flotteurs indispensables au catamaran liberté » que sont le langage et le désir, le père David m’a aidé à préciser l’objectif à atteindre dans l’accompagnement des prêtres, diacres et séminaristes. En un mot : respecter le désir des personnes et promouvoir la communication et le dialogue à tous les niveaux.

Un mot pour la fin ?

DJ : Ces quatre jours passés dans les murs du séminaire de Varsovie et nos déambulations dans les rues de cette cité que Jean-Paul II qualifiait « d’invincible » ne peuvent nous avoir laissé indemnes. Je suis convaincu que chacun d’entre nous aura été renouvelé dans le désir de cette sainteté qui donne un horizon fantastique à notre liberté chrétienne. L’avenir dira combien de futurs bienheureux étaient présents parmi nous durant cette session (rires).

Bonus : dernière vidéo "Témoignages de prêtres"

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