Le miracle de Lanciano – Quand Dieu convoque notre foi

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Ce sont les résultats de recherches scientifiques effectuées de 1970 à 1981 sur des prélèvements de l’hostie miraculeuse qui ont rendu célèbre le miracle eucharistique de Lanciano. Voici le récit de ce prodige connu désormais dans le monde entier.

Texte et photos de Jean-Luc MOENS pour Il est Vivant n°341

IEV n341 Hostie Lanciano Moens
Détail de l’hostie, objet du miracle : le pain s’est transformé en chair et le vin en sang.

Au VIIe siècle, la querelle iconoclaste fait rage dans l’Église d’Orient. Elle provoque persécutions et exode des moines désirant rester fidèles à la tradition de l’Église de vénérer les images sacrées. C’est ainsi qu’un groupe de moines basiliens (c’est-à-dire ayant adopté la règle de saint Basile) arrivés de Grèce trouvent refuge, probablement entre 730 et 750, dans la petite ville de Lanciano, proche de la mer Adriatique (Italie). Là, les moines basiliens se voient confier une petite église dédiée à saint Longin, que la tradition identifie comme le centurion qui a transpercé le côté du Christ et qui, ensuite, s’est converti et est mort martyr. Les recherches archéologiques confirment bien la présence de moines byzantins dans l’ancienne petite église devenue la crypte que l’on peut encore visiter aujourd’hui.

Un jour, un moine célèbre la divine liturgie, nom que les Églises orientales donnent à l’eucharistie. Cependant, il a des doutes sur la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés. Au moment de la consécration, à sa grande confusion, l’hostie se transforme en chair et le vin en sang. Stupéfait, il invite le peuple à constater le miracle : « Ô bienheureux assistants, à qui le Dieu béni, pour confondre mon incrédulité, a voulu se dévoiler dans ce très Saint Sacrement et se rendre visible à vos yeux, venez et voyez notre Dieu qui s’est fait semblable à nous ! »

IEV n341 Veneration Lanciano Moens
Le miracle est offert à la dévotion des fidèles en toute proximité.

La nouvelle se répand dans toute la ville et provoque de nombreuses conversions. L’histoire ne nous a pas laissé plus de détails sur le miracle. Nous ignorons le nom du prêtre, la date exacte du miracle, mais nous savons l’essentiel : le pain et le vin ont été transformés en chair et en sang et ils nous sont arrivés quasiment intacts après plus de douze siècles, ce qui en soi est également un miracle. L’hostie de chair a été clouée délicatement par les moines basiliens sur une petite pièce de bois, et en séchant elle a gardé sa forme circulaire mais présente une lacération centrale. Le sang de son côté s’est coagulé en 5 gros caillots. Ces reliques sont accessibles à la vénération des fidèles qui viennent à Lanciano du monde entier. Il est possible pour les vénérer de les approcher à quelques centimètres tout au long de l’année dans l’église Saint-François, construite sur l’ancienne église saint Longin.

Le miracle de Lanciano est devenu comme LE miracle eucharistique de référence dans l’Église. En effet, les franciscains, qui conservent les reliques du miracle dans un précieux ostensoir, ont voulu les soumettre à une analyse scientifique. Le prélèvement a eu lieu le 18 novembre 1970 et les analyses en laboratoire se sont achevées en mars 1971, avec une prolongation des recherches en 1981. Ce sont les résultats étonnants de ces recherches scientifiques qui ont rendu célèbre le miracle de Lanciano. Voici un résumé de ces recherches :

– La chair conservée dans le reliquaire est un morceau de muscle cardiaque humain, du myocarde.
– Les caillots de sang proviennent de sang humain.
– Le groupe sanguin détecté dans la chair et le sang est le même : le groupe AB.
– C’est le même groupe que l’on trouve dans les plus célèbres reliques de la passion du Christ : le Linceul de Turin, le suaire d’Oviedo, la sainte tunique d’Argenteuil.
– La manière dont l’hostie transformée en muscle cardiaque humain a séché donne à penser que le fragment de cœur apparu sur l’autel de Lanciano était vivant, détail que l’on retrouve dans d’autres miracles eucharistiques comme celui, plus récent, de Buenos Aires.

Photo de l'église de Lanciano
L’église actuelle où est exposé le miracle eucharistique.

Ces résultats scientifiques étonnants ne prouvent pourtant pas le miracle. Mais ils contribuent à écarter l’hypothèse d’une manœuvre frauduleuse. La convergence des résultats, inconnus avant le XXe siècle, rend inimaginable l’intervention d’un faussaire. Reste que les signes nous invitent à faire le pas de la foi.

Je me suis déjà rendu à plusieurs reprises à Lanciano. Et j’espère bien y retourner lors du prochain pèlerinage organisé par Il est vivant ! Un jour, j’ai même eu l’occasion d’y amener l’un de mes amis, évêque de la curie romaine. Nous nous sommes installés pendant une heure devant la relique et nous avons prié. Durant le voyage du retour, mon ami m’a partagé ses pensées. « Je me suis demandé devant les reliques si nous étions face à la présence réelle du Seigneur ou non. J’en ai conclu que non. » J’étais étonné de sa réflexion car pour ma part, en toute naïveté, j’avais adoré comme devant le Saint Sacrement. Ce fut pour moi l’occasion d’approfondir le mystère de l’eucharistie. En effet, la présence réelle subsiste tant que subsistent les espèces du pain et du vin. Si celles-ci disparaissent, comme c’est le cas dans les miracles eucharistiques, la présence réelle cesse en même temps. Les miracles eucharistiques sont donc des signes que Dieu nous donne de la réalité du mystère que nous vénérons dans l’eucharistie. Mais pour sa présence réelle, il continue de se cacher sous les espèces du pain et du vin !

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