Le premier miracle reconnu de sainte Thérèse

Connaissez-vous le premier miracle de sainte Thérèse qui a été retenu pour sa béatification ? Découvrez la guérison de sœur Louise de Saint-Germain, religieuse dans le Pays basque au début du XXè siècle.

Un récit tiré du livre Pluie de roses, Les plus beaux miracles de sainte Thérèse.

Marie-Renée Lauroa, en religion sœur Louise de Saint-Germain, entre chez les Filles de la Croix à Ustaritz en 1911 à l’âge de 23 ans. Pendant son noviciat en 1911-1912, elle commence à éprouver régulièrement des maux d’estomac et de tête, accompagnés de vomissements. Cela ne l’empêche toutefois pas de prononcer ses vœux, ni de partir en Espagne juste après sa profession religieuse, afin d’y être institutrice.

Au mois de mai 1913, les douleurs se font plus fréquentes, et ses vomissements accompagnés de sang révèlent qu’un ulcère s’est formé à l’estomac, jusqu’au duodénum. De retour à Ustaritz pour se soigner, elle est soumise à un régime alimentaire adapté et à un repos complet. Après une crise plus aiguë le 14 novembre 1913, elle reste à l’infirmerie pendant huit mois, après quoi elle est autorisée à retourner en Espagne.

Le 28 mai 1915, les mêmes symptômes reviennent, « accompagnés d’abondantes hémorragies ». Une opération devient nécessaire, mais est impossible en raison de l’extrême faiblesse de la malade et de son anémie profonde. Sœur Louise est renvoyée à la Maison provinciale d’Ustaritz. Pendant le voyage, son état s’aggrave à tel point qu’à son arrivée, on lui administre les derniers sacrements. Pendant trente-deux jours, elle se trouve dans un état d’épuisement total, ne prenant pour toute nourriture que quelques gorgées d’eau glacée, rejetées aussitôt au prix de « souffrances aiguës, [lui] produisant la sensation de déchirures ou de coups de poignard, tant dans l’estomac que dans les intestins ». De la glace est maintenue en permanence sur la tête et sur l’estomac.

Du 3 au 11 juin 1915, la communauté commence une neuvaine à Thérèse, à laquelle sœur Louise s’unit. Le 1er juillet, vers 3 heures du matin, Thérèse lui apparaît et lui dit : « Récitez fidèlement tous les jours trois Pater, Ave et Gloria, avec trois fois l’invocation “Cœur Sacré de Jésus, protégez l’Église, la France et la Congrégation”. Propagez cette dévotion parmi vos sœurs. »

Le lendemain et le surlendemain, Thérèse lui apparaît de nouveau à la même heure, répétant les mêmes paroles. Le matin du 3 juillet, elle pose doucement sa main sur la tête de sœur Louise pour la rassurer. Pendant ces trois jours, un parfum mystérieux remplit la chambre sans qu’aucune explication naturelle puisse en être donnée. Sœur Louise écrit : « Cependant, la maladie persistait. Je priai toujours sœur Thérèse, mais sans demander ma guérison ; soumise à la volonté du Bon Dieu, j’offrais mes souffrances aux intentions indiquées par la sainte. » Durant un an encore, elle connaît en alternance des périodes de crises et des accalmies.

Au début de septembre 1916, une sœur de passage, sœur Julie Germaine, lui conseille de renouveler ses prières auprès de Thérèse : « Je le fis donc, joignant à la prière de nombreux actes de vertu, afin que, à l’imitation de sœur Thérèse, je parvinsse à toucher le Cœur de Jésus en lui offrant mes petits sacrifices. »

Le 10 septembre, alitée après une nouvelle crise, elle est favorisée par une nouvelle apparition de Thérèse qui lui dit : « Soyez généreuse. Bientôt, vous guérirez, je vous le promets. » Puis Thérèse disparaît. Le lendemain matin, les trois religieuses couchant dans l’infirmerie trouvent au pied du lit de sœur Louise des pétales de roses de toutes couleurs.

Le 17 septembre, sœur Louise fait une grosse crise. Vomissements, hémorragies et syncopes se succèdent pendant cinq jours. Le 21 septembre, après une dernière crise très violente, elle s’endort vers 21 heures pour ne se réveiller que le lendemain vers 5 h 30 du matin… complètement guérie. « Plus de douleurs, mais une sensation de bien-être général me persuada que le mal avait disparu. Seules la faiblesse et la faim se faisaient sentir. Je me levai, joyeuse, pour demander la permission d’aller assister à la sainte messe. » « Par une sage prudence », la supérieure l’oblige à garder le lit, mais lui fait apporter de la nourriture. Elle prend tout d’abord du café au lait qu’elle digère très bien, puis prend un second petit-déjeuner à 7 h 30 avec du pain et à 10 heures un verre de lait. Au cours de la journée, elle prend encore deux autres repas copieux au réfectoire de l’infirmerie sans aucun problème, mangeant même de la 56 viande, ce qu’elle n’avait pas fait depuis cinq ans. Pendant plusieurs jours, par précaution, elle suit le régime des sœurs malades, à base de bouillon, viande blanche, œufs, vin et fromage, et digère tout normalement.

Selon le docteur Le Bec, qui a examiné son cas, « parmi ces aliments, il en est d’absolument contraires à l’ulcère, ce sont : le café, le vin et les solides comme la viande et le pain. Pour que ces aliments du premier jour, comme des jours suivants, aient pu être supportés, il faut que l’ulcère ait complètement disparu, entre le soir du 21 […] et le réveil de la sœur, vers 5 h 30 du matin, ce qui veut dire au maximum dans un délai de six à sept heures. Or, jamais en clinique, on n’a vu les choses marcher avec une telle rapidité. La cicatrisation de l’ulcère s’accomplit toujours avec une extrême lenteur, qui exige en général des mois. »

Ce miracle a été retenu pour la béatification pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la maladie est bien avérée. En effet, sœur Louise réunissait les quatre symptômes de l’ulcère, à savoir douleurs à l’estomac, vomissements alimentaires, vomissements de sang et alternative de périodes de calmes et de périodes de crises. Ensuite, le « facteur temps » n’a pas pu agir : la guérison a été bien trop rapide pour qu’elle puisse être d’origine naturelle, et est survenue juste après une forte crise, alors que la malade ne suivait aucun traitement. Enfin, la guérison est persistante. Au moment de la béatification, sœur Louise est guérie depuis sept ans et n’a connu aucune rechute. Les radios ne montrent plus aucune trace de l’ulcère et ses analyses de sang sont bonnes.

Pluie de roses, Les plus beaux miracles de sainte Thérèse

. Comme elle l’avait promis, sainte Thérèse de Lisieux passe son Ciel à faire du bien sur la terre. Parmi les quatorze mille témoignages conservés au carmel de Lisieux depuis sa mort, Camille Burette a sélectionné les plus signifiants et les plus émouvants. De la guérison d’Édith Piaf à la conversion de Grégory Turpin, des champs de bataille de la guerre 14-18 aux familles d’aujourd’hui, Thérèse ne cesse de répondre à ceux qui l’invoquent. Avec un but : « Aimer Jésus et le faire aimer. »

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