Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi – Marcher avec les saints

Le mariage est un véritable chemin de sainteté, Luigi et Maria Beltrame-Quattrochi, un couple italien du début du XXe siècle, en sont un bon exemple.

Ce contenu fait partie des podcast Marcher avec les saints disponibles sur l’application Prier aujourd’hui

Découvrez chaque semaine un ou plusieurs saints. Quels sont les événements majeurs de leurs vies ? Quels ont été leurs grands enseignements ? Que peut-on en tirer pour notre vie aujourd’hui ? Et pour notre monde ? Jean-Luc Moens nous raconte leur histoire dans des podcasts de 5 minutes ! Bonne écoute !

Luigi Beltrame est né à Catane en Sicile le 12 janvier 1880. Il déménage à Rome chez son oncle et sa tante, les Quattrocchi, qui n’ont pas d’enfant. Ceux-ci adoptent Luigi et en font leur légataire universel. Ils lui donnent aussi leur nom, d’où le nouveau nom de famille Beltrame-Quattrocchi. Luigi étudie la jurisprudence dans la capitale.

Maria Luisa Corsini, de son côté, est née le 24 juin 1884 à Florence. Elle est fille unique. Elle part à Rome pour étudier les langues.

Luigi et Maria se rencontrent à Rome en 1902. Il a 22 ans et elle en a 18. Leur amitié est tumultueuse car ils ont tous les deux un caractère fort. Ils discutent beaucoup. En effet, Luigi n’est pas croyant alors que Maria a déjà une vie de foi très profonde. Peu à peu, Maria amène Luigi à la foi. Lorsque celui-ci se convertit, elle accepte de se fiancer avec lui. Luigi et Maria ont l’impression que Dieu désire qu’ils le servent comme époux et que leur amour conjugal et familial sera leur chemin de sainteté. Les fiançailles durent 3 années pendant lesquelles les futurs époux s’échangent de nombreuses lettres pleines de délicatesse et vivent dans la chasteté préconjugale. Le mariage est célébré le 25 novembre 1905, dans une chapelle latérale de la basilique Sainte Marie Majeure à Rome. C’est cette date du 25 novembre qui a été choisie par l’Église comme date de leur fête liturgique, comme un signe que le mariage est un véritable chemin de sainteté.

Luigi entame une carrière d’avocat. À 24 ans, il est déjà procurateur et il finira sa carrière comme avocat général de l’État, reconnu et estimé pour sa grande intégrité. Maria, de son côté, est littéraire. Elle tient un carnet personnel qui lui servira plus tard pour éditer des livres, en particulier sur l’éducation et la vie familiale. Très vite, des enfants viennent combler les jeunes époux : Filippo naît en 1906, il est suivi par Stefania en 1908 et Cesare en 1909. La quatrième grossesse est très difficile à cause d’un placenta prævia. Les vies de la maman et du bébé sont en danger, mais les Beltrame-Quattrocchi refusent l’avortement. Finalement, en 1924, naît la petite Henriette qui sera celle qui vivra le plus longtemps de toute la famille. Fatiguée par ces grosses à répétition et constatant que sa santé est à risque, Maria en parle avec son directeur spirituel qui lui conseille de s’abstenir désormais de relations sexuelles. Elle en parle avec Luigi qui est moyennement emballé, mais qui accepte par amour de sa femme. Désormais, ils vivront comme frère et sœur. C’est certainement une décision admirable, mais il ne faudrait pas penser que Luigi et Maria sont bienheureux parce qu’ils ont vécu cet appel particulier. Je vous rappelle que pour Louis et Zélie Martin, c’est l’inverse qui s’est passé. Ils ont commencé leur vie de couple en vivant comme frère et sœur jusqu’à ce qu’un prêtre bien inspiré ne les invite à vivre pleinement leur sacrement de mariage et à donner la vie. C’est grâce à ce prêtre que l’Église a la joie de compter parmi ses saints Thérèse de Lisieux, la plus grande sainte des temps modernes !

