Vivez 9 jours de prière avec Jean-Baptiste Scalabrini

A l’approche de la canonisation du bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini, Jean-Luc Moens nous raconte sa vie et nous propose une neuvaine qu’il a écrite sur Prier Aujourd’hui pour demander son intercession.

Le 9 octobre prochain, le pape François va canoniser le bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini, l’apôtre des migrants.

C’est un événement assez exceptionnel. Voici pourquoi.

Pour le moment, Mgr Scalabrini est bienheureux. Pour être canonisé, il y a deux moyens habituels : on reconnaît qu’un miracle a eu lieu par son intercession et une cérémonie de canonisation est organisée à Rome. Ou bien il y a ce qu’on appelle une canonisation équipollente. Il s’agit d’un acte écrit du pape qui déclare qu’un bienheureux est désormais saint sans qu’il y ait eu de miracle attesté. Cela a été le cas par exemple du jésuite saint Pierre Fabre ou de l’ursuline canadienne sainte Marie de l’Incarnation. Dans ce cas, il n’y a aucune cérémonie.

Pour Jean-Baptiste Scalabrini, la situation est différente : le pape l’a dispensé du miracle nécessaire à sa canonisation comme dans une canonisation équipollente, mais il veut faire une cérémonie de canonisation sur la place saint Pierre à Rome, ce qui est exceptionnel.

On peut se poser alors la question des raisons qui poussent le pape à agir de la sorte.

Il va certainement nous en parler le 9 octobre, mais on peut en deviner quelques-unes.

Depuis son arrivée sur le siège de Pierre, le pape François a manifesté un grand amour pour les migrants. Il est lui-même fils et petit-fils de migrants, de ces millions de personnes qui, poussées par la pauvreté, ont quitté l’Italie à la fin du XIXème siècle pour émigrer vers les Amériques. Rien que pendant l’épiscopat de Mgr Scalabrini, on estime que 8 millions d’Italiens ont émigré à cause de la pauvreté. En Argentine, actuellement, la moitié au moins de la population est d’origine italienne.

Notre pape est donc touché de près par le drame de la migration et il en a beaucoup parlé depuis son arrivée sur le trône de saint Pierre.

On peut imaginer qu’en canonisant le bienheureux Mgr Jean-Baptiste Scalabrini, l’apôtre des migrants, le pape veut attirer notre attention sur le drame de tant et tant de personnes dans le monde et sur la nécessité de réagir.

C’est ce qu’a fait Mgr Scalabrini. Je vous renvoie à mon podcast Marcher avec les saints du jour de sa fête, le 1er juin, pour en savoir plus sur sa vie.

Je me permets simplement ici d’insister sur le rôle que Mgr Scalabrini a joué pour aider les migrants. Quand il a vu que des milliers et des milliers de fidèles de son diocèse s’en allaient outre-mer à cause de la pauvreté, son cœur de pasteur a été touché. Il a décidé de les défendre. Il s’est attaqué aux exploiteurs sans scrupules qui profitaient de la misère des pauvres pour les rançonner. Il les stigmatise en les appelant “maquignons de chair humaine”. Il parle aussi de “traite des blancs”. Vous voyez qu’ici aussi, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Aujourd’hui encore, il y a des passeurs qui s’enrichissent de manière éhontée sur le dos des migrants.

La plupart des émigrés italiens étaient analphabètes. Mgr Scalabrini est choqué par ce spectacle de misère. Il constate que beaucoup de migrants perdent leur foi en même temps que leur langue et leur culture. C’est pourquoi il veut que dans leur pays d’accueil, les émigrés puissent être accueillis par des prêtres italiens qui leur permettent de conserver leur langue, de leur apprendre à lire et de leur donner les rudiments de l’instruction. Il fonde pour cela en 1887 la « Congrégation des Missionnaires de saint Charles » (qu’on appelle Scalabriniens) en l’honneur de saint Charles Borromée. C’est encore lui qui, en 1889, persuade sainte Françoise Cabrini d’envoyer ses religieuses parmi les Italiens des Etats-Unis, laquelle sera déclarée “Patronne des émigrants” par Pie XI.

Il fonde aussi la Société saint Raphaël qui emploie de nombreux laïcs pour assurer aux migrants fraîchement débarqués une assistance religieuse, sanitaire et culturelle. En 1895, il fonde la branche féminine des scalabriniens, la « Congrégation des Sœurs Missionnaires de Saint Charles ». Il fait des conférences dans toute l’Italie pour éveiller les esprits à ce problème. Il insiste aussi sur l’aspect positif de l’émigration : rapprochement des peuples et « fusion » sans confusion.

Le futur saint Jean-Baptiste Scalabrini a été un visionnaire et un homme d’une charité exceptionnelle. C’est un prophète pour notre temps.

Aujourd’hui, la situation a changé. Les Européens ne partent plus chercher ailleurs une vie meilleure. Ce sont des populations plus pauvres qui débarquent chez nous à la recherche de bien-être et de dignité. Qu’aurait fait Mgr Scalabrini s’il avait vécu à notre époque ? Il aurait sans aucun doute écouté son cœur et imaginé des choses nouvelles pour accueillir tous ces démunis.

Dans la neuvaine que nous vous proposons à l’occasion de sa canonisation, nous allons demander au Seigneur par l’intercession de ce futur saint d’éclairer notre cœur. Nous allons prier pour plus de justice et d’amour dans notre monde. Nous allons nous laisser faire par l’Esprit Saint pour construire la civilisation de l’amour dont notre monde a tant besoin.

Bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini, intercède pour nous.

Je m’inscris à la neuvaine

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