“Le fruit à porter aujourd’hui en couple était là” – Jean et Pauline

Jeune couple, Jean et Pauline souffrent de ne pas avoir d’enfants. En 2015, ils reçoivent un appel à porter du fruit… en Irak !

Nous avons 31 ans, nous sommes mariés depuis 6 ans et membres de la Communauté de l’Emmanuel depuis peu. Jusqu’au 1er juillet 2016, nous étions parisiens, Jean travaillait dans l’industrie de défense et Pauline était juriste de droit public.

Nous n’avons pas encore d’enfants et c’est une souffrance qui a été longtemps dure à porter, tout en étant vécue dans l’espérance et la joie de se savoir aimés infiniment du Seigneur. Nous avons petit à petit accepté cette situation. En juin 2015, nous avons pu dire à Dieu : « Notre vie n’est pas telle que nous l’avions imaginée mais elle est tellement belle ! Oui, Seigneur, j’accepte ma vie telle qu’elle est, merci ! ».

C’est seulement quinze jours après cette démarche d’abandon total que nous avons reçu un appel à partir en mission. Dieu pointait du doigt que le fruit à porter pour notre couple, aujourd’hui, était là ! En juillet 2015, nous étions à Paray-le- Monial pour la session des 25/35 ans. Le cardinal Barbarin, lors d’une veillée sur les chrétiens d’Orient, a raconté son action à Erbil (Kurdistan Irakien) auprès des réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive. À la fin de son intervention, il a demandé à tous de prier mais a également dit qu’il serait bien d’envoyer deux personnes là-bas pour habiter avec ce peuple chrétien dont l’espérance diminue chaque jour et travailler dans une des écoles des camps de réfugiés. À cet instant, l’un et l’autre, nous nous sommes sentis appelés personnellement. Prêts à dire oui, à tout lâcher : travail, familles, amis, vie confortable, etc.

Cet appel d’Église a été confirmé dans la prière. Nous avons pris contact avec le cardinal qui nous a dit qu’il n’avait pas encore de cadre pour envoyer un couple là-bas et a suggéré Fidesco, ONG de coopération qui s’était également rapprochée de lui. Nous n’avions aucune idée de comment cela allait se faire, mais ce qui était clair, c’était une invitation à tout lâcher pour suivre le Christ, un appel radical accompagné d’une joie et d’une paix très profondes.

De façon étonnante, cet appel missionnaire nous a rappelé notre messe de mariage et le fruit que nous voulions porter en nous mariant. En première lecture, nous avions choisi le passage dans lequel Paul affirme que « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu » (Rm 8, 31b-35, 37-39). C’est ce message qu’humblement nous avons à porter auprès de nos frères réfugiés. Le choix de l’Évangile, signifiait quant à lui notre désir de nous inscrire dans la mission, de rayonner de l’amour de Dieu et de l’annoncer (« Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », Mt 5 ; 13-16). Nous n’imaginions pas alors que ce désir de mission puisse prendre cette forme ! Aussi avons nous reçu cet appel comme une merveilleuse fécondité donnée à notre mariage.

Aujourd’hui, nous sommes professeurs de français auprès des réfugiés (enfants et adultes) et nous vivons la fraternité chrétienne simplement par notre présence et nos visites.

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