L’Avent, histoire et liturgie

L’Avent est le temps liturgique qui nous prépare aux célébrations de Noël et de l’Epiphanie.

Il comprend les quatre dimanches (et semaines) qui précèdent le 25 décembre. Le mot ‘avent’ vient du latin ‘adventus’, qui signifie ‘venue’.

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En Occident, plus particulièrement en Gaule et en Espagne, les origines de ce temps liturgique remontent au 4ème siècle. Cette période, à l’image des 40 jours de préparation aux fêtes pascales, consistait en une période d’ascèse (notamment par le jeûne) qui débutait à la fête de Saint-Martin le 11 novembre, (le ‘jeûne de Saint-Martin’) et qui à une époque pouvait commencer dès mi-septembre (cf. la période annuelle de jeûne dans la Règle de Saint-Benoît, qui va du 14 septembre jusqu’aux fêtes pascales). Les textes liturgiques propres trouvent leurs origines plutôt à Rome (à partir du 6ème siècle), où l’on ne connaissait pas le jeûne préparatoire à la fête de la Nativité. À l’époque carolingienne (9ème siècle) cette liturgie romaine était plutôt adoptée en Europe du Nord et se mélangeait avec les habitudes liturgiques locales.

Ce temps de l’Avent nous prépare à la venue de Christ, à savoir sa venue dans la chair (la Nativité) et sa venue à la fin des temps (la parousie ou le retour de Christ). Pierre de Blois (13ème siècle) distingue même une troisième venue intermédiaire entre les deux autres : la venue du Christ dans notre âme, à l’instant présent. Aujourd’hui en Occident, le temps de l’Avent n’est plus un temps de pénitence comme au 4ème siècle (bien que la couleur liturgique soit toujours le violet). C’est plutôt un ‘temps d’attente joyeuse’ (cf. Calendarium Romanum nr. 39). Pour autant, le ‘Gloire à Dieu’ (Gloria) n’est pas chanté durant ce temps liturgique, mais on garde ce chant des anges pour le re-chanter, dans la pleine joie, à partir de la nuit de Noël.

Le temps de l’avent comprend donc quatre dimanches, dont chacun porte une caractéristique propre. Le premier dimanche, l’Evangile nous parle de la venue du Seigneur à la fin des temps. Les chants de la messe reprennent le Ps. 25 (chant d’entrée et chant d’offertoire), psaume cher à ce temps d’Avent, avec l’antienne : ‘Vers toi j’élève mon âme’. Le deuxième et le troisième dimanche mettent en avant la personne de Jean le Baptiste, le précurseur du Christ, envoyé pour préparer les chemins du Seigneur. Par ailleurs, ce troisième dimanche nous rapproche déjà bien de la fête de la Nativité. Pour ce faire, le blanc rompt quelque peu le violet de ce temps liturgique (le prêtre pourra en ce jour porter des vêtements liturgiques de couleur rose). C’est un dimanche de joie appelé ‘Gaudete’ d’après les premières paroles du chant d’entrée : ‘Gaudete in Domino semper’ – ‘Rej́ouissez-vous toujours dans le Seigneur’ (cf. Phil. 4, 5). Le quatrième dimanche nous parle des événements qui ont préparé la naissance du Sauveur, à savoir : l’apparition de l’ange dans le songe de Joseph (année A), l’annonce de l’ange à Marie (année B), la visite de Marie à Elisabeth (année C). Son chant d’entrée le ‘Rorate caeli’ (Cieux, répandez le Juste), tiré du prophète Isaïe (45,8), ainsi que son chant de communion ‘Voici que la Vierge concevra’ (cf. Is. 7,14 et Mt. 1,23) font la tonalité de ce dimanche.

L’ensemble du temps d’Avent est réparti en deux périodes : du premier dimanche de l’Avent jusqu’au 16 décembre (inclus), et du 17 au 24 décembre.
Dans la première période, les premières lectures de la messe en semaine sont prises du livre du prophète Isaïe. Les lectures de l’évangile ont été choisies en lien avec la première lecture. Mais à partir du jeudi de la deuxième semaine, les lectures (de l’évangile) nous parlent de Jean le Baptiste, et la première lecture aura été choisie en lien avec ces évangiles. La préface, les oraisons et les chants dans le missel (c’est à dire les antiennes d’ouverture et de communion), ainsi que les hymnes, les antiennes, les lectures et les répons dans la Liturgie des heures, nous parlent toujours des deux venues du Seigneur (celle dans la chair, et celle à la fin des temps) ; nous sommes sans cesse invités à rester éveillés et vigilants, afin de pouvoir accueillir le Seigneur quand il viendra.

Dans la deuxième période, qui va du 17 au 24 décembre, tout nous parle de ce qui a précédé de façon immédiate la naissance du Sauveur. Les lectures de l’évangile à la messe sont prises du premier chapitre de Matthieu et de Luc. Les premières lectures, tirées de différents livres de l’Ancien Testament, ont été choisies en lien avec l’évangile et concernent quelques annonces importantes de la venue du Messie. La préface, les oraisons et les antiennes d’ouverture et de communion dans le missel, ainsi que les hymnes, les antiennes, les lectures et les répons dans la Liturgie des heures, nous parlent tous de la venue imminente du Sauveur – de sa naissance de la Vierge Marie. Notre prière devient plus pressante quand nous répétons, de jour en jour : ‘Viens, Seigneur, ne tarde plus !’ Dans la prière du soir, les vêpres, l’Eglise chante les grandes antiennes ‘Ô’, datant du 9 éme siècle, avant et après le Magnificat. Elles commencent toujours par une invocation messianique avec ‘Ô’ : Ô Sagesse, Ô Adonaï, Ô Racine de Jessé, Ô Cléf de David, Ô Soleil levant, Ô Roi, Ô Emmanuel. Puis, elles poursuivent par une prière pressante qui demande la venue du Seigneur : Viens pour nous sauver ! Les antiennes sont d’inspiration biblique (notamment le Ps 79 – autre psaume d’avent par excellence). Les premières lettres du 23 au 17 décembre, lues en sens inverse, forment une petite phrase en latin et sont comme une promesse : ‘Ero cras’ – Demain, je serai là. Aujourd’hui, ces mêmes antiennes reviennent, du 17 au 23 décembre, dans le lectionnaire de la messe, comme versets au moment de l’alléluia. Par ailleurs, les antiennes ‘Ô’ ont été reprises dans un chant, datant du Moyen Age, et encore fort populaire, mais aujourd’hui surtout connu sur une mélodie d’origine française : Veni, veni, Emmanuel – Ô viens, Seigneur Jésus, Emmanuel (O come, O come, Emmanuel).

Le 24 décembre nous parle entièrement du salut qui, ce soir et demain, nous parviendra : ‘Aujourd’hui, le Seigneur va venir ; demain, vous verrez sa gloire’ (antienne pour l’invitatoire dans la Liturgie des Heures). ‘Voici maintenant venue la plénitude des temps ; Dieu a envoyé son Fils sur la terre’ (antienne d’ouverture à la messe).

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