Quelques conseils pour la prière silencieuse

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Chapelain au Sanctuaire de Paray, le Père Jean-Rodolphe Kars nous partage ses conseils pour prendre un temps d’oraison silencieuse fructueux.

1. Si on est débutant, ne pas vouloir tout de suite passer de longs temps de cœur à cœur avec le Seigneur. La fidélité quotidienne est plus importante que la quantité de minutes. 5 à 10 minutes par jour, pour commencer, peuvent être suffisantes.

2. Ne pas prier uniquement si on en « ressent l’envie », ou si on est « en forme ». Prier n’est pas une question de sentiments, mais de fidélité. C’est une décision à prendre.

3. Ne pas se dire : « 5 ou 10 minutes, ce sera toujours facile à placer » ; dès lors, on attend qu’il n’y ait « plus rien d’autre à faire ». Finalement il est minuit, et on n’a toujours pas pris son temps de prière ! Il est important de décider à l’avance le moment de la journée où l’on se mettra en présence du Seigneur. C’est un acte d’amour, cela implique donc nécessairement un renoncement à quelque chose d’autre.

4. Lorsque les circonstances le permettent, il est bon de passer ce temps de prière dans une église, devant le tabernacle, dans le rayonnement eucharistique de la présence du Christ. L’Évangile nous dit : « Toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous » (Lc 6,19). Par la foi, nous touchons Jésus, pour en recevoir une grâce de guérison spirituelle. On peut aussi prier chez soi, en aménageant un coin prière avec images ou statuettes ou crucifix, au besoin en allumant une bougie. S’assurer de ne pas être dérangé pendant ces minutes de prière.

5. Une prière silencieuse, à l’écoute de l’Hôte intérieur. Ne pas vouloir immédiatement en percevoir les paroles ou les fruits, mais être simplement heureux de croire qu’il travaille notre cœur et notre vie de l’intérieur, lorsque nous lui donnons ce temps. Les attitudes essentielles à avoir sont un abandon de soi entre ses mains et l’accueil confiant de son amour miséricordieux.

6. Ce silence peut être soutenu et nourri par de brèves paroles de l’Écriture. On peut aussi lire l’Évangile de la messe du jour (lire encadré). Quoi qu’il en soit, toujours veiller à ce qu’il y ait des plages de silence. « Toi, quand tu pries, retire-toi dans la pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret » (Mt 6,6). Vivre ce temps dans une grande liberté intérieure. Il n’y a pas de règle.

7. Ne pas juger la qualité de notre prière. Ce temps appartient au Seigneur qui seul connaît l’intime du cœur. Lui remettre humblement ces minutes passées en sa présence, en se confiant à Notre Dame et en récitant un Je vous salue Marie.

LA PRIÈRE D’INTERCESSION

Tout temps de prière silencieuse revêt une dimension d’intercession. Certes, notre temps de prière est avant tout un moment intense de cœur à cœur avec le Seigneur. Mais l’homme est et n’existe avant tout que comme être de communion, en étroite dépendance des autres. Ainsi, lorsque nous nous tenons devant le Seigneur, nous lui permettons de poser son regard sur l’immense réseau de relations qui nous lient aux autres, depuis les plus proches et les plus intimes jusqu’aux plus éloignés ; vivants et défunts… et en cela nous embrassons non seulement toute l’Église mais aussi le monde entier, chaque homme et femme en particulier, et tous les temps. Nous sommes des veilleurs, des guetteurs. Certes, nous n’avons pas besoin de nommer toutes les personnes qui font partie de notre vie et de notre environnement, ni d’évoquer toutes les situations qu’on a pu nous confier. Nous sommes là, tout simplement, tout ouvert à la Présence du Seigneur, et les rayons de son amour viendront visiter tous ceux et celles auxquels nous sommes reliés d’une manière ou d’une autre. Pour reprendre la belle parole d’un moine cistercien : « Mon cœur est comme une coupe en laquelle les gens déposent leurs intentions ; et lorsque je suis en prière, cette coupe est tout ouverte et le Seigneur prend toutes les intentions. » Notre fidélité (parfois contre vents et marées) à ce temps indispensable de prière en cœur à cœur est donc un grand acte de charité envers tous ceux qui nous sont confiés. C’est parfois même le seul acte de charité et de compassion qu’on puisse poser dans des situations qui pourraient paraître sans issue.

J.-R.K.

LA PAROLE DE DIEU ET LES ÉCRITS SPIRITUELS

Le silence de cette prière peut être soutenu et nourri par de brèves paroles de l’Écriture (Ancien et Nouveau Testament). On peut aussi lire l’Évangile de la messe du jour. On peut même décider de lire, à très petites doses quotidiennes, un Évangile de façon continue… pas plus que quelques versets par jour… et cela, même si la lecture de cet Évangile s’étale sur quelques années. Il y a même une grâce particulière à procéder à cette lecture continue d’un Évangile en présence du Saint Sacrement : la présence réelle de Jésus rend intensément actuels les événements et les situations décrites dans l’Évangile, et les paroles de Notre Seigneur semblent s’adresser à moi. En d’autres termes, la lecture de l’Évangile accompagnée de la contemplation de la Sainte Hostie me rend contemporain des événements relatés… Elle permet à Jésus Eucharistie de réaliser à nouveau en moi et pour moi (et pour tous ceux que je représente) son acte rédempteur. Après cette lecture de la Sainte Écriture, et après un temps à nouveau un peu prolongé de silence, on peut aussi nourrir sa prière par de courts écrits spirituels : des paroles de saints (sainte Thérèse, saint Curé d’Ars etc.), ou du Magistère ou tout autre texte qui nous aide à accueillir la grâce.

J.-R.K.

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