Le contenu émotionnel d’une situation est bien plus important que son contenu intellectuel. C’est donc du côté du cœur et non de la raison que nous devons porter notre attention, écouter.
Par ANNE-FRANCE DE BOISSIÈRE
Or, le talent de l’écoute n’est pas inné. L’écoute active est un apprentissage. Cette technique de communication, mise au point par le psychologue américain, Carl Rogers, se caractérise par une attitude fondamentale de non-directivité, d’empathie et de compréhension, sans chercher à interpréter ou à juger.
L’écoute repose sur cinq impératifs :
1. L’accueil
2. Se centrer sur ce que l’autre vit et non sur ce qu’il dit
3. S’intéresser à l’autre plus qu’au problème lui-même
4. Montrer à l’autre qu’on le respecte
5. Être un véritable miroir.
L’objectif est d’aider l’autre à prendre du recul pour trouver ses ressources internes.
Nous, chrétiens, sommes appelés à redécouvrir la puissance de l’attention intentionnelle, de l’écoute. Quand on demande au Christ quel est le premier commandement, il répond : « Écoute Israël. »
J’ai en tête ce jeune homme, arrivé à un parcours Alpha, avec une attitude très belliqueuse. Il a exposé de nombreux griefs contre l’Église. Il s’est comporté ainsi pendant les trois premières rencontres. Les animateurs se sont contentés de l’écouter sans, ni le contredire ni se justifier. Il a témoigné par la suite que c’est seulement à la quatrième rencontre qu’il s’était dit : « il y a quelque chose derrière cette écoute ». Et à la cinquième, il s’est posé la question de « QUI est derrière ».
On connaît cette phrase pleine d’humour : « Si Dieu a créé l’homme avec deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. » Or, nous avons tendance à faire exactement l’inverse : nous mettons beaucoup d’énergie et de compétences pour expliquer et peu pour écouter.
Suivons l’exemple que nous donne Jésus. Son attitude est toujours celle de l’attention à l’autre. Il fait grandir et transforme par son accueil, son écoute, ses questions. Il n’impose pas, il dit tout simplement : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » ¨