Noël : accueillir avec foi le Tout-Puissant

A 8 ans, Louis a prié fidèlement et avec foi l’Enfant-Jésus de la crèche dans l’espoir de rencontrer son grand-père qu’il ne connaissait pas. Son humble prière d’enfant a conduit à une réconciliation familiale entre son père et son grand-père, fâchés depuis 30 ans. Sa maman, Pascale, nous en fait le récit.

Séverine, volontaire en mission à Manille, a vécu Noël dans une prison pour mineurs. Une expérience qui a fait grandir sa confiance en Dieu et fait naître une espérance en ce petit enfant si puissant qu’il peut traverser les barreaux de nos prisons intérieures. 

Pascale et Louis 8 ans ok« Décembre 2009 : pour prier pendant l’Avent avec mon fils Louis, 8 ans, j’achète un petit livret. Chaque jour, une prière nouvelle est accompagnée d’une proposition concrète. Au 9 décembre, nous sommes invités à prier pour une personne seule et à lui écrire ou lui faire un dessin.

Louis réfléchit et me déclare : « Je pense à quelqu’un mais je ne sais pas si c’est possible… J’aimerais écrire à mon grand-père paternel. »

Là, je marque une pause, sous l’effet de la surprise ! Maxime, le papa de Louis, dont je suis séparée, n’a plus parlé à son père depuis 30 ans. Ce dernier ne connait même pas l’existence de son petit-fils et Maxime, ayant perdu tout contact avec son père, ignorait même où il vivait.

Consciente de tout cela, mais pressentant la force de la demande de Louis, je lui dis : « Tu sais, ce n’est pas gagné, mais il faut prier pour ça, on ne sait jamais… » et je prends contact avec Maxime, qui semble surpris mais accueille la demande avec bienveillance.

Dès ce jour, Louis affirma son désir de reprendre contact avec son grand-père avec une ténacité paisible, priant chaque jour pour lui pendant le temps de l’Avent.

Le 24 décembre, Maxime m’apprend que son père a donné suite à un message téléphonique et l’a appelé, laissant à son tour un message sur son répondeur. En cette veille de Noël, c’est un premier miracle.

Louis continue de prier pour sans grand-père, fidèlement. Il ne lâche rien. Quelque temps plus tard, Maxime nous communique enfin l’adresse du grand-père dont il a appris la maladie de Parkinson.

Louis écrit alors à son grand-père. A peine la lettre est-elle postée qu’il attend déjà la réponse ! Un jour, il déclare : « Mais moi, mon grand-père, j’aimerai bien le rencontrer ! » Demande bien naturelle mais difficile à exaucer… Maxime accueille cette nouvelle demande avec une certaine tension intérieure.

Et puis en mars, c’est la bonne nouvelle ! Maxime annonce qu’il va accompagner son frère visiter le grand-père le 8 avril suivant. A cette date, Louis sera en vacances. Le rendez-vous est donc pris.

Pendant les semaines qui précèdent ce rendez-vous, je vois l’inquiétude s’installer en Louis. La joie se mêle à l’appréhension. Lorsque nous arrivons enfin, Maxime, son frère et sa belle-sœur, ainsi qu’une nièce sont déjà chez le grand-père.

Nous accompagnons Maxime jusqu’à la chambre. Louis entre le premier, devant son père, tout ému. Le grand-père est bien plus ému que lui encore, il le regarde sans dire un mot, mais ses yeux rient. Je ne sais plus de quoi on a parlé à ce moment-là, je ne me souviens que des yeux de papy Edouard qui riaient, de Louis ému et intimidé, de Maxime attentif à son fils.

La prière de Louis pour connaître son grand-père a permis à son père de retrouver son propre père après 30 ans de rupture.

Le soir, nous nous rassemblons autour d’un repas de famille : Papy Edouard, entouré de ses trois fils (un demi-frère de Maxime est arrivé dans l’après-midi) et de son petit-fils. Je me sens le témoin privilégié d’une grande réconciliation familiale.

