Mater Admirabilis – Marcher avec les saints

Mater Admirabilis, c’est une fresque miraculeuse peinte par une jeune novice débutante dans l’art des fresques. Une image, fêtée le 20 octobre, qui va rapidement donner de grandes grâces à ceux qui la vénèrent.

Mater Admirabilis

Le 20 octobre, on fête Mater Admirabilis, une image de la sainte Vierge peinte a fresco dans un corridor du couvent de la Trinité des Monts à Rome.

La première fois que je l’ai vue, j’ai entendu son histoire qui m’a marqué – mais en fait, c’était une histoire assez romancée. On m’a raconté qu’une jeune postulante des Sœurs du Sacré Cœur de Madeleine Sophie Barrat qui occupaient le monastère avait peint une image de la Vierge. Cette image était tellement laide que la supérieure l’avait cachée derrière un rideau. Un jour, le pape Pie IX en visite était passé par là. Il avait demandé de voir ce qui était caché derrière le rideau. On l’avait dévoilé et était apparue une magnifique image de la Vierge qui avait provoqué un cri d’admiration du pape : « Mater Admirabilis », s’était-il écrié.

Belle histoire. Mais fausse ! Pauvre de moi, je la trouvais si belle !

Je me suis mis à chercher sur internet et j’ai trouvé des versions contradictoires, certaines proches de l’histoire enjolivée que je viens de vous raconter.

Heureusement pour moi, la Trinité des Monts est aujourd’hui tenue par des frères de l’Emmanuel et j’ai pu m’adresser à eux pour en avoir le cœur net. Où est donc la vérité sur Mater Admirabilis ?

Ils m’ont envoyé la vraie histoire, écrite par Pauline Perdreau, la jeune postulante qui a peint cette image miraculeuse. Je vous livre donc ici, en grande première, la vraie histoire de Mater Admirabilis !

Tout a commencé en mai 1844 dans le corridor qui longe l’église de la Trinité des Monts au premier étage. Les sœurs du Sacré Cœur se réunissaient là en récréation. L’idée est venue de faire venir Marie au milieu de leur groupe, et Pauline Perdreau a promis de la faire venir, sans expliquer à ses compagnes comment. En fait, elle avait l’idée de peindre une fresque dans une niche vide du corridor. Pauline s’adressa alors à la supérieure, mère de Coriolis, pour obtenir l’autorisation qu’elle obtint non sans quelques hésitations. Il y avait plusieurs objections. La place de la fresque dans un corridor, peu propice à la dévotion. Mais aussi l’inexpérience de Pauline qui n’avait jamais peint de fresque de sa vie et qui étudiait cette technique depuis seulement 15 jours.

Munie des autorisations, elle se mit au travail à partir du 1er juin 1844, fête de Sacré Cœur. Chaque jour, un maçon fresquier venait étendre sur le mur le morceau de chaux qu’il fallait impérativement peindre tant qu’il était encore humide. Pauline a choisi de représenter la Vierge à l’âge de 12 ans, avec lys blanc, filant la quenouille dans le temple. Or une fresque se fait dans des tons foncés qui ne prennent leur véritable couleur et leur luminosité qu’après une vingtaine de jours de séchage. Ceux qui ont vu l’œuvre inachevée ont été épouvantés par sa laideur. Pourtant, Pauline Perdreau a eu la nette impression que la Vierge Marie l’aidait dans la réalisation de son portrait. Une fois terminée sa fresque, elle a étendu un rideau pour la cacher et attendre qu’elle sèche. Elle pensait l’appeler la Vierge au Lys.

Lorsqu’on a dévoilé son bien œuvre sèche, tout était changé : la Communauté était dans l’admiration et s’est mise à chanter le Magnificat et les élèves ont pris l’habitude de venir chanter devant elle des cantiques les jours de fête de la Vierge.

Un jour, une religieuse lituanienne exilée, mère Macrine, hébergée par les sœurs du Sacré Cœur, est venue prier devant l’image de la Vierge au Lys. La croix qu’elle portait sur sa poitrine s’est détachée et est tombée par terre. Au même moment, elle entendait une voix qui disait : « Ici finiront les croix ! » Cette religieuse a retrouvé courage et a commencé à appeler l’image Mater Admirabilis.

C’est ici qu’entre en scène notre pape Pie IX.

Le 20 octobre 1846, le saint Père est venu visiter les sœurs à la Trinité des Monts et il a demandé à visiter le couvent. Arrivé devant la Mater Admirabilis, il s’agenouilla et pria longuement. Il loua sa pureté, sa candeur, sa simplicité et accorda des indulgences à tous ceux qui réciteraient trois Ave Maria et trois fois « Mater Admirabilis, ora pro nobis » devant la peinture.

À partir de ce moment, Mater Admirabilis a été vénérée et a été source de grandes grâces et même de miracles. Le pape Pie IX est venu 22 fois la prier pendant son pontificat. Le corridor de récréation est devenu une chapelle couverte d’ex-voto. Beaucoup de saints sont venus prier à cet endroit : sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, saint Jean Bosco, sainte Madeleine-Sophie Barat ou encore saint Jean XXIII.

Mater Admirabilis est devenue aussi la protectrice de toutes les écoles du Sacré Cœur dans le monde qui chacune en possède une reproduction devant laquelle les élèves peuvent prier.

Pour honorer Mater Admirabilis en ce jour de sa fête, je vous propose de la prier avec la prière spéciale qui a été composée pour elle.

Prière à Mater Admirabilis

Mère admirable,
trésor de calme et de sérénité,
nous t’aimons pour la lumière de tes yeux baissés,
pour la paix de ton visage,
pour l’attitude révélatrice de ta plénitude intérieure.
Tu es la Vierge de l’invisible et de l’essentiel.
Nous te supplions de nous détacher,
de nous déprendre de tout ce qui se voit
pour nous ramener et nous fixer
sur l’invisible que tes yeux regardent :
l’invisible présence, l’invisible vie,
l’invisible action, l’invisible amour.
Dans nos journées occupées, surchargées,
garde-nous dans la lumière des choses qui ne se voient pas.
À travers l’accessoire qui nous sollicite et nous séduit souvent,
donne-nous aussi le sens et la faim de l’essentiel.

Amen

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