Les saints archanges – Marcher avec les saints

Le 29 septembre, nous fêtons les trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël, qui sont d’une certaine manière des super-anges, parce que, comme le dit saint Grégoire le Grand, ce sont eux qui « annoncent les plus grands mystères ».

Les saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël

La création de Dieu est bien plus large que ce qu’on appelle le monde visible. Il y aussi tout un univers invisible qui nous a été révélé par la Bible. C’est le monde des purs esprits qu’on appelle ange, en grec angelos ce qui signifie messagers, envoyés. Les anges sont les messagers de Dieu, ils apportent Dieu aux hommes.

Permettez-moi d’insister sur un point. En tant que catholiques, nous sommes tenus de croire à l’existence des anges qui sont un article de foi. Voici ce que dit le Catéchisme de l’Église catholique au n°328 « L’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement les anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l’Écriture est aussi net que l’unanimité de la Tradition. » Nous partageons la foi dans l’existence des anges avec les Juifs, les Orthodoxes et de nombreuses confessions chrétiennes, car l’Écriture sainte y fait souvent référence.

Aujourd’hui, le 29 septembre, nous fêtons trois anges particuliers qu’on appelle des archanges, qui sont d’une certaine manière des super-anges, parce que, comme le dit saint Grégoire le Grand, ce sont eux qui « annoncent les plus grands mystères ». On affirme en général qu’il y a 7 archanges en se basant sur la phrase de Raphaël dans le livre de Tobie : « Moi, je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent auprès de la gloire du Seigneur » (Tb 12, 15). On ne connaît que trois d’entre eux, dont les noms sont révélés dans l’Écriture : Michel, Gabriel et Raphaël. Les noms des quatre autres sont inconnus et l’Église a demandé explicitement de ne pas chercher à les connaître, se méfiant de toute une littérature ésotérique qui aime faire des conjectures dans ce domaine.

Dans une notice, le Missel romain affirme que la fête des archanges est une manière pour l’Église de célébrer – je cite – « tous les anges qui, du Paradis de la Genèse à celui de l’Apocalypse, remplissent de leur présence invisible le déroulement de l’histoire du salut. Messagers du Seigneur pour révéler ses desseins et porter ses ordres, ils constituent, avec les saints, la foule immense des adorateurs du Dieu Vivant. » Il y a cependant une fête spéciale pour nos anges gardiens, le 2 octobre.

Revenons à nos archanges. Leur nom se termine par « el », ce qui signifie Dieu : Michel veut dire « Qui est comme Dieu », Gabriel signifie « Force de Dieu » et Raphaël « Dieu a guéri ». Chaque archange a une mission que son nom exprime.

Raphaël est l’ange qui accompagne le jeune Tobie dans la quête d’une épouse qu’il délivre du démon Asmodée. Au retour, il guérit le vieux Tobit, père de Tobie, de sa cécité. C’est lui qui a cette phrase extraordinaire : « Il convient de garder le secret du roi, tandis qu’il convient de révéler et de publier les œuvres de Dieu » (Tob 12, 7).

Gabriel est l’ange messager par excellence. C’est lui qui annonce la naissance de Jean-Baptiste à Zacharie et la naissance virginale de Jésus à Marie. C’est certainement lui aussi qui apparaît en songe à Joseph pour lui dire de ne pas craindre de prendre Marie chez lui.

Saint Michel est le chef des armées célestes. C’est lui qui a vaincu Lucifer quand il s’est opposé à Dieu avec ses sbires, les démons. L’apocalypse nous décrit le combat final de Michel : « Il y eut alors un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec l’aide des siens, mais ils furent les moins forts et perdirent leur place dans le ciel. Oui, il fut rejeté, le grand Dragon, le serpent des origines, celui qu’on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges avec lui.  » (Ap 12, 7-9)

La date de la fête des saints archanges est liée aux apparitions de l’archange Michel dans le sud de l’Italie, au Monte Sant’Angelo, sur le mont Gargano, pas très loin de San Giovanni Rotondo où a vécu et est mort Padre Pio.

Cette histoire remonte au Ve siècle. On raconte que saint Michel est apparu trois fois. La première fois en 490. Un homme était à la recherche de son taureau, la plus belle bête de son troupeau. Il le trouve à genoux dans une grotte. Excédé, il lui envoie une flèche, mais celle-ci revient sur lui et le blesse au pied. Notre homme s’en va trouver l’évêque de Siponto, la ville toute proche. Troublé, l’homme de Dieu ordonne un jeûne de trois jours. À la fin du troisième jour, saint Michel apparaît à l’évêque et lui dit : « Je suis l’Archange Michel et je demeure toujours en la présence de Dieu. La caverne m’est un lieu sacré, je l’ai choisie ; j’en suis moi-même le gardien vigilant… Là où le rocher s’entrouvre, les péchés des hommes peuvent être pardonnés… Ce qui sera demandé ici dans la prière sera exaucé. Va donc sur cette montagne et consacre la Grotte au culte chrétien. » Mais l’évêque hésite. Il faut dire que la fameuse grotte est assez inaccessible… Alors, un deuxième fait extraordinaire a lieu en 492. La ville de Siponto est attaquée par les Lombards et sur le point de tomber. L’évêque promulgue de nouveau un jeûne de trois jours à la fin duquel saint Michel lui apparaît et lui promet la victoire. Les soldats de Siponto font une sortie, galvanisés par les promesses de l’archange, et libèrent la ville. La défaite des Lombards est totale.

Après cette victoire, l’évêque se décide enfin à obéir à l’archange et à lui consacrer la grotte, après avoir obtenu le soutien du pape Gélase Ier. Mais saint Michel lui apparaît pour lui dire qu’il a déjà lui-même consacré la grotte. L’évêque s’en va en procession avec 6 de ses confrères des environs, accompagnés d’une grande foule. On raconte que des aigles volaient au-dessus des pontifes pour leur faire de l’ombre. Dans la grotte, ils trouvent un autel à l’état brut déjà mis en place, avec un pallium rouge et une croix. La légende raconte aussi qu’ils découvrent l’empreinte du pied de saint Michel dans la roche. Sur cet autel, l’évêque célèbre une première messe, la messe de la dédicace. C’était un 29 septembre, date qui coïncide aussi à la dédicace de la première église dédiée à saint Michel à Rome. Voilà pourquoi nous fêtons les saints archanges à cette date.

Aujourd’hui, un très beau sanctuaire médiéval a été construit sur cette caverne de saint Michel. La Grotte elle-même, considérée comme l’unique lieu de culte qui n’a pas été consacré par la main humaine, a reçu au cours des siècles le nom de “Basilique Céleste ”.

Pour terminer, permettez-moi de vous signaler un fait assez troublant. Il y a 7 sanctuaires européens dédiés à l’archange Michel qui forment une ligne droite virtuelle. Il s’agit des sanctuaires suivants :

• Le Skelling Michael en Irlande ;

• Le Saint Michael’s Mount en Angleterre ;

• Le Mont Saint Michel en France ;

• L’abbaye Saint Michel de la Cluse dans la Piémont italien ;

• Le Monte Sant’Angelo dans le massif du Gargano ;

• Le monastère de Symi sur une île grecque ;

• Le monastère du Mont Carmel à Haïfa en Israël.

Le fait qu’ils se trouvent sur une ligne droit est une coïncidence assez incroyable, spectaculaire à voir sur une carte, qui a fait dire que cette ligne est la trace sur la terre du coup d’épée de saint Michel qui a envoyé le diable en enfer. Ceci n’est pas un article de foi, mais peut-être un petit clin d’œil que nos amis les anges ont voulu faire aux géographes !

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