Revenons à Luigi et Maria. Ils se donnent entièrement à leur mission de parents, d’éducateurs. Ils font confiance au Seigneur pour accomplir cette tâche. Leurs enfants témoigneront que leurs parents les ont toujours aider à évaluer les choses « à partir du haut et au-delà », donc une éducation profondément chrétienne, je dirais tournée vers le ciel. Pour Luigi et Maria, la vie d’époux et la vie de famille sont le moyen que Dieu leur donne pour aller au ciel, pour devenir des saints. Leur vie quotidienne est soutenue par la messe où, grâce à la réforme de saint Pie X, ils peuvent communier tous les jours. Il y a aussi le chapelet quotidien, des adorations eucharistiques nocturnes et la confession fréquente. À partir des notes que Maria prend quotidiennement, elle publie des livres pour aider les autres parents dans l’éducation de leurs enfants.

Pendant la première guerre mondiale, Luigi et Maria s’engagent à fond dans l’assistance aux soldats blessés et aux familles en difficulté.

En 1919, suite à une très grande fatigue, Maria croit que sa fin est proche. Elle rassemble ses dernières forces pour écrire son livre « La voix d’une mère ». Heureusement, elle se rétablit. Dans cette période difficile, les Beltrame-Quattrocchi font une rencontre qui va marquer la vie spirituelle de toute la famille : c’est la rencontre avec le fameux père Mateo Crawley, apôtre de la consécration des familles au Sacré-Cœur. Le père Mateo enflamme encore davantage leur cœur d’amour pour le Seigneur. Il les encourage à la mission : « Soyez des apôtres », leur dit-il. Luigi et Maria commencent donc une dévotion familiale au Cœur de Jésus et s’engagent toujours plus dans le service de l’Église.

L’année 1922 est marquante pour le couple : trois de leurs enfants leur annoncent leur appel à se consacrer totalement à Dieu : Filippo est ordonné prêtre diocésain en 1930 ; Cesare entre chez les Bénédictins et est ordonné en 1933 ; Stefania intègre un monastère à Milan où elle devient sœur Cécile.

Luigi et Maria acceptent avec joie de donner leurs enfants au Seigneur. Henriette, leur quatrième, entrera elle aussi dans un institut séculier pour se consacrer à Dieu.

Ici, de nouveau, je voudrais faire un petit commentaire. Luigi et Maria n’ont pas été béatifiés parce que tous leurs enfants se sont consacrés à Dieu mais parce qu’ils ont vécu une vie de sainteté personnelle. En particulier, ils sont totalement donnés dans l’apostolat. Ils font partie comme volontaires de l’organisation Unitalsi qui organise des pèlerinages de malades à Rome et à Lorette. Luigi est brancardier et Maria infirmière. Ils sont aussi membres actifs de l’Action Catholique, ils soutiennent l’université catholique et participent à différentes initiatives au service des jeunes, des travailleurs et des pauvres. Par exemple, ils soutiennent le lancement des scouts en Italie. Ils deviennent également tertiaires franciscains.

Lors de la seconde guerre mondiale, Luigi et Maria continuent leur engagement de charité. La porte de leur maison est toujours ouverte. Ils portent secours à de très nombreuses personnes, on parle ici de centaines de personnes. En lien avec l’abbaye bénédictine de Subiaco, ils sauvent plus de cent-cinquante vies de la persécution nazie.

Après la guerre, Luigi et Maria sont parmi les premiers à lancer des formations au mariage pour fiancés à un moment où personne ne pense qu’une telle formation soit nécessaire.

Le 5 novembre 1951, toute la famille se réunit à Rome. Tous les enfants sont là autour de leurs parents. Luigi est affaibli. Il a déjà eu un infarctus en 1944. C’est la dernière réunion de famille car, 4 jours plus tard, le 9 novembre, Luigi s’éteint paisiblement après presque 39 ans de mariage. Il a 71 ans.

Maria se retrouve veuve. Elle continue d’écrire et de se consacrer à la prière avec un désir explicite de sainteté. Le 26 août 1965, presque 14 ans après Luigi, elle meurt après la récitation de l’angelus dans les bras de sa fille Henriette, laïque consacrée. Elle a 82 ans.

Luigi et Maria Beltrame-Quattrocchi sont les premiers époux à être béatifiés ensemble le 21 octobre 2001 par saint Jean-Paul II à l’occasion du vingtième anniversaire de la publication de sa lettre apostolique Familiaris consortio. Selon saint Jean-Paul II, le témoignage de Luigi et Maria Beltrame-Quattrocchi est une « confirmation singulière que le cheminement de sainteté accompli ensemble, comme couple, est possible , il est beau, il est extraordinairement fécond et est fondamental pour le bien de la famille, de l’Église et de la société. »

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