Notre-Dame de Guadalupe – Marcher avec les saints

Lors de son apparition Notre-Dame de Guadalupe utilisé de nombreux symboles aztèques pour s’adresser aux indiens alors en quête de dignité.

Ce contenu fait partie des podcast Marcher avec les saints disponibles sur l’application Prier aujourd’hui

Découvrez chaque semaine un ou plusieurs saints. Quels sont les événements majeurs de leurs vies ? Quels ont été leurs grands enseignements ? Que peut-on en tirer pour notre vie aujourd’hui ? Et pour notre monde ? Jean-Luc Moens nous raconte leur histoire dans des podcasts de 5 minutes ! Bonne écoute !

Notre Dame de Guadalupe

Le 12 décembre, nous fêtons Notre Dame de Guadalupe. Et 3 jours avant, le 9 décembre, c’est la fête de saint Juan Diego que Marie a choisi pour se révéler au Mexique.

Nous sommes 39 ans après le premier débarquement de Christophe Colomb en Amérique, 10 ans seulement après la prise de Mexico par Herman Cortés. La guerre entre Espagnols et Aztèques a été terrible. Les antagonismes sont encore très forts.

Le samedi 9 décembre 1531, Juan Diego Cuauhtlatotzin (nom qui signifie « l’aigle qui parle »), un Indien de 57 ans, baptisé en 1524, veuf depuis 2 ans, passe aux pieds de la colline du Tepeyac à Mexico. Il y assiste à une apparition de la Vierge : Notre Dame de Guadalupe. Elle demande à Juan Diego qu’une église soit érigée à cet endroit en son honneur pour qu’elle puisse donner tout son amour à tous les êtres humains.

L’évêque, Mgr Juan de Zumárraga, un religieux franciscain demande un signe. Après différentes péripéties, Juan Diego retourne sur le Tepeyac et cueille des fleurs à la demande de l’apparition. Lorsqu’il présente ces fleurs qu’il a recueillies dans son poncho (plus précisément sa tilma) à l’évêque, celui-ci découvre l’image de l’apparition imprimée sur le tissu. Il est bouleversé et déjà le 26 décembre 1531, il fait construire une petite chapelle sur le lieu des apparitions.  C’est là que Juan Diego va finir sa vie, accueillant les pèlerins. Il meurt le 30 mai 1548 à l’âge de 73 ans, 17 ans après les apparitions de la Vierge de Guadalupe.

Saint Juan Diego a été canonisé par saint Jean-Paul II le 31 juillet 2002. Le miracle qui a servi à sa canonisation est la guérison inexplicable d’un jeune homme qui est tombé de 5 étages sur la tête et qui est sorti de l’hôpital sans séquelles !

L’image miraculeuse

L’image de la Vierge sur la tilma de Juan Diego provoque un changement extraordinaire dans la population indigène. Les conversions se font par milliers.

Pourquoi ?

Parce que la Vierge est apparue de manière reconnaissable

• tant par les chrétiens, Espagnols et Indiens convertis

• que par les Indiens fidèles à leur religion traditionnelle.

Pour les Chrétiens : elle est clairement la mère de Dieu, la Sainte Vierge Marie.

Pour les Indiens fidèles à leur religion traditionnelle, l’image est remplie de codes que les Aztèques pouvaient comprendre. L’image est en fait un « amoxtli », un codex aztèque, comme un livre qui contient des messages religieux lisibles dans la culture aztèque. C’était un mode de communication habituel chez les Aztèques.

Voici quelques indices que la population locale pouvait « lire » comme un message du ciel :

Le visage de la jeune femme est un visage de métis: à noter que 10 ans après la conquête de Mexico, aucune jeune femme métisse de cet âge n’existait.

• La tunique est un habit de princesse aztèque, dont les couleurs évoquent l’aube ou le coucher du soleil. Ce sont les couleurs du Dieu soleil.

• Les étoiles du manteau rappellent aux Indiens « la déesse au manteau d’étoiles » qui est un autre nom d’Ometéotl (Dieu) dans sa dimension maternelle.

Les signes solaires : la Vierge est entourée de rayons de soleil, 100 au total ; 12 entourent sa tête formant une couronne d’or.

La ceinture noire: elle est le signe que la jeune femme est enceinte. Il y a donc la présence invisible de Jésus sur l’image miraculeuse : Marie se présente comme mère…

• Sur la robe, la fleur à 4 pétales, appelée Nahui ollin, « quatre mouvements », symbolise de l’univers créé par 4 forces antagonistes. Les Indiens pouvaient immédiatement comprendre, rien que par l’image, que Notre Dame de Guadaloupe portait en elle l’auteur de la vie et du mouvement ontologique du monde – ce que les Grecs appelaient le Logos. « Il est difficile de trouver dans l’iconographie chrétienne universelle une représentation plus simple et plus éloquente de la maternité divine de Maria. »[1], ont pu dire des spécialistes qui ont étudié la tilma.

• Dans le jade de la broche, que les Indiens interprétaient comme le symbole de l’âme, on retrouve la croix. Marie se présente comme la mère de celui qui donne la vie à travers la croix.

Restons-en là dans notre déchiffrement symbolique.

Le tissu a été aussi étudié avec les techniques scientifiques actuelles. Les résultats sont absolument stupéfiants ! Pour les découvrir, écoutez le podcast !

[1] Guadalupe – Evangelizzazione e storia dell’America, Paolo Srafoni et Fidel Gonzalez, Libreria Editrice Vaticana, p. 45.

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