Rencontre des 600 séminaristes à Paris

« 600 miracles » qui vivent « la joie de l’appel, signe de la fidélité de Dieu »

Après une première édition en 2001 à Lyon puis en 2014 à Lourdes, les 600 séminaristes de France et une centaine de formateurs se sont retrouvés pour un grand rassemblement à Paris le week-end dernier.

Une occasion de vivre la communion fraternelle en vue de la mission et d’entendre la parole paternelle du Cardinal Aveline exhortant chacun à « allier le zèle missionnaire et l’amour des personnes ». Quentin Léon-Dufour, séminariste de l’Emmanuel pour le diocèse de Paris, et le père Erwan Simon, responsable de la Maison de Formation des séminaristes de l’Emmanuel, reviennent sur l’événement.

Quelques jours après la rencontre, pour Quentin Léon-Dufour, séminariste de 27 ans de l’Emmanuel en 5ème année au séminaire de Paris, c’est la joie de l’unité qui domine : « Nous sommes nombreux à avoir relevé un authentique sentiment d’unité qui dépassait nos différences. Il y avait une vraie joie à être tous ensemble. »

De son côté, le père Erwan Simon, prêtre de l’Emmanuel et responsable de la Maison de Formation des séminaristes de l’Emmanuel, revient de ce week-end habité par un fort sentiment de gratitude : « Gratitude par rapport aux rencontres vécues avec différents séminaristes. Cela m’a encore ouvert le cœur davantage. Gratitude aussi pour les rencontres faites pendant le temps d’évangélisation. Et je garde cette joie de savoir que c’est Dieu qui conduit son peuple, qui suscite toutes ces vocations. »

« Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son fils, Jésus-Christ notre Seigneur. ».

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Car c’est bien Dieu qui appelle tous ces jeunes hommes au sacerdoce, en signe de sa fidélité. « Vivre la joie de l’appel, signe de la fidélité de Dieu » était le thème central de la rencontre préparée par une équipe de 2 recteurs, Aix-en-Provence et Paris, et 7 séminaristes, interdiocésains ou membres de communautés comme Saint-Martin, la Mission de France ou l’Emmanuel. Quentin Léon-Dufour était l’un d’eux : « Lors de notre première rencontre de préparation, nous avons fait une lectio divina des textes de la messe du dimanche 3 décembre. Nous avons été touchés par la 2ème lecture qui proclamait : « Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son fils, Jésus-Christ notre Seigneur. » 1 CO 1, 9. Cela nous a semblé correspondre parfaitement à la nature de l’événement et à ce que nous voulions vivre les uns et les autres. »

Week end seminaristeLe rassemblement a été rythmé par de belles liturgies, des enseignements de Mgr Ulrich, Mgr de Moulins-Beaufort ou encore du Cardinal Aveline, des temps de prière et de mission. Ce à quoi Quentin a été particulièrement attentif : « Pour ma part, je tenais à ce que nous ne soyons pas en vase clos. Il fallait construire une mission au sens large, avec le concours des paroisses. Samedi après-midi, certains séminaristes ont vécu un temps d’évangélisation dans la rue, quand d’autres se sont impliqués dans le champ de la compassion. Nous voulions montrer que la mission c’est aussi aller à la rencontre des pauvres, des migrants, des personnes porteuses de handicap, en lien avec de nombreuses associations. Nous étions répartis en petites équipes dispersées en 22 lieux différents. »

WK seminariste 4Les temps de prière aussi étaient ouverts, notamment lors de la veillée du samedi à Montmartre, comme le raconte le père Erwan Simon : « Nous avons renouvelé les promesses de notre baptême avant un long temps d’adoration et la distribution de flambeaux à chaque séminariste. Les parisiens ont pu se joindre à nous. Nous sommes, ensuite, tous partis en procession avec notre flambeau allumé, signe du cœur brûlant d’amour de Jésus que nous avons pour mission de transmettre. »

« Soyez d’abord missionnaires ! Curé, ça s’apprend, mais être missionnaire ça se désire. »

La mission… elle était sur toutes les lèvres. Même celles du Cardinal Aveline qui a exhorté les séminaristes : « Le plus important n’est pas de vous former à être curé mais de vous former à être missionnaire. Soyez d’abord missionnaires ! Curé, ça s’apprend, mais être missionnaire ça se désire. » Et disant cela, il ajoute : « Il faut allier le zèle missionnaire à l’amour des personnes. Un bon prêtre est un homme qui aime les gens. »

Le zèle missionnaire suppose d’être généreux et de ne pas craindre de se donner. Un défi selon le père Erwan qui côtoie les jeunes générations : « Les séminaristes d’aujourd’hui ont des points forts : souplesse, audace, liberté. Mais parfois, ils manifestent une certaine retenue dans leur manière de se donner notamment dans l’ordinaire des jours qui est moins stimulant. Pour se garder, se protéger. Comme le rappelait le Cardinal, il s’agit d’être pauvre de cœur et de revenir au Christ, à Jésus seul. C’est lui qui ordonne tout et qui va permettre que le don de soi devienne, non pas destructeur, mais joyeux. »

Ce n’est donc sans doute pas un hasard si Quentin a été touché en plein cœur par la lettre du pape aux séminaristes : « Le pape aborde la question du célibat en disant, si Jésus me suffit, et il fait ensuite la liste de tous les travers dans lesquels ne pas tomber, les succès pastoraux, les affections désordonnées… Si Jésus me suffit, si Jésus me suffit…

Et puis, vendredi soir, le temps d’adoration en paroisse a commencé par le chant « Dieu seul suffit ».

J’ai été renouvelé dans mon désir du célibat que Jésus aussi a vécu. C’est pour cela qu’on le choisit. » Et le futur prêtre d’ajouter, le sourire aux lèvres : « C’est justement là-dessus que j’ai été interrogé par Radio France. Spontanément, j’ai pu répondre que je fais l’expérience du célibat depuis 5 ans déjà et le fait que Dieu me suffit, je le vis. Je peux témoigner au monde que Dieu peut combler une vie. Providentiellement, le pape m’avait donné les mots pour le dire. »

Si Dieu leur suffit, les séminaristes ne sont pas moins lucides du chamboulement que traverse l’Eglise aujourd’hui : la baisse des vocations, le scandale des abus, certains évêques qui démissionnent… et ils ont conscience de l’exigence du sacerdoce. Pour autant, c’est la confiance qui l’emporte, comme en témoigne Quentin : « On ne s’accroche pas à de fausses certitudes mais si Dieu donne 600 séminaristes, il faut construire l’avenir avec ces 600 séminaristes qui sont 600 miracles levés face aux vents contraires. Dieu est déjà fidèle quand il nous permet d’entendre cet appel, d’être là et d’y répondre. »

Regarder les pousses de verdure, même fragiles, et les jaillissements de vie, pour s’en émerveiller, conclut le père Erwan : « Ces séminaristes sont une partie de la vitalité de l’Église de France pour les quelques dizaines d’années suivantes.

Et je me réjouis de me dire qu’avec la grâce de Dieu parmi eux se lèveront des saints dont la sainteté débordera en dehors de l’Eglise ! »

Crédit photo : Anselme Courau – Duo Studio

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