L’esprit du pontificat de Benoit XVI – “Conduire les hommes hors du désert vers le lieu de la vie”

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« Non par puissance ni par force. » Cette sentence biblique s’applique à merveille au pontificat de Benoît XVI qui a cherché, au risque de n’être pas compris par le monde, à être « un pasteur selon le cœur de Dieu ».

Article extrait du magazine Il est Vivant ! n°302 – mars 2013

Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire. »
24 avril 2005, Messe inaugurale du pontificat

Montrer le visage du Christ
« L’Église d’aujourd’hui doit raviver en elle la conscience de la tâche de proposer au monde de nouveau la voix de celui qui a dit : “Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie” (Jn 8, 12). En commençant son ministère, le nouveau Pape sait que sa tâche est de faire resplendir devant les hommes et les femmes d’aujourd’hui la lumière du Christ : non pas sa propre lumière, mais celle du Christ. »
20 avril 2005

Un Dieu qui est devenu agneau
« La parabole de la brebis perdue que le berger cherche dans le désert était pour les Pères de l’Église une image du mystère du Christ et de l’Église. L’humanité – nous tous – est la brebis perdue qui, dans le désert, ne trouve plus son chemin. Le Fils de Dieu ne peut pas l’admettre. Il ne peut pas abandonner l’humanité à une condition si misérable. Il se met debout, il abandonne la gloire du ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur la croix. Il la charge sur ses épaules, il porte notre humanité, il nous porte nous-mêmes. Il est le bon pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis. […] La sainte inquiétude du Christ doit animer tout pasteur : il n’est pas indifférent pour lui que tant de personnes vivent dans le désert. Et il y a de nombreuses formes de désert : le désert de la pauvreté, le désert de la faim et de la soif ; le désert de l’abandon, de la solitude, de l’amour détruit ; le désert de l’obscurité de Dieu, du vide des âmes sans aucune conscience de leur dignité ni du chemin de l’homme. Les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands. C’est pourquoi, les trésors de la terre ne sont plus au service de l’édification du jardin de Dieu, dans lequel tous peuvent vivre, mais sont asservis par les puissances de l’exploitation et de la destruction.
L’Église dans son ensemble, et les Pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude.
Le symbole de l’agneau a encore un autre aspect. Dans l’Orient ancien, il était d’usage que les rois se désignent eux-mêmes comme les pasteurs de leur peuple. C’était une image de leur pouvoir, une image cynique : les peuples étaient pour eux comme des brebis, dont le pasteur pouvait disposer selon son bon vouloir. Tandis que le pasteur de tous les hommes, le Dieu vivant, est devenu lui-même un agneau, il s’est mis du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués.
C’est précisément ainsi qu’il se révèle comme le vrai pasteur : “ Je suis le bon pasteur… et je donne ma vie pour mes brebis” (Jn 10, 14 ss.). Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! C’est là le signe de Dieu : il est lui-même Amour. Combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre plus fort ! Qu’il frappe durement, qu’il terrasse le mal et qu’il crée un monde meilleur ! Toutes les idéologies du pouvoir se justifient ainsi, justifient la destruction de ce qui s’oppose au progrès et à la libération de l’humanité. Nous souffrons pour la patience de Dieu. Et nous avons néanmoins tous besoin de sa patience. Le Dieu qui est devenu agneau nous dit que le monde est sauvé par le Crucifié et non par ceux qui ont crucifié. Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l’impatience des hommes. »
24 avril 2005.

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