Loïc Brodin, quelle est l’histoire de ce chant ?

Quand j’étais en année de propédeutique, avec la Communauté de l’Emmanuel, à la Maison Saint Joseph à Namur en Belgique, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de chant à Saint Joseph dans le carnet de chant Il est vivant. Comme je suis musicien, que j’avais déjà fait un peu de composition et d’écriture, j’ai saisi l’occasion pour me lancer dans cette aventure. Un autre propédeute, actuellement en 3^ème année de séminaire à Paris, Thibault Légaut, s’est investi avec moi. J’ai personnellement beaucoup travaillé : d’abord en lisant la lettre du Pape Jean-Paul II sur Saint Joseph, mais aussi en étudiant les lectures bibliques où l’on parle de Joseph, et puis les oraisons des deux messes de Saint Joseph. Cela m’a permis de m’imprégner de cette figure. Peu à peu, un texte m’est apparu, qui mettait bout à bout des aspects importants de la figure de Joseph. Ensuite, assez naturellement, une mélodie m’est venue et j’ai pu mettre la musique sur le texte.

Il y a eu une première version du chant que nous avons beaucoup chantée lorsque nous étions à la Maison Saint Joseph, notamment lors de la Saint Joseph qui est aussi la fête de la maison. Il s’agissait d’une version avec des couplets qui traduisaient ce qui nous touchait chez Saint Joseph. Et puis, un jour, sur les conseils d’une sœur consacrée, j’ai envoyé le chant à la Communauté qui m’a proposé de le retravailler pour en faire un chant qui puisse convenir à la prière en famille, le soir, sur le modèle du Je vous salue Marie. Le chant s’est donc transformé pour aboutir à sa forme actuelle.

En tant que diacre en vue du sacerdoce, en quoi la figure de Joseph vous touche-t-elle particulièrement ?

Le plus touchant pour moi c’est le fait que Joseph soit intendant des mystères : c’est-à-dire qu’il lui est confié un trésor, comme à un bon intendant, dont il a la charge pleine. Ce qui m’émerveille c’est que Joseph n’a jamais la tentation de mettre la main sur les mystères qu’il a reçus. Avec confiance dans le Seigneur et simplicité, Joseph se met à l’écoute de Dieu et lui obéit. Toute sa vie spirituelle est au service de cette intendance des mystères et permet l’accomplissement du salut. Si Joseph n’avait pas vécu cette docilité, cette humilité, cette simplicité, cette pauvreté, le salut ne se serait pas accompli.

Et en même temps, je suis touché aussi par sa figure d’homme, que je trouve très belle, à la fois pleine de douceur, d’humilité, de docilité mais aussi pleine de force. Joseph a vraiment une belle stature. Pour moi, c’est une figure vraiment inspirante pour le ministère sacerdotal, qui m’invite à une immense confiance dans le fait de recevoir, demain, au moment de l’ordination sacerdotale, cette charge d’intendance des mystères. Parce que je vois bien le risque, qui est aussi une vraie crainte pour moi, de mettre la main dessus, de détourner, d’instrumentaliser, voire même de profaner le trésor qui me sera confié. Si le Seigneur me confie cette charge, je sais qu’il ne m’abandonnera pas. Et cette figure de Joseph m’aide à avancer dans la confiance, il est un modèle qui me montre à quel point, pour accomplir sa mission, il faut être simplement, vraiment, parfaitement soi-même et à sa place.

A quelle occasion peut-on chanter « Nous t’honorons, glorieux saint Joseph » ?

C’est un chant que l’on peut facilement chanter à la prière du soir en famille ou pour clôturer une louange. Je sais aussi qu’il a été souvent chanté pour l’entrée ou la sortie de messes de mariage. En ce qui me concerne, je l’avais choisi en chant de sortie pour la messe de mon ordination diaconale. De la même manière qu’on se confie à la Vierge Marie à la fin de la messe, on peut aussi se confier à Saint Joseph. Je crois qu’il est aussi beaucoup chanté dans les sanctuaires dédiés à Saint Joseph, et puis, bien sûr, lors de la Saint Joseph, ou de pèlerinages…