Quelque chose change après notre retour : Louis cesse de prier pour son grand-père ou pour son père. C’est sa famille qu’il confie maintenant au Seigneur. En retrouvant son grand-père, il a reconstitué sa famille. Une unité nouvelle se fait dans sa vie, dans son cœur. »

Pascale

Crédit Photo : Christophe Laurentin

Photo identite SNCF« Noël 2001 : j’ai 22 ans et je suis en mission à Manille depuis 4 mois. Chaque semaine, nous allons visiter des enfants et des jeunes incarcérés à la prison pour mineurs. La plupart du temps, ce sont des enfants des rues ramassés par la police pour « nettoyer » la ville. A 40 par cellule, cette prison est un lieu d’inhumanité dont je n’imaginais pas l’existence. Aucune intimité, aucun confort. Des brimades, des violences, des abus. Des enfances volées.

Le jour de Noël, nous décidons d’une visite, pour leur partager, non pas des friandises et de la nourriture, mais la joie de Noel et prier pour eux. Avant de nous rendre sur place, nous prions les uns pour les autres et invoquons l’Esprit-Saint. C’est la première fois et je perçois la présence du Seigneur d’une manière nouvelle. Tout le long des 45 minutes de trajet en jeepney, nous continuons à prier intérieurement, le sourire accroché aux lèvres.

Les enfants sont heureux de nous voir : nous louons le Seigneur ensemble, avant de prier le Seigneur pour chacun personnellement. Nous faisons passer aussi de mains en mains l’Enfant-Jésus de la crèche.

Je suis bouleversée de voir l’enfance ressurgir chez ces jeunes tellement blessés par la vie. Il n’y a plus de caïds ou de chefs de bandes. Seulement des enfants, habillés de T-Shirts bien trop grands pour eux, qui accueillent Jésus comme leur mère ou leur père en le serrant contre leur cœur, et qui puisent en lui toute la tendresse et l’amour dont ils manquent. De nombreuses larmes coulent dans leurs yeux qui n’ont plus pleuré depuis si longtemps. 

Je fais l’expérience d’être un instrument du Seigneur : d’une manière mystérieuse, des mots différents me viennent pour chacun des enfants pour qui je prie. Des mots que j’oublie aussitôt, comme s’ils n’avaient été donnés que pour cet instant particulier. L’Esprit-Saint agit en moi, je n’ai qu’à me laisser faire.

A la fin de l’après-midi, nous sommes tous épuisés. Mais tellement heureux ! La joie de Noël nous a envahis.  Emmanuel – Dieu était vraiment avec nous !

En ce jour de Noël 2001, j’ai reçu deux magnifiques cadeaux que je continue à déballer et à découvrir aujourd’hui : je sais désormais que lorsque j’invoque l’Esprit-Saint, il est vraiment présent et agit à travers moi. Cela a changé ma vie : plus aucune raison de m’inquiéter de ce rendez-vous, de cet événement ou de cette rencontre qui arrive. J’ai une confiance inébranlable dans le Seigneur qui m’accompagne chaque instant de ma vie. Quand je l’invoque, c’est comme si je lui ouvrais la porte de mon cœur pour qu’il entre et agisse.

Le deuxième cadeau c’est une immense espérance : aucun barreau ni aucune porte de prison ne peut empêcher Dieu de venir rejoindre le cœur de l’homme qui crie. Je sais désormais que quoiqu’il arrive, je pourrai me tourner vers Lui. A Noël, Jésus vient pour chacun de nous et traverse les barreaux de nos prisons intérieures pour remplir nos cœurs de son amour et nous libérer de nos démons intérieurs.

En ce jour de Noël 2023, je prie pour que nous ayons la simplicité de crier vers le Seigneur et de croire qu’il peut venir nous sauver. »

Séverine  

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