« Lumière dans ma vie »

Retrouver le chemin de l’espérance après une séparation ou un veuvage

Reprendre son souffle et se laisser consoler après une séparation, un divorce ou un veuvage : c’est la mission de « Lumière dans ma vie » qui a pour ambition de proposer un chemin d’espérance à toutes les personnes qui ont des virages difficiles à vivre suite à une rupture ou un deuil. Claire et Jean-Loup Collier, responsables de cette mission d’Amour & Vérité, témoignent aux côtés d’Isabelle, d’André et du père Paul-Marie de Brunhoff* de la joie retrouvée au cœur de l’épreuve.

Comment le parcours a -t-il été pensé ? Que voulez-vous transmettre et partager ?

Photo Jean Loup et Claire Collier OkClaire Collier : « Accueillir, c’est le premier geste de l’Eglise. Le Christ lui-même nous accueille sans cesse. Il s’agit donc d’accueillir ces personnes qui ont des vies cassées et des virages difficiles à vivre pour leur présenter la miséricorde du Christ, ce mouvement de Lui vers nous, qui peut les consoler, les guérir et les restaurer.

PM de brunhoffPère Paul-Marie de Brunhoff : Le parcours existe depuis une quarantaine d’années. Bien sûr, il a évolué dans le fond et dans la forme. L’objectif est de montrer à chaque personne accueillie la sollicitude de l’Eglise pour elle et de l’accueillir là où elle en est pour parcourir avec elle un bout de chemin.

Le parcours est ouvert à des personnes dont les situations peuvent être assez diverses : séparées pas divorcées, divorcées, depuis longtemps, plus récemment, avec ou sans enfants, en paix ou encore en état de sidération ou en colère… Le parcours permet de ne plus être seul mais d’être ensemble avec d’autres qui vivent des choses similaires, sans avoir peur d’être jugés ou regardés de travers. Et petit à petit de trouver ou retrouver une place dans l’Eglise, de rebooster sa vie spirituelle après des épreuves qui ont pu l’ébranler.

Mais le but n’est pas de rester entrer nous, en cercle fermé. On se retrouve, on partage, on s’écoute, on se ressource dans la foi et la fraternité mais ce parcours n’est qu’une étape.

Jean-Loup Collier : Nous nous appuyons sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia sur l’amour dans la famille du pape François, notamment en accueillant les personnes là où elles en sont et en étant fidèles au magistère et à l’enseignement de l’Eglise dans les situations de mariage et les situations particulières.

Isabelle, André, vous accompagnez et témoignez dans le parcours « Lumière dans ma vie » après avoir vous-même vécu une séparation et un divorce. Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Isabelle : J’ai d’abord vécu le parcours comme participante. Deux ou trois ans plus tard, quand ma situation a été un peu plus apaisée, un prêtre à qui je partageais mon cheminement, m’a proposé de venir témoigner pendant le parcours. Il m’a fallu un temps de guérison, de dépassement de l’épreuve pour qu’ensuite je puisse me mettre au service des autres. Le Seigneur s’est servi de ce que j’avais vécu pour porter du fruit et cela est source d’une grande espérance pour moi.

André : Je suis divorcé depuis 15 ans et dès le départ, j’ai voulu suivre l’enseignement de l’Eglise que j’aimais, confiant dans le fait qu’elle voulait mon bonheur. Pour moi, la fidélité au sacrement de mariage est un sacrifice joyeux : un sacrifice car je ne me suis pas marié pour être tout seul mais joyeux car il me comble. C’est ce que j’ai demandé au Seigneur, dès le départ : je veux bien te suivre dans ce que demande l’Eglise mais je veux être dans la joie. Aujourd’hui, on me demande souvent de témoigner et cela me permet de relire tout ce que le Seigneur a fait pour moi.

Qu’est-ce que les personnes viennent chercher dans ce parcours ?

Isabelle : Il y a des situations très variées. Beaucoup viennent chercher la consolation, d’autres viennent rencontrer des personnes qui sont dans la même situation. Cela permet de partager, d’être soutenu, de vivre la prière des frères. D’autres, plus avancés sur leur chemin, viennent se nourrir d’enseignements, de témoignages…

Est-ce que ça ne ravive pas votre propre souffrance d’écouter ceux qui traversent les épreuves que vous avez connues ?

André : C’est forcément difficile : dans les partages, le poids énorme de la souffrance vécu par les uns et les autres ressort souvent fortement. Mais petit à petit, l’unité et la fraternité se construisent autour du Christ, notamment grâce à la prière les uns pour les autres et ce qui reste c’est avant tout une expérience très forte de fraternité.

Comment accueillez-vous le fait que les parcours soient accompagnés par des couples mariés ?

