La point sur l’assentiment religieux

Comment accueillir les fruits d’un synode ? La notion d’assentiment religieux indique à quelles dispositions intérieures nous sommes invités en tant que baptisé.

Par JACQUES GOMART

PRESENTATION – Jacques Gomart, prêtre, est délégué France du responsable des clercs au sein de l’Emmanuel.

Vatican II évoque l’assentiment religieux attendu de la part de tous les baptisés : de quoi s’agit ?

Dans le prolongement de l’assentiment de foi qui est dû aux vérités révélées et transmises par l’Écriture et la Tradition de l’Église, lorsqu’il évoque la charge d’enseignement des évêques, le concile Vatican II (constitution Lumen Gentium, 25) appelle en effet les fidèles à donner « l’assentiment religieux de leur esprit » à ce qu’enseignent les successeurs des Apôtres, et à un « titre singulier, au magistère authentique du Souverain Pontife, même lorsque celui-ci ne parle pas ex cathedra », c’est-à-dire de façon solennelle et définitive. Cet assentiment, ou encore cette adhésion de principe, n’est bien sûr pas une mise en veille de notre intelligence, mais bien plutôt un choix libre d’accueillir le magistère avec confiance, conscients qu’il ne s’agit pas d’une opinion parmi d’autres, mais d’une parole qui nous vient de ceux à qui le Seigneur a partagé son autorité. Cet a priori bienveillant favorise la compréhension et l’intégration de cet enseignement, ce qui ne signifie pas qu’il ne peut pas susciter de questionnement ou de difficulté. En ce cas, il convient alors d’approfondir ce qui est dit avec l’aide d’autres croyants, de son curé, voire du dialogue avec son évêque. Dans le même temps, le Concile rappelle que c’est à l’Église entière que le Seigneur partage son infaillibilité par le sensus fidei fidelium, le « sens de la foi des fidèles » : l’autorité de service confiée aux évêques et au Pape n’est donc pas isolée et surplombante, encore moins arbitraire. Elle relève d’un charisme, donné par le Seigneur pour le bien et l’unité de son corps : « Qui vous écoute, m’écoute » (Lc 10,16).

S’applique-t-il aux décisions prises au terme d’un processus synodal par le Pape, pasteur de l’Église ?

Avant de donner lieu à un enseignement et à des orientations pastorales, un synode est une démarche spirituelle et ecclésiale au service du discernement du magistère. Il s’agit d’écouter ensemble et les uns par les autres, « ce que l’Esprit dit à l’Église ». Le processus synodal qui s’engage dans les diocèses cet automne nourrira l’assemblée synodale des évêques en octobre 2023. À l’issue de celle-ci, le Pape donnera vraisemblablement à l’Église une « exhortation apostolique postsynodale », que nous serons alors appelés à accueillir avec un « assentiment religieux de l’esprit », ouvrant notre intelligence et notre bonne volonté à son enseignement, qui aura donc été nourri de la participation active de tout le Peuple de Dieu.

Cet article fait partie du dossier thématique :Synodalité, construire une Eglise différente →

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