Tout bon éducateur a pour vocation d’initier les enfants au vrai, au bien et au beau. Ce désir se trouve exacerbé quand il s’agit de transmettre la foi : quelle joie d’ouvrir les yeux, l’esprit et le cœur des plus jeunes à ces trois piliers qui mènent à Dieu, Lui qui est la Vérité, le Bien et la Beauté suprêmes !

Renforcée par 50 ans d’expérience et des dizaines de milliers d’enfants accueillis en session à Paray ou lors des temps communautaires, la vocation missionnaire d’Emmanuel Kids est de permettre aux enfants de vivre une rencontre personnelle avec le Christ. Nous avons à cœur de proposer aux enfants un chemin de croissance en leur offrant un contenu exigeant qui leur fait découvrir des réalités ou des questions existentielles dont ils n’avaient pas encore fait l’expérience.

Les enfants n’entrent que très progressivement dans l’abstraction : notre intuition est qu’ils sont plus réceptifs et ouverts si les enseignements sont complétés par deux temps d’appropriation. Le premier est concret, à travers un bricolage qui illustre et complète l’enseignement. Le second se vit en prière, comme un temps d’adoration guidée devant le Saint-Sacrement.

Fioretti : Dans un groupe de collégiens, l’animatrice propose de fabriquer une grande fresque commune sur laquelle chacun pouvait illustrer une action de grâce ou une prière de demande à confier à Dieu. L’idée était ensuite d’offrir cette œuvre au Seigneur dans un temps de prière. Deux jeunes, en situation familiale très difficile, étaient en retrait et refusaient de participer. Alors que les autres étaient déjà au travail, il se sont timidement approchés, se sont joints aux autres et y ont mis finalement tout leur cœur. Leur réalisation a été comme un cri déchirant vers Dieu. Cela a bouleversé l’animatrice qui en parle encore avec émotion, des années après. Leurs mains ont pu exprimer et confier à Dieu ce que leur bouche et leur cœur gardaient enfermé…

Le bricolage, souvent très apprécié des enfants, n’a donc pas pour objectif de les occuper ou de les canaliser, mais constitue pleinement un outil de transmission de la foi !

S’il est bien choisi et adapté à leur tranche d’âge, il peut leur permettre de prolonger l’enseignement reçu, de l’aborder sous un autre angle, de se l’approprier, de le comprendre avec leur corps.

Vivre un beau temps de bricolage après un temps d’enseignement offre à l’enfant la possibilité de faire sienne la vérité ou la notion reçue, de mémoriser l’histoire entendue en mettant en mouvement l’unité de son être : son esprit a été nourri par l’enseignement, son corps va le percevoir à travers le bricolage, et son cœur va s’en imprégner dans le temps de prière qui suivra.

Fioretti : Lors d’une séance sur l’Épiphanie, des enfants de maternelle devaient coller sur un joli support 3 petites boites d’allumettes vides et décorées dans lesquelles ils avaient posé une pépite d’or, un morceau d’encens, et de la myrrhe. Des semaines après, un petit enfant de 4 ans, tout sourire, m’a reparlé des cadeaux pour Jésus, qu’il était notre roi, Dieu et Homme. Il avait touché du doigt (!) le mystère de l’incarnation, et l’avait fait sien !

Un autre aspect vertueux du bricolage est qu’il renforce l’estime de soi des enfants. Ils sont tellement heureux de pouvoir produire de leurs mains quelque chose de beau qui n’existait pas avant ! Ils se font créateurs, artistes, artisans. Associer dans leur cœur la fierté personnelle d’avoir créé “du beau” et un apprentissage religieux, quel levier puissant pour la construction de leur foi !

Et quelle joie aussi, pour tout catéchiste, de voir un enfant réfractaire aux temps trop “scolaires” s’épanouir dans la réalisation d’un bricolage, et comprendre même parfois grâce à ses mains la portée de ce qu’il n’avait pas pu recevoir lors de l’enseignement.

Fioretti : Je me souviens d’un petit bonhomme relativement intenable lors d’un topo sur le Sacré Cœur. Il mettait le bazar et frôlait même l’impertinence ! Dans le temps de bricolage qui a suivi, les enfants devaient fabriquer une mosaïque représentant le Sacré Cœur. Ce même enfant voulait en rajouter le plus possible, pour que le cœur de Jésus soit le plus gros possible. Ça débordait de tous les côtés : trop de colle, trop de morceaux… Aux yeux des adultes c’était raté, ça dépassait du cadre prévu et ne respectait pas le modèle ! Mais peu importe : lui rayonnait en montrant son bricolage à ses parents : un cœur débordant… Alors : qui donc avait vraiment compris le sens du Sacré Cœur ?

Un bricolage réalisé par les enfants permet aussi de faire un lien entre les séances de caté et la maison. Il permet d’ouvrir la discussion avec les parents quand l’enfant leur explique ce qu’il a fabriqué. Et parfois même, il peut être l’occasion de créer un petit oratoire dans une maison, ou dans la chambre de l‘enfant, d’introduire ou d’encourager l’habitude de la prière, et qui sait, l’évangélisation des parents par les enfants ? 

Fioretti : Une maman s’émerveillait de son enfant de 6 ans qui a fabriqué le long d’une année d’éveil à la foi plusieurs éléments d’un petit oratoire et l’a précieusement installé chez lui. Désormais c’est lui qui pense à la prière du soir et en prend l’initiative !

Pour les tous petits :

Depuis quelques années l’accueil des 1-3 ans lors des sessions d’été à Paray-le-Monial a été repensé : leur bien-être et la découverte de l’amour de Dieu sont les pierres d’angles de leur accueil. Les parents sont plus présents et des ateliers de manipulation dans l’esprit Montessori sont proposés chaque matin pour guider les enfants vers la découverte des beautés de la création : fleurs en bois à “planter”, arcs en ciel à reconstituer… Quelques années après la transformation de cette tranche d’âge, nous constatons que c’est toute l’ambiance qui s’en est trouvée renouvelée : les enfants sont désormais très heureux d’y venir, joyeux, enthousiastes des beaux ateliers préparés. Ils vivent vraiment une belle expérience qui pourra être une petite graine plantée dans leur petite âme.

Fioretti : une maman, animatrice d’un Atrium Montessori partage : “Je pense à mon enfant qui manipulait le bon berger et la brebis perdue et retrouvée en parlant tout haut : “Ah, ça y est, tu n’es plus perdue, je t’ai retrouvée. Dieu pardonne toujours et il aime toujours. La brebis perdue c’est moi quand j’ai volé un bonbon”. J’ai l’impression qu’en manipulant, il vivait vraiment en lui sa relation avec Dieu et il a fini sa manipulation en étant très joyeux, comme libéré.”