André : La grosse difficulté des couples mariés c’est de trouver leur juste place. Je crois que c’est plus difficile pour eux que pour nous…

Isabelle : Pour nous c’est important qu’ils soient là, qu’ils s’occupent de nous. Au cœur de nos difficultés, c’est un beau témoignage de voir que la vie conjugale peut fonctionner. Ils sont un beau modèle. Je suis personnellement touchée que des couples prennent ce temps pour nous, pour moi. Je me dis que je compte un peu ! Et ça a l’air de les rendre joyeux (rires…)

Père Paul-Marie de Brunhoff : C’est une des grâces de notre vie communautaire dans l’Emmanuel que tous les états de vie servent, prient, louent ensemble, couples, célibataires, veufs, divorcés, prêtres, consacrées dans le célibat pour le Royaume. Nous sommes l’église.

Jean-Loup, Claire, Père Paul, comment vous êtes-vous laissés toucher par cette mission auprès des personnes séparées, divorcées ou veuves ?

Père Paul-Marie de Brunhoff : C’est un beau ministère de compassion, d’écoute et de confession. Depuis 3 ans que j’accompagne ces parcours, j’ai découvert plus en profondeur les situations que vivent nombre de couples, leurs difficultés et leurs souffrances.  J’ai appris à me mettre à l’écoute et à ouvrir mon cœur à ces personnes. Le fait d’avoir entendu les complications de tous ordres qui ont mené les couples à la séparation, cela m’aide et m’éclaire beaucoup pour accompagner les fiancés et les couples mariés.

Jean-Loup Collier : Une ouverture de cœur, oui sans aucun doute. Avant, je n’abordais pas les personnes séparées ou divorcées, car je ne les connaissais pas. Aujourd’hui, je vois d’abord les personnes plus que leurs situations. Je vois surtout leur courage au cœur de l’épreuve.

Claire Collier : Depuis 3 ans, j’ai l’impression que le Seigneur, à travers cette mission, me dilate le cœur, m’ouvre les yeux, me rend un peu moins sourde à tout ce qui peut être vécu dans une famille. Je savais les chagrins et les tristesses vécus mais l’idée d’être une petite porte d’accès à une joie retrouvée ça me donne de la joie et me permet de rendre grâce beaucoup pour toutes ces personnes de foi qui viennent chercher l’église, trouver le christ et qui ont la foi de continuer. C’est à la fois être un maillon dans l’église et s’émerveiller de cette église et de cette humanité accompagnée par le Christ.

Qu’avez-vous envie de dire à ceux qui sont aujourd’hui en plein cœur de l’épreuve et qui n’ont plus d’espérance ?

Isabelle : Il y a des moments, des passages, des étapes à franchir qui nous amènent assurément au bout du tunnel. Surtout, je veux leur dire qu’à tout moment du chemin, le Seigneur nous accompagne et fait son œuvre de consolation et de restauration en nous. Aussi fou que cela puisse paraitre, Dieu a un plan d’amour pour nous, nous avons une place dans l’Eglise et cette place est précieuse.

André : Il y a le temps du vendredi et du samedi saints qu’on ne peut vivre qu’avec le Christ et les frères : ce sont les deux points d’appui. Puis vient le temps de la résurrection, et avec lui l’apaisement. Le Christ nous aide à vivre notre situation et à y consentir. Nous ne sommes pas exclus de la sainteté : quelle magnifique nouvelle !

Claire Collier : J’ai envie de laisser la petite moinette, dessinée par une abbesse de Bourgogne leur dire : « Avec toi Seigneur, il y a des virages drôlement serrés, mais qu’est-ce que tu conduis bien ! »

Dans les mains du Seigneur, nous n’avons rien à craindre. Pour conclure, trois mots me viennent à l’esprit pour parler de « Lumière dans ma vie », trois mots que j’ai envie de laisser à tous ceux qui pleurent aujourd’hui : ensemble, confiance et joie.

*Le père Paul-Marie de Brunhoff a été vicaire à la paroisse Saint Nicolas des champ à Paris et formateur au séminaire. Depuis septembre, il est en mission à la maison Saint Joseph à Namur, qui accueille les propédeutiques de l’Emmanuel.

« Lumière dans ma vie » en bref 

Un parcours

– Tout au long de l’année, un samedi soir par mois (Orléans, Nantes, Paris, Paray, bientôt à Bordeaux)

– Au programme : louange, enseignement, adoration, partage, temps convivial

Deux sessions à Paray

– Une en juillet et une en août

– Pour vivre le parcours pendant la session

Deux week-ends

Avec ou sans enfants 

Retrouvez toutes les informations précises sur la page Lumière dans ma vie

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