« Ne prendre la place de personne, mais accompagner »

Témoignage d’une famille en mission en paroisse rurale.

Jeunes mariés et jeunes parents, Etienne et Laïla Baroux habitent depuis un an dans une maison paroissiale, au Sud de Clermont-Ferrand. Au service de la paroisse pour créer du lien et accompagner, cet engagement est une façon de répondre à l’appel du Seigneur à être missionnaire.

Photo Laila et Etienne Baroux

Après un an passé au Chili avec Miséricordia pour lui et un an passé aux Mureaux avec le Rocher pour elle, Etienne et Laïla Baroux se marient en 2017. Ils ont dans le cœur le désir de continuer à se donner et à être missionnaires. Grenoble, Clermont-Ferrand et 2 enfants plus tard, ils rencontrent Marie-Charlotte et Thibaut Boncompagne qui achèvent une mission de 3 ans aux Martres-de-Veyre (au Sud de Clermont-Ferrand) dans la paroisse St Romain du Val d’Allier. Lorsqu’ils font la connaissance du curé, ils sont conquis et décident de prendre la suite des Boncompagne. Il y a un an, ils rejoignent cette paroisse située en milieu rural : un challenge pour ce jeune couple citadin qui va découvrir un autre rythme de vie, essuyer quelques échecs dans son potager et découvrir une réalité paroissiale qui s’étend sur 16 villages !

“On nous a surtout demandé de créer du lien.”

Mais leur défi principal consiste d’abord à définir les contours de leur mission. Laïla explique : « Marie-Charlotte était coordinatrice paroissiale, salariée. Elle s’occupait de la catéchèse des enfants et des adultes. Mais, en ce qui nous concerne, on nous a surtout demandé de créer du lien. Pendant plusieurs mois, nous avons observé, rencontré des paroissiens, des habitants du quartier, découvert la paroisse… »

Une paroisse particulière car « elle compte deux curés in solidum qui sont itinérants et qui ne sont présents qu’une semaine par mois sur place » poursuit Etienne, qui continue à travailler à 90% chez Michelin.

« Nous avons découvert les aléas de la gouvernance paroissiale quand les curés ne sont pas là, les réunions qui s’éternisent sans aboutir… et surtout compris que notre rôle était d’être là, présents dans cette période où la paroisse doit apprendre à fonctionner différemment du fait de l’itinérance des curés. » raconte Laïla.

« Ne prendre la place de personne mais accompagner »

Petit à petit, Etienne et Laïla s’investissent dans les propositions déjà portées par les paroissiens : Laïla fait partie de l’équipe liturgie et de l’équipe de préparation au baptême. Tous les 15 jours, ils sont là pour Cap Famille : « c’est du catéchisme pour enfants et adultes le dimanche après-midi. » précise la jeune mère de famille. « Ne prendre la place de personne mais accompagner » résonne comme un leitmotiv. C’est ainsi qu’ils ont pu vivre les parcours Exodus 90 (pour les hommes) et Magnify 90 (pour les femmes) avec des paroissiens très engagés mais qui peinent à réussir à se nourrir : « Le parcours se vit en petits groupes pendant 90 jours. Il est fondé sur l’ascèse, la fraternité et la prière. Sur le thème de l’exode pour les hommes, celui des vertus pour les femmes. » se souvient Laïla. « Nous l’avons vécu l’année dernière de janvier à Pâques, des liens profonds se sont tissés entre nous. »

« Ah bon, vous les cathos vous avez le droit de jouer, de vous amuser ? »

Dernière joie en date : « Nous avions dans le cœur, comme famille en mission, d’inviter des personnes loin de la foi à découvrir l’église. Mais nous nous sommes rendus compte que la paroisse ne proposait rien de particulier pour les non cathos, bien qu’elle soit très dynamique. Nous sommes très heureux car nous venons de vivre notre premier samedi Welcome : il s’agit d’un temps gratuit. Ni une formation, ni une réunion, juste un temps fraternel que nous avons voulu sans prière pour pouvoir inviter très largement. Nous avons un coin « café-papote », un coin « jeux de société » pour tous les âges. Le fait d’avoir pris le temps de connaitre les gens du quartier pendant un an a permis que beaucoup de nos connaissances viennent. Une maman de l’école nous a dit : « ah bon, vous les cathos vous avez le droit de jouer, de vous amuser ? » Cela nous a fait sourire et mais nous a surtout touchés de réaliser que par cette simple proposition, nous devenions des gens fréquentables. »

Laïla et Etienne habitent dans la maison paroissiale Chiara Luce (jeune fille des Focolari morte à 19 ans et béatifiée en 2010.) juste au-dessus de la chapelle. « Notre vie personnelle et familiale est transformée par la mission et la présence du Christ si proche de nous. Chiara Luce nous accompagne. Pour sa fête, le 29 octobre, le spectacle que la paroisse organise sera l’occasion d’aller frapper à la porte de nos voisins pour les inviter. »  

Les 1er et 02 octobre prochains, ils quitteront leur village pour rejoindre la capitale, le temps d’un week-end. Lors du Congrès Mission, ils animeront un atelier intitulé « Comment vivre la mission en famille et en campagne ? » pour partager la joie de la mission. Car leur sourire en témoigne : la mission rend heureux. 

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