Recension du livre : J’ai pardonné, de Fouad Hassoun

jai pardonne fouad hassounLe témoignage de Fouad Hassoun est de ceux que l’on n’oublie pas. Né en 1968 au Liban, il avait dix-sept ans quand il a été parmi les victimes d’un attentat qui fit des dizaines de morts et un nombre incalculable de blessés. La bombe était chargée de 300 kg de TNT. Fouad a survécu, mais il a définitivement perdu la vue.

34 ans après, il publie son témoignage qu’il a déjà eu de nombreuses occasions de partager. Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, il jette un regard en arrière sur son parcours de non-voyant, la réussite de ses études, sa vie d’entrepreneur, et s’étonne de sa propre résilience : « Et j’ai la certitude d’être guidé… de plus haut que mon GPS. Repousser mes limites et transmettre sont toujours mes priorités. » (p.199)

A la manière du peuple élu qui, sans cesse, méditait sur son histoire pour en chercher le sens et percevoir la main de Dieu à l’action dans sa vie, il relit son histoire : « A la différence de saint Paul, il m’a fallu beaucoup de temps pour prendre conscience de ce qu’il m’arrivait et ce n’est qu’en relisant mon histoire que je comprends qu’à compter de ce violent choc qui a bouleversé ma vie, toute sorte de signes et indices se sont posés sur mon chemin, toute sorte de pistes se sont ouvertes devant moi. » (p.209)

Il nous livre enfin la clé de ce parcours improbable, celui d’un cheminement vers le pardon. Ce qu’on ne peut livrer ici en deux mots ne peut être reçu et perçu que par une lecture personnelle du livre. De cette leçon si riche, il y a beaucoup à apprendre. Nous retiendrons cette réflexion sur la grâce unique que seule donne la souffrance offerte chaque jour : « A ceux qui me disent que je porte une croix parce que je suis aveugle et que j’ai les cicatrices de Jésus crucifié, je réponds : – mais non, mais non ! Ce que je porte en moi, c’est le Christ ressuscité et vivant tout en ayant les stigmates de La Croix. » (p.220) « Sous cet éclairage, j’estime que mon passage par la souffrance a été et est toujours pour moi libérateur et source de bonheur. » (p.221)

Bernard de Castéra

 

J’ai pardonné, de Fouad Hassoun, aux éditions MAME 2